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L’influence de Trump sur les marchés d’Asie

Publié le 24 février 2017 par Fabien Major @fabienmajor

ARTICLE TIRÉ DU BLOG INVESCO CANADA

Sans les majeures réformes sur lesquelles les investisseurs comptaient, l’économie du Japon demeure essentiellement stagnante; le yen se dépréciant par rapport au dollar américain au cours du dernier trimestre de 2016. Par contre, la Chine, et le reste de l’Asie, semble se diriger vers une autre année de croissance relativement stable. Les politiques du président américain Donald Trump pourraient, cependant, provoquer une volatilité éventuelle dans ces deux économies. Examinons ci-après leur situation.

Japon : La politique « Abenomique » continue de décevoir

Le yen a fortement fluctué en 2016. Relativement au dollar américain, le yen s’est apprécié d’environ 16,5 % au cours des neufs premiers mois, mais le yen a ensuite pris la direction opposée et s’est déprécié de plus de 15 % durant le dernier trimestre.1

Puisque généralement un yen faible stimule les exportations et que l’économie japonaise repose sur les exportations, cette tendance a dynamisé le marché durant le quatrième trimestre. Les investisseurs hors du Japon n’en ont pas tiré, cependant, les mêmes avantages. Prenons l’exemple suivant : bien que l’indice Nikkei 225 ait progressé de 16 % en yens durant le quatrième trimestre, son rendement en dollars américains n’a avancé que d’un tout petit 1 % et en dollars canadiens seulement d’un peu plus de 3 %.1

Pourquoi une telle dépréciation du yen au quatrième trimestre? Même si les taux d’intérêt mondiaux devraient augmenter en raison d’une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, nous prévoyons que les taux d’intérêt au Japon fassent du surplace. Ce différentiel dans les prévisions de taux d’intérêt a contribué à affaiblir le yen.

Dans le cadre de notre analyse BQE (bénéfices, qualité, évaluation), les révisions de bénéfices au Japon étaient seulement légèrement positives durant le dernier trimestre. La raison? Les améliorations étaient surtout dues à la faiblesse du yen, et non à la qualité des entreprises. La qualité est une chose rare au Japon. Le rendement des capitaux propres (RCP)2 de l’indice MSCI Japon est toujours sous le seuil de 10 %, comparativement à un RCP de plus de 20 % pour la Catégorie croissance internationale Invesco.3

L’équipe de croissance internationale et mondiale Invesco n’a pas modifié ses perspectives à l’égard du Japon. Les politiques économiques du premier ministre Shinzo Abe – d’où l’expression « Abenomique » – n’ont pas été efficaces, et son programme de relance budgétaire ainsi que sa politique monétaire ont atteint leurs limites. Par conséquent, nous voyons peu de chance d’amélioration dans ce pays sans l’adoption d’une réforme majeure.

Chine : Une transition qui créé un certain optimisme

À moins d’une perturbation importante créée par le président Trump, la Chine semble se diriger vers une autre année de croissance relativement stable en 2017. Les estimations prévisionnelles du produit intérieur brut ont été révisées à la hausse à 6,5 %.1 Bien que les revenus et les révisions de bénéfices de la Chine étaient légèrement à la hausse durant le quatrième trimestre, on prévoit une accélération de la croissance des bénéfices. Plus précisément, le taux de croissance des bénéfices de la Chine était négatif en 2015 et neutre en 2016; en 2017, on prévoit un taux à deux chiffres.4

Globalement, à long terme, nous sommes plutôt optimistes à l’égard de la Chine à mesure que ce pays passe d’une économie axée sur les exportations à une économie plus orientée sur les services et la consommation. D’un point de vue historique, l’économie de la Chine a reposé sur les investissements en immobilisations, comme les infrastructures, et sur les exportations. Le pic du cycle des investissements en immobilisations ayant été atteint, il nous semble juste de prédire que la Chine va se tourner vers des moteurs de croissance internes, moins volatils.

En outre, nous entrevoyons les effets d’une politique axée sur la consommation de biens dans la croissance des secteurs des services, de l’éducation et de la santé, à titre d’exemples. À notre avis, cette maturation de l’économie représente une transition positive pour la Chine, et celle-ci fera tourner son économie pendant bon nombre d’années.

Mais il subsiste un problème à court terme : la rhétorique politique du président Trump (que nous considérons comme une stratégie de sa part pour amener la Chine à la table de renégociation des accords commerciaux) s’avère primordiale. Quel impact cette rhétorique pourrait-elle avoir sur les marchés? Vu qu’il est impossible d’envisager la tournure de futures négociations sur les accords commerciaux, le résultat le plus probable est la volatilité.

Pour nous, cette volatilité crée la possibilité de trouver des occasions de placements de grande qualité à des niveaux d’évaluation moins élevés. Comme d’habitude, nous nous concentrerons sur notre méthode ascendante qui repose sur une analyse fondamentale pour sélectionner des actions pour le compte de nos épargnants.

1 Source : Bloomberg L.P.

2 Le rendement des capitaux propres (RCP) est égal au quotient du bénéfice net par les capitaux propres, exprimé en pourcentage.

3 Source : Invesco, au 30 décembre 2016. Le RCP moyen sur cinq ans de l’indice MSCI Japon était 7,1 %, versus 20,4 % pour la Catégorie croissance internationale Invesco.

4 Source : UBS, EM Equity Strategy, 9 janvier 2017.

Remarque : Un placement ne peut pas être effectué directement dans un indice.

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