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L'étrange plan de sauvetage de RBS

Publié le 25 février 2017 par Patriceb @cestpasmonidee
RBS Huit ans après sa nationalisation, le groupe britannique RBS continue à accumuler les pertes, tout en échouant à remplir les conditions que lui avaient fixées les autorités européennes en contrepartie de son sauvetage par le gouvernement de sa Majesté. Ce dernier propose maintenant une autre approche, pour le moins originale…
Sur les 5 obligations imposées à RBS lors des négociations avec le commissaire européen à la concurrence en 2009 et en 2014, il en reste une qui n'a pas été remplie, dont l'échéance arrive à la fin de cette année et qui paraît maintenant impossible à satisfaire (notamment en raison du Brexit, selon ses responsables) : la séparation et la cession d'une partie de l'activité de la banque, matérialisée aujourd'hui par un réseau de 307 agences rassemblées sous la marque Williams & Glyn.
Devant cette impasse, le chancelier de l'échiquier a concocté un plan radicalement différent. Celui-ci préserverait l'objectif initial de la mesure de stimuler la concurrence sur les services financiers au Royaume-Uni, mais il présenterait l'avantage d'être beaucoup mieux adapté aux enjeux du secteur en 2017 et en parfait alignement avec la stratégie actuelle du gouvernement. Il s'agirait en effet de favoriser directement et concrètement le développement des banques « challengers », dont les startups de la FinTech.
En pratique, la formule retenue comprendrait 4 axes principaux : la mise en place d'un fonds indépendant affecté au financement des néo-banques pour l'extension de leurs services aux PME, une réserve destinée à soutenir les incitations aux entreprises à migrer leurs comptes vers les nouveaux entrants, la mise à disposition du réseau d'agences de RBS pour les opérations sur les espèces et les chèques des clients de ses petits concurrents et la création d'un fonds d'investissement dédié à la FinTech.
Le dispositif complet représenterait un coût de 750 millions de livres pour le groupe, qui l'a, d'ailleurs, déjà provisionné dans ses comptes de 2016. Et, pour résumer l'idée du gouvernement britannique, cette somme (conséquente) constituerait donc une contribution extraordinairement directe de RBS à la promotion de sa propre concurrence (jusqu'à pousser ses clients à la quitter pour les acteurs émergents !). Il faudra certainement instituer des contrôles sévères pour éviter toute dérive !
En tout état de cause, la détermination des autorités à faire de la Grande-Bretagne (et, surtout, de Londres) le paradis de la FinTech est plus forte que jamais et conduisent à des solutions aussi diverses qu'inédites. Outre la prise de conscience du besoin d'une concurrence locale plus vive, toutes ces démarches montrent aussi une volonté inébranlable de limiter les effets du Brexit sur un secteur extrêmement important pour l'économie du pays. Les places européennes qui veulent s'emparer de son titre n'ont pourtant pas l'air de prendre la mesure des moyens engagés dans cette bataille vitale…
Information Williams & Glyn

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