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[Critique] JOHN WICK 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] JOHN WICK 2

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Titre original : John Wick : Chapter Two

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Chad Stahelski
Distribution : Keanu Reeves, Common, Laurence Fishburne, Riccardo Scamarcio, Ruby Rose, Lance Reddick, John Leguizamo, Ian McShane, Peter Stormare…
Genre : Action/Suite
Date de sortie : 22 février 2017

Le Pitch :
Bien décidé à profiter de sa retraite, John Wick doit pourtant faire face au retour dans sa vie d’un ancien associé auprès duquel il a jadis contracté une dette. L’heure est venue pour John Wick de payer son dû et d’embarquer pour Rome où se trouve sa cible. Un contrat qui va le mettre dans la ligne de mire d’une redoutable organisation et de plusieurs tueurs à gages armés jusqu’aux dents…

La Critique de John Wick 2 :

Le premier John Wick a imposé un spectacle des plus enthousiasmants pour tout bon fan de film d’action qui se respecte. Des gun fights, pas trop de fioritures, une réalisation dynamique et lisible, une histoire simple, franche et directe et un acteur au top de sa forme ! Voilà pour la recette magique qui permit non seulement à Keanu Reeves de se refaire une santé après les flops successifs de 47 Ronin et Man Of Tai Chi, mais aussi à un style (le film d’action donc) de gagner un nouveau petit classique quasi-instantané. Un ancien tueur à gages rangé des voitures se remet du décès de l’amour de sa vie, des gangsters débarquent, ils volent sa bagnole et tuent le chien que sa belle lui a offert. Le gars se relève, déterre son artillerie et bute tout le monde. Comment faire plus concis que ça ? Un second volet n’allait-il pas un peu trop éprouver une formule certes efficace mais néanmoins peut-être un peu fragile ? Keanu Reeves va-t-il finir par vieillir ? Son nouveau chien est-il un mâle ou une femelle ? Autant de questions auxquelles John Wick 2 répond. Enfin presque…

John-Wick-2-Keanu-Reeves

De l’action, de la vraie…

Bonne nouvelle, John Wick 2 tient toutes ses promesses niveau spectacle. Rien que la scène d’intro enterre bien profond la majorité des séries B indigentes pour la plupart, qui ont déboulé dans les bacs des supermarchés ou même au cinéma ces dernières années. C’est brutal, superbement mis en scène et Keanu Reeves prouve qu’il tient vraiment une forme d’enfer. Puis vient le générique. Très court le générique. Pas de temps à perdre. On se prépare à une grosse bourrinade comme tonton Keanu en a le secret. Et c’est précisément ce qu’il nous offre. John Wick 2 voit son héros foncer à nouveau dans le tas. Il tire et frappe, au cours de chorégraphies redoutables, parfaitement cadencées et mises en valeur par le réalisateur Chad Stahelski, désormais en solo, lui qui il n’y a pas si longtemps doublait Keanu. Reeves qui est d’ailleurs toujours plus étonnant. À 52 ans, le mec bouge comme si il en avait vingt de moins. Il est beau, hyper charismatique, ne perd pas son temps en palabre et fait parler un entrainement qui lui permet de prendre part à des bastons anthologiques du plus bel effet. Des affrontements bien sauvages, nerveux et lisibles. Pas de caméra qui bouge dans tous les sens. Stahelski colle de près aux basques d’un Keanu méchamment compétent quand il s’agit de mettre en valeur un storyboard brillant par sa précision et sa sauvagerie.
Pour autant, tout ceci, le gros du morceau, le truc qu’on attend quand on entre dans la salle, avide d’action, n’arrive qu’au terme d’un gros passage durant lequel s’installe l’histoire. Un récit basé sur la vengeance, bien moins enthousiasmant que celui du premier volet, car beaucoup moins direct.

Hitman community

John Wick 2 nous propose ainsi de nous emmener un peu plus en avant, au cœur de cette mystérieuse organisation internationale de tueurs à gages. C’est louable et ça permet au film de se payer quelques séquences pas piquées des vers à Rome, mais ce n’est pas super palpitant non plus. Oui les scènes durant lesquelles le héros choisit ses armes et se prépare au combat sont cool, mais ici, ça dure un peu trop longtemps. Passée la géniale introduction mentionnée plus haut , John Wick 2 ne semble pas pressé d’honorer sa part du contrat et de faire parler la poudre. Oui mais le film dure 2 heures me direz-vous. 2 heures de fusillades et de bastons c’est long non ? Si The Raid 2 nous a prouvé un truc, c’était bien ça. Exactement ! Pourquoi ne pas avoir raccourci le tout d’une petite demi-heure alors ? On vire ces quelques séquences pas du tout indispensables et on y va, la rage au ventre et les chargeurs pleins. En voulant en faire plus, John Wick 2 est tombé dans un piège classique et en a fait trop. Pas au niveau de l’action, mais au niveau de l’écriture, qui n’est clairement pas son point fort. Un script un peu boiteux, parfois ridicule, se terminant en outre d’une manière qui ne manquera pas d’en frustrer plus d’un.

Keanu for ever

Mais heureusement il y a Keanu Reeves. L’homme qui ne vieillit pas et qui incarne ici une légende, un mythe, un anti-héros redouté et respecté. Un rôle taillé sur mesure pour les épaules du comédien, qui peut enfin nous démontrer de toutes ses étonnantes capacités sans avoir peur que celles-ci ne soient gâchées par un réalisateur à la ramasse. Il capte la lumière et l’attention et porte le film, aux côtés d’une escouade de seconds rôles valeureux, comme Common, Laurence Fishburne, Ian McShane, John Leguizamo et Ruby Rose, mais jamais vraiment travaillés. Face à Wick, les autres ne représentent que des cibles potentielles. Et si on tente bien de nous prouver que tout ceci n’est pas uniquement un gros film d’action bien bourrin, c’est cet aspect-là qui s’avère le plus stimulant. Oui Keanu est touchant quand il laisse parler ses émotions mais c’est quand il explose que le long-métrage fait de même et s’envole vers les sommets du style.
Depuis la fin de l’âge d’or, quelque part durant la seconde moitié des années 90, l’action pure au cinéma aura connu des hauts et des bas. Les prétendants au titre de nouvelle star du bourre-pif ne manquent pas (Dwayne Johnson, Jason Statham) et les légendes tiennent bon, mais souvent, entre un désir de payer un tribut et une volonté de se la jouer moderne, l’impact n’est pas aussi puissant qu’espéré. En cela, John Wick 2, comme son illustre prédécesseur, fait office d’uppercut qu’il est bon se se prendre en plein dans la tronche. Quand on aime l’action au cinéma, difficile de faire la fine bouche devant un tel respect des codes et une exécution aussi consciencieuse. Quelque part entre une démarche vintage et donc forcément appréciable, et les codes du jeux-vidéo ou du clip, John Wick 2 gagne se galons. Envers et contre tous, malgré un scénario bancal et l’effet de surprise qui s’est fait la malle.

En Bref…
Keanu Reeves revient et fracasse tout sur son passage dans cette suite certes un peu moins surprenante que son prédécesseur et certainement moins efficace, mais néanmoins parfaitement calibrée pour régaler les amateurs. Le spectacle est violent, les concessions se comptent sur les doigts d’une seule main et la mise en scène assure. Cerise sur le gâteau : le second degré donne une saveur agréable à l’ensemble. John Wick 3 est visiblement dans les tuyaux. Si le niveau se maintient, aucune raison de ne pas lui faire une haie d’honneur.

@ Gilles Rolland

John-Wick-2-Keanu-Reeves-Laurence-Fishburne
  Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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