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Discours de François Fillon le 24 février 2017 à Maisons-Alfort (texte intégral)

Publié le 24 février 2017 par Sylvainrakotoarison

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Discours de François Fillon à Maisons-Alfort
24 février 2017

Mes amis,
Merci d'être si nombreux ce soir, merci pour votre amitié, merci d'avancer à mes côtés, tête haute.
Il y a un terme qu'on utilisait chez les gaullistes de la première heure : celui de " compagnon ". Vous êtes mes compagnons et à côté de vous je sens votre force qui me donne la force de vaincre.
Notre détermination à mener la bataille du redressement français est plus intense que jamais.
Lors des primaires, 4,4 millions de Françaises et de Français se sont mobilisés pour dire " ça suffit " le socialisme, " ça suffit " le déclin national, réagissons !
Lucidement et courageusement, les électeurs de la droite et du centre ont décidé de faire de l'élection présidentielle le point de départ d'un pays qui renait, un pays qui assume sa fierté, un pays qui affirme sa volonté d'être une puissance gagnante, la 1ère puissance européenne d'ici 10 ans.
Si nos convictions déclenchent autant de fureur, si ma personne est attaquée avec tant d'acharnement, c'est qu'elles heurtent ce consensus mou qui n'aime la droite que lorsqu'elle marche à l'ombre et lorsqu'elle réforme à minima.
Cette élection, mes amis, n'est pas comme les autres.
Pour la France, le choix est entre le sursaut ou le déclin.
Avec 6 millions de personnes au chômage ou en activité partielle, avec notre montagne de déficits et de dettes, avec le péril du totalitarisme islamique, avec le basculement de l'économie mondiale vers l'Asie, la France joue gros, très gros.
Si elle fait le mauvais choix, elle prendra un aller-simple pour le déclassement. Si elle fait le bon choix, la France a encore tout pour réussir.
Des entrepreneurs audacieux, des salariés et des ingénieurs productifs, une agriculture puissante, des chercheurs et des scientifiques de grande renommée, des infrastructures modernes... Et puis, nous sommes poussés par une histoire millénaire qui nous souffle à l'oreille les mots de nos héros : " résistance ", " courage ", " honneur " !
Nous venons de loin et nous irons encore très loin si nous décidons de libérer les énergies françaises.
Certes, les obstacles sont réels.
Ils sont d'abord intellectuels : le culte de l'égalitarisme mou a supplanté le culte de la liberté, l'immobilisme est devenu une vertu et l'audace une anomalie.
De fil en aiguille, de petite lâcheté en petite lâcheté, nous sommes devenus l'un des pays parmi les plus réglementés, l'un des plus imposés, l'un des plus endettés, l'un des plus suspicieux à l'égard du verbe " réussir ".
Nous souffrons d'un appareil bureaucratique qui, pour subsister, pompe près de la moitié des richesses créées par les Français.
Nous souffrons d'une dette publique écrasante alimentée par 42 années de déficit. Pour la rembourser, nous empruntons et plus nous empruntons plus nous sommes dépendants des marchés et des fonds de pension étrangers.
Bientôt les taux d'intérêts remonteront. La charge de la dette va augmenter. Si on ne s'est pas réformé, alors le pire est possible.
Les signes de notre affaiblissement économique sont sous nos yeux, avec leurs conséquences : ce chômage de masse persistant contre lequel on prétend à tort avoir tout essayé, et cette pauvreté qui touche de plus en plus de Français.
La révolte gronde et on ne la taira pas avec des mesures cosmétiques.
C'est tout notre modèle économique et social qui doit être remis en capacité de créer de la croissance et de l'emploi.
Aujourd'hui, je suis le seul qui tire le signal d'alarme et qui présente un vrai projet pour repartir de l'avant.
Les autres candidats sont dans le déni ou le délire. Parfois même les deux à la fois.
Le Front National de Madame Le Pen et l'extrême gauche de Monsieur Mélenchon proposent une France du repli sur soi, une sorte de communisme national.
Nationalisations, multiplication des dépenses publiques, augmentation sans compter des salaires, dettes à n'en plus finir, retour au franc, fermeture des frontières...
Et tant pis si tous les économistes sérieux affirment que ce programme mènerait à l'effondrement économique en six mois !
Le Front national et l'extrême gauche ont en commun une étonnante capacité à considérer que les faits sont bien moins importants que leurs certitudes.
Quant à Monsieur Hamon, il se propose de gérer la pénurie.
Il n'y a plus de travail ? Qu'on coupe en morceau ce qui reste pour en distribuer les miettes.
L'erreur tragique des 35 heures n'était pas encore assez grosse.
Il fallait aller plus loin.
Voici les 32 heures et le revenu universel.
Le revenu universel, c'est au fond l'ultime trouvaille des socialistes pour justifier leur incapacité à en finir avec le chômage de masse, comme nombre de nos voisins l'ont pourtant fait !
Quant à la dette, la solution proposée par Benoît Hamon n'est pas moins surprenante. Il propose sans rire de mutualiser les dettes européennes " par solidarité ".
La solidarité, dans la bouche des socialistes, c'est profiter des efforts des autres Etats sans avoir à en accomplir soi-même. Succès garanti auprès de nos amis Allemands qui durant quinze ans se sont serrés la ceinture pour remettre l'Allemagne de l'Est à niveau.
Cerise sur le gâteau, Monsieur Hamon propose de légaliser le cannabis... 32 heures, revenu universel, dette pour tous et cannabis: beau programme pour réveiller la France !
La gauche rêve, le Front National divague. Pendant ce temps-là, des peuples entiers se lèvent tous les matins avec la rage au ventre pour gagner la bataille de la concurrence mondiale.
Et puis il y a l'homme qui veut sauver le socialisme sans le dire. J'ai nommé Emmanuel Macron,
Pour Emmanuel Macron, il n'existe pas de culture française.
Tant pis pour Victor Hugo ; tant pis pour nos enseignants qui luttent contre l'illettrisme ; tant pis pour la francophonie, mais par contre, belle aubaine pour tous ceux qui pensent que la nation française n'a plus d'identité.
Plus d'identité mais aussi complice de crime contre l'humanité ! Si la France doit être honteuse de ce qu'elle fut, comment pourrait-elle être fière de ce qu'elle est ?
Visiblement Monsieur Macron dit ce que son auditoire veut entendre. Un jour pour le gouvernement algérien, le lendemain pour les pieds noirs, un jour pour la manif pour tous, le lendemain pour le mariage pour tous...
Tout cela dénote un sérieux problème de colonne vertébrale.
Emmanuel Macron vient de dévoiler les lignes de son programme économique et de son chiffrage. François Hollande aurait pu le signer. C'est de la soupe tiède alors que la France a besoin d'une transformation économique.
D'abord, le cadrage financier d'Emmanuel Macron se fonde sur un diagnostic faux.
Il est bien le seul à croire les prévisions budgétaires du gouvernement actuel qui a multiplié les dépenses ces derniers mois, lorsqu'il affirme que la France sera en dessous de 3 % de déficit en 2017.
En réalité, le déficit sera d'au moins 3,4% en 2017 et pourrait atteindre 3,8% en 2018 si rien n'est fait rapidement.
Sur la réduction des déficits et la guerre contre la dette, les objectifs initiaux de M.Macron ont été ramené à la baisse.
Il y a un mois, il parlait, comme moi, de 100 milliards d'économies budgétaires en 5 ans.
Pschitt, nous sommes maintenant à 60 milliards. En quelques jours, 40 milliards ont disparu du programme. C'est ce qu'on appelle avoir des convictions...
Bon, il veut économiser 60 milliards d'euros par an mais annonce parallèlement un plan d'investissement de 50 milliards sur le quinquennat, c'est-à-dire des dépenses nouvelles. *
Ce plan n'a d'ailleurs d'investissement que le nom, tant il semble devoir financer des dépenses courantes.
Par ailleurs, on voit mal comment il pourrait réussir à mettre en œuvre 50 Mds d'investissements publics alors qu'il a été incapable d'en mettre 10 en œuvre quand il était conseiller puis ministre de François Hollande.
Son plan d'économie sur l'assurance maladie prévoit une limitation des dépenses de 2,3%. C'est plus laxiste qu'aujourd'hui. C'était 2 % en 2015 et 1,8 % en 2016.
Bref, Emmanuel Macron réussit l'exploit de faire pire que François Hollande !
Sur l'assurance chômage, il nous parle de 10 milliards d'économies mais aucune mesure sérieuse n'est proposée puisqu'aucune révision des paramètres d'indemnisation (durée, plafonnement) n'est prévue.
Sans doute parie-t-il sur une baisse soudaine du chômage pour rééquilibrer les comptes de l'assurance chômage. Mais sur l'emploi, aucune révolution n'est en vue dans son projet.
On reste sur les 35 heures avec une vague prétention à moduler le temps de travail en fonction des âges.
Sur les retraites, qui représentent 25 % de la dépense publique, on nous promet des annonces prochainement, mais des annonces claires il n'y en aura pas. On nous parlera, je l'imagine, d'une retraite à points mise en place dans 10 ans.
Emmanuel Macron propose la suppression de120.000 postes de fonctionnaires, sur 6 millions d'agents publics, soit moins de 2% des effectifs actuels.
C'est inférieur aux150.000 postes que nous avions supprimés entre 2007 et 2012.
J'accuse M.Macron de savoir parfaitement que son objectif est ridiculement bas, mais mieux vaut la lâcheté électorale que la vérité.
Bref, tout ce plan Macron, c'est à peine mieux que Hollande et c'est surtout beaucoup moins fort que le plan Fillon.
François Bayrou a cru bon d'apporter son soutien à Emmanuel Macron, comme il l'avait autrefois apporté à François Hollande en 2012. Rien de nouveau !
Il y a six mois, Bayrou étrillait Macron, le candidat des " forces de l'argent " disait-il avec mépris. Aujourd'hui, il lui propose une alliance.
Laissons les girouettes voler avec les girouettes. Nous, nous ne tournons pas avec le vent.
Emmanuel Macron revendique, je le cite, son " immaturité politique ", comme si elle était le gage de sa sincérité.
Dois-je rappeler que le Chef de l'Etat est Chef des armées et responsable de notre dissuasion nucléaire ?
Ce n'est pas d'immaturité dont la France a besoin dans les temps troublés que nous traversons, mais d'un dirigeant solide.
Mes amis,
Pour redresser la France, il faut d'abord la rassembler autour de ses piliers.
Il faut rétablir la sécurité dans notre pays.
L'affaire d'Aulnay-sous-Bois a été le prétexte de véritables scènes de guérilla urbaine. Avant-hier, à Savigny sur Orge, deux policiers municipaux ont été les victimes d'un véritable guet-apens mené par une dizaine d'individus.
La culture de l'excuse et le laxisme ont fait des ravages dans certaines têtes
Il faut rétablir une juste sanction des fautes.
La condamnation doit retrouver son sens : je mettrai fin à l'inexécution des peines.
Il n'est pas acceptable que près de 100 000 peines ne soient pas exécutées ou en attente d'exécution chaque année.
C'est pourquoi je relancerai la construction de 16 000 places de prison.
La sanction doit retrouver sa force : je supprimerai le système des remises et d'aménagement quasi-automatique des peines de prison.
Les peines-planchers automatiques seront rétablies, afin de lutter contre la récidive.
Il y a de plus en plus de mineurs parmi les délinquants chevronnés. C'est pourquoi je propose d'abaisser la majorité pénale à 16 ans.
Un délinquant de 16 ou 17 ans doit comprendre qu'il responsable de ses actes. Il est trop facile d'accuser la société de tous les maux pour s'excuser de tous les siens.
Nos compatriotes qui vivent dans les cités et qui respectent les lois en ont plus qu'assez de vivre la peur au ventre.
Ils réclament de l'éducation pour les enfants, ils réclament du travail et comme préalable à tout cela, ils réclament de l'ordre pour vivre en paix !
Je veux parler pour ces mères de familles qui tremblent pour leurs enfants, je veux parler pour ceux qui n'en peuvent plus du tapage nocturne, je veux parler pour ceux qui travaillent dur et qui rêvent de grimper les échelons de la réussite sociale, je veux les défendre, comme je veux défendre l'honneur de nos policiers et gendarmes.
Nos forces de l'ordre accomplissent un travail difficile.
Plus de 10.000 agents sont blessés chaque année et une dizaine d'entre eux trouvent la mort.
Nous devons à ces femmes et à ces hommes le respect ! Plus que le respect, je leur apporterai tout mon soutien.
Je veux investir dans la modernisation de leur matériel.
Je veux alléger leurs tâches administratives et remettre sur le terrain 5000 policiers et gendarmes.
Enfin, je veux renforcer les polices municipales et le rôle des maires.
Gendarmes, policiers nationaux et municipaux, sociétés privées de sécurité, citoyens vigilants, gardiens d'immeubles : c'est toute une chaine de sécurité que je souhaite coordonner et tendre contre la délinquance.
Et puis, il y a le terrorisme qui est totalement sorti des radars de cette campagne présidentielle.
Comme si le silence allait éloigner la menace.
Notre ennemi est pourtant là : c'est ce totalitarisme islamique qui a déclaré la guerre au monde.
Ce totalitarisme contamine une partie de notre jeunesse.
Il fait de certaines banlieues des enclaves où se fomente à ciel ouvert la haine de notre civilisation.
Si je suis élu, vous pouvez compter sur ma totale détermination.
Toute personne coupable d'intelligence avec l'ennemi sera condamnée.
Tout étranger appartenant à la mouvance intégriste sera expulsé.
Le culte musulman fera l'objet d'un contrôle administratif strict, aussi longtemps qu'il n'aura pas réalisé son ancrage dans la République comme les autres religions.
Aucun prêche contraire aux valeurs de la République ne doit être toléré.
Les imams qui s'en rendent coupables doivent être reconduits à la frontière s'ils sont étrangers. Ou sanctionnés et interdits de prêche s'ils sont Français.
Tous les mouvements se réclamant du salafisme ou des Frères musulmans seront dissous.
Autant de mesures de justice qui éviteront que nos concitoyens musulmans soient pris en otages par les radicaux.
Ils doivent pouvoir pratiquer leur culte en paix. Et pour cela, ils doivent nous aider à faire le ménage contre l'obscurantisme.
Si nous voulons redonner force et unité à notre pacte national, il est aussi impératif de limiter l'immigration à son strict minimum.
Notre taux de chômage nous le commande.
L'immigration sans intégration, sans assimilation, c'est la France des ghettos, c'est la France qui ne brasse plus les différences.
Je ne veux pas d'une France en mille morceaux.
Je propose que notre politique d'immigration obéisse à des quotas annuels établis en fonction de nos capacités d'accueil et de nos besoins économiques.
La procédure d'asile doit être juste et rapide, et ceux qui sont déboutés doivent être systématiquement expulsés.
La France a toujours été un pays d'accueil. Cette ouverture a fait d'elle une nation ouverte à tous les talents qui cherchaient une patrie à aimer et à servir.
Mais il n'en a été ainsi que parce qu'elle a su unir ces populations nouvelles autour d'un destin commun et d'idéaux partagés.
Les étrangers qui viennent en France doivent souscrire au pacte républicain et à ses règles élémentaires.
Ils devront montrer qu'ils comprennent leurs devoirs avant de profiter des droits. Ils devront attendre deux ans avant toute prestation sociale.
La République ne reconnaît pas les communautés, elle n'en considère qu'une seule : la communauté nationale.
Il ne peut y avoir qu'une loi en France : la loi française.
Il ne peut y avoir qu'une façon de considérer la femme : celle de la voir comme l'égal de l'homme.
Il n'y a qu'une citoyenneté, et voilà pourquoi je conteste la proposition des socialistes d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections municipales.
Tout commence à l'Ecole.
L'éducation devrait être le fer de lance du pacte républicain. Mais elle a été dévoyée de sa mission par un quarteron de pédagogistes et d'idéologues fumeux.
Il faut redonner à l'Ecole l'objectif qui est le sien et que tant d'enseignants chérissent : transmettre des connaissances fondamentales qui éclairent le regard des élèves.
Transmette aussi le goût d'un métier pour celles et ceux qui veulent mettre la main à la patte. Je valoriserai massivement l'alternance et l'apprentissage qui doivent être la voie royale vers un emploi.
Transmettre aussi le respect de notre pays, de son histoire, de ses valeurs civiques.
Que dans les cours de certaines nos écoles, des adolescents s'interpellent en fonction de leurs origines ou se jugent en fonction de leurs apparences vestimentaires, c'est le contraire de la fraternité.
Je suis pour le port d'un uniforme scolaire, rappelant à chacun qu'il est l'égal de l'autre, rappelant aussi et surtout que l'école du savoir n'est pas l'école de la rue.
On n'aurait pas autant exigé de l'école si la famille ne s'était pas tant affaiblie.
La famille doit être protégée et aidée, mais son autonomie doit être respectée.
La famille n'est pas un terrain d'expérimentation pour bâtir l'homme nouveau dont rêvent certains idéologues.
Les parents doivent assumer leurs responsabilités et je leur fais confiance pour transmettre à leurs enfants ce qu'il y a de beau et de juste dans la vie.
Je veux relever le quotient familial.
Je veux favoriser les donations aux enfants pour développer la solidarité intergénérationnelle et donner aux jeunes plus de moyens pour se lancer dans la vie.
Je veux que pour les familles qui ont un enfant handicapé tout puisse être fait pour assumer une scolarisation normale, parmi les autres enfants.
Mes amis,
Rassemblée autour de ses piliers, la France pourra s'élancer vers le progrès économique et social.
La productivité, la croissance, le plein emploi, c'est ma bataille absolue !
Pour la gagner, je ferai sauter les verrous qui étouffent l'énergie du pays.
Les entrepreneurs, les agriculteurs, les artisans sont assommés de règlementations, garrotés de contraintes.
Il faut les libérer.
C'est le meilleur moyen, et le seul vraiment efficace, pour que les entreprises créent de l'emploi.
Une entreprise n'embauche pas parce qu'elle veut faire plaisir à un ministre qui la supplie. Une entreprise crée un emploi parce qu'elle a besoin du salarié, parce que son activité et son carnet de commandes l'exigent.
Tout le reste en matière de lutte contre le chômage est de la littérature.
Pour donner aux entreprises un intérêt à embaucher, il faut baisser le coût du travail. Ce seront 40 milliards d'allégement de charges.
Je supprimerai les cotisations salariales.
Le gain pour un salarié représentera au moins 250 euros par an, 500 euros pour un couple qui travaille.
En échange, une hausse de la TVA permettra de faire contribuer les produits importés au financement de notre sécurité sociale.
Pour être compétitives, les entreprises ont besoin de simplification du cadre social et fiscal dans lequel elles évoluent.
Je veux limiter le code du travail et ses 3000 pages aux principes fondamentaux qui doivent régir le monde du travail, et renvoyer le reste à la négociation collective.
Je sortirai des 35 heures et laisserait aux acteurs de terrain le soin de décider ce qui est bon pour leur entreprise et pour les salariés.
Place au dialogue social, place au vrai référendum d'entreprise, place à la simplification des normes et des seuils : voilà ma logique qui est celle de la liberté, de la responsabilité et de l'efficacité.
On ne pourra combattre la dette qui nous vampirise et limiter les prélèvements si on ne réforme pas notre système public.
Je suis gaulliste : pour moi l'Etat doit être fort.
Mais notre pays compte près de 6 millions d'agents publics. L'Allemagne est plus peuplée que nous, mais a moins de fonctionnaires : est-elle moins bien administrée ? Bien sûr que non !
L'effort que je propose pour l'Etat est raisonnable et possible : je veux baisser les effectifs de 8% sur l'ensemble du quinquennat.
On ne pourra pas remettre le budget de la France à l'équilibre sans cela.
Nos agents publics sont dévoués et compétents. Ils ont tout à gagner au développement d'un appareil d'Etat modernisé
Je veux qu'ils soient mieux payés, mais aussi qu'ils soient en pointe dans le combat pour l'amélioration du service public aux Français. Cela passera par une évolution progressive de leur temps de travail à 39 heures.
Les gains de productivité permettront d'améliorer les perspectives de carrière aujourd'hui bloquées et ils permettront à la France de réduire ses déficits.
La santé est le secteur pas excellence dans lequel les Français attendent que l'on soit plus efficace.
Je suis attaché à la promesse de la sécurité sociale dont la France peut s'enorgueillir : l'accès aux meilleurs soins pour tous.
Mais cette promesse est menacée.
Qui ne voit les impasses actuelles de son financement ?
Qui ne voit la détérioration des conditions de travail des personnels à l'hôpital ?
Notre système est placé face à trois défis majeurs.
Le premier est de mieux soigner. Nous devons développer la prévention, mieux organiser les soins afin de sortir du tout hôpital et moderniser l'hôpital public.
Nous devons aussi mieux rembourser. Il n'y a pas de fatalité à ce que l'assurance-maladie ne couvre que l'hospitalisation et les affections de longue durée et se désengage des soins courants, comme c'est le cas aujourd'hui.
Le remboursement à 100% par la sécurité sociale des lunettes pour les enfants sera réalisé.
Les dépenses les plus coûteuses pour les ménages doivent être entièrement couvertes grâce à un nouveau partenariat entre la sécurité sociale et les complémentaires santé.
Nous devrons améliorer la couverture santé pour le séniors, les grands oubliés de la pseudo généralisation de la complémentaire santé du gouvernement actuel !
Nous devons aussi, c'est le troisième défi, mieux gérer notre système santé. 20 milliards d'économies sur 5 ans peuvent être réalisées grâce à des efforts d'efficience.
Il est possible de limiter nos coûts en faisant la chasse à tous les gâchis : recours excessif à l'hôpital, coordination insuffisante, soins redondants et inutiles.
Pour réaliser ces réformes ambitieuses, tout le monde devra être mis autour de la table. J'organiserai à la fin de l'année 2017 des assises de notre système santé.
Mes amis, la France doit retrouver une voix respectée dans le monde, sinon le monde s'occupera de nous et pas pour le meilleur.
Nous sommes 66 millions dans un monde de 7 milliards d'habitants, assoiffés de progrès.
La partie semble inégale sauf si les 500 millions d'européens se décident à défendre leurs intérêts.
La solution à la crise européenne passe d'abord par une remise sur pied de notre pays. Pour commander l'Europe, il faut être fort chez soi !
C'est en retrouvant sa puissance économique que la France sera capable d'impulser, avec l'Allemagne, une nouvelle dynamique au projet européen.
En Europe, je veux une France en tête et dans le monde je veux une France qu'on entende à nouveau.
Aujourd'hui, la Russie et l'Union européenne sont à la limite de la guerre froide. Ca n'est pas ma vision du continent européen !
Face à Monsieur Poutine, c'est parce que la France retrouvera la capacité à dire ses désaccords et à proposer de nouveaux partenariats qu'elle sera respectée.
Monsieur Trump devra comprendre que si la France reste une alliée fidèle, elle ne le sera pas aveuglément et à n'importe quel prix.
La Chine est un partenaire commercial de valeur. Mais nous devons être en droit avec elle, comme avec n'importe quel partenaire commercial, d'exiger la réciprocité des conditions d'échange.
Mes amis,
La présidentielle devrait être un grand moment de débat.
Chaque minute passée à commenter les anecdotes de campagne est perdue pour notre pays.
Il est temps d'avoir une vraie discussion sur les différents projets. Il est temps que cette campagne se fasse programme contre programme. Arguments contre arguments.
Le compte-à-rebours est lancé.
Dans 58 jours, les Français se rendront aux urnes et choisiront un projet pour la France.
Il faudra choisir entre la France des illusionnistes, et celle qui se redresse une fois de plus.
Du haut de nos 2000 ans d'histoire, des générations et des générations d'hommes et de femmes qui ont tout donné nous regardent.
Pour la France, ils ont travaillé dur.
Pour la France et pour sa liberté, des braves se sont sacrifiés.
Toutes et tous avaient au fond du cœur l'espoir que nous soyons heureux et fiers de nous dire " Français ". Soyons fidèles à leur espérance et soyons déterminés à donner à nos enfants plus que nous avons reçu.
Le bonheur est toujours une conquête et la grandeur est toujours une bataille.
Bataille face à nos concurrents, face à nos adversaires, mais aussi bataille sur nous même, pour aller chercher le meilleur de notre âme.
Les Français restent un très grand peuple. Il n'est pas usé, non, c'est notre système qui est usé. Ce système, je veux avec vous le changer !
N'ayez pas peur et ne doutez pas de vous : ensemble, nous avons le pouvoir de nous redresser et d'étonner le monde.
Nous allons, mes amis, contrer les attaques, nous allons traverser les tempêtes, nous allons foncer et rassembler les cœurs vaillants et les esprits lucides.
Je me bats avec vous pour la victoire de la France.
Cette victoire, nous irons la chercher de toutes nos forces. Je serai devant vous, vous serez avec moi.
Cette victoire est à notre portée ; elle dépend de cette flamme qui est en vous et qui est en moi, plus forte que jamais.
Cette victoire viendra et elle sera celle de tous les Français, et, ce jour-là, vous vous souviendrez de ce meeting où nous partagions ces mots : vive la République et vive la France !
François Fillon, Maisons-Alfort le 24 février 2017.
Source : www.fillon2017.fr


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