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La Démocratie et son nombre

Publié le 21 février 2017 par Le Journal De Personne

Selon toute vraisemblance, la démocratie est un mode de gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Cette définition n'en demeure pas moins invraisemblable. À peine croyable... ni réalisée, ni réalisable.
Et pourtant, on y tend, on y prétend à chaque fois qu'on cherche à exister politiquement, à chaque fois qu'on cherche à faire de la politique librement ou autrement.
Qu'en est-il vraiment ?

Sur le plan littéral :
On retient "Démos" le peuple, qui détient la puissance (Kratos).
Sur le plan fondamental :
On entend par démocratie, un régime politique dans lequel la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyens et non à un seul ou à quelques uns. Autrement dit : la démocratie n'est ni monarchie, ni oligarchie... mais je dirais : l'ombre du plus grand nombre.

Qu'en résulte-t-il pour nous ?

1- de l'étonnement : parce que nous n'avons pas le sentiment d'être vraiment à l'origine de ce qui se décide en notre nom...

2- nous n'avons pas l'impression de faire partie d'un peuple souverain mais plutôt que le souverain ne fait pas partie du peuple.

3- qu'elle soit directe ou indirecte la démocratie ne libère pas le plus grand nombre, elle l'enchaine à l'ombre du plus grand nombre. Les sondeurs et les sondages nous le démontrent à chaque page.

4- la volonté générale n'est plus la somme des volontés particulières. Mais une volonté particulière qui se fait passer pour la volonté générale... pour la volonté d'un général.

5- La démocratie est un contrat que nous n'avons pas fini de signer. Contrat qui ne nous garantit qu'une liberté formelle et non matérielle, idéale et non réelle. C'est un accord de principe qui n'est pas raccord avec la nature de ceux qui y participent. On peut certes vivre ensemble mais on n'en a pas toujours envie. D'où notre souci !

6- Tant que l'exercice du pouvoir sera pyramidal, toute volonté démocratique sera vouée à l'échec. Si le haut domine le bas, il ne peut y avoir de dénominateur commun.

7- Les textes ont besoin de contextes : Autrement dit, la démocratie a toujours raison théoriquement... mais reste le plus souvent lettre morte pratiquement... en vain sur le terrain... reportée ou hors de portée.

Et les questions se bousculent devant tout cet édifice qui bascule :

À quoi sert une démocratie politique si elle n'est pas aussi économique.
À quoi ça me sert d'être libre d'écrire ce qui me passe par la tête si je n'ai pas les moyens de publier ce que j'écris ?
À quoi ça me sert de me battre politiquement si ma voix n'a aucune incidence sur le cours des évènements ?
Les décideurs économiques ou financiers ont déjà décidé pour moi, il s'ensuit que la politique n'est plus qu'une simple formalité : un bulletin dans l'urne pour prolonger mon rêve et abroger mon droit à la réalité.

La démocratie ? Quelle démocratie ?
Je vais vous dire laquelle en un seul tour de manivelle :
Celle qui se moque bel et bien du citoyen réel. En le rendant apparemment libre, elle l'empêche de l'être vraiment ou de le devenir pour de bon.
Ce n'est ni plus ni moins que le règne des apparences.

Je vais vous la définir une bonne fois pour toutes : la démocratie est un mode de gouvernement de l'apparence, par l'apparence et pour l'apparence.
Ce que vous avez là sous les yeux, ce n'est pas ce qui est, mais ce qui paraît être... une gouvernance apparente qui prétend à la transparence...
Nous sommes gouvernés mais nous ignorons QUI nous gouverne.
Et comme on ne nous dit pas QUI, on se dit que c'est peut-être NOUS. C'est ce qui nous semble. Et c'est ce qui nous rassemble : une illusion nécessaire !


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