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Max | Swiss army man

Publié le 04 mars 2017 par Aragon

swiss.jpg88.jpgJ’en suis resté sur le cul !  C’est pas un film scato, scabreux, impénétrable, nouvelle vague, marienbadien, lynchien, nanar série « B », c’est quoi ce film ? Mais c’est quoi ?

J’en suis resté sur le cul ! C’est un mec naufragé paumé sur une île déserte du Pacifique, un nouveau Robinson, qui au moment ultime renonce à se suicider à la vue d’un cadavre venant de s’échouer sur la plage de son île.

Ce cadavre va se révéler très vite péteur, porteur d’embryon de vie, un peu comme ces vies / organismes monocellulaires qui fascinent tant les scientifiques, puis vrai couteau-suisse qui va sauver notre Robinson qui, avec son cadavre de couteau-suisse en « mains », va se transformer en Mac Gyver du vivant.

Vous ne comprenez rien à ce que j’écris, je le comprends aisément. Moi-même ai du mal à comprendre à ce que j’ai vu hier soir sur Netflix. Film ovni ? J’ai eu la berlue ? Les médocs que je prends, effets secondaires ? Non, rien de tout ça. J’ai vu un film inclassable, le premier vrai film de ma vie, incroyable !

Sorti au festival de Sundance l’été dernier, y’avait alors foule pour voir ce qu’Harry Potter / Daniel Radcliffe avait dans les tripes. Les gens se sont barrés paraît-il dès les premières flatulences entendues, car c’est ça qu’il avait dans le ventre, des pets, d’incroyables et salvateurs pets. Shocking ! Ah les cons. Les cons d’anglais avec un parapluie enfoncé dans le cul, idem pour les américains qui se permettent tout pourvu que le voisin voit rien, que leur pelouse soit tondue et le drapeau stars and stripes soit bien accroché sous la véranda...

Je m’égare, donc ce film, qu’est-ce que c’est que ce film ? J’essaie de dire ce que j’ai ressenti sans faire de la psycho à deux balles, j’essaie de faire parler mon cœur - qui est encore sous le choc -. C’est l’histoire de Robinson (toi, moi, nous, on est tous un peu naufragé dans la vie, depuis notre sortie utérine), il accepte de vivre quand il voit enfin quelque chose dans sa vie. Manque de pot c’est un cadavre. Il s’en fout. C’est avant tout un compagnon sur son île déserte. Le cadavre va se révéler péteur. Robinson va se décomplexer, roter, péter, chier, manger, respirer, vomir, aimer, chercher, c’est la vie. La reine d’Angleterre pète et chie. Nous, par convention et convenance on ne pète pas en public, c’est pas cool, c’est pas civilisé, ça se fait pas.

Qu’est-ce que le civilisé ? Serrer les fesses jusqu’à se faire un mal fou aux boyaux quand on à envie de péter étant dans le lit avec compagne ou compagnon ? Tout le monde a vécu ça. Qu’est-ce qu’on est cons ! On peut aller aux WC bien sûr, mais on peut aussi péter dans le lit. On peut péter dans la rue, au bureau, on peut péter partout. Le pet c’est la vie libérée. Donc, notre cadavre péteur va sauver notre Robinson, qui grimpé sur lui, le fait démarrer, comprend le fabuleux moteur à turbo-pet qu’il a à sa disposition, embarcation incroyable qui à la vitesse d’un hyper jet-ski va le ramener à la civilisation.

Nouvelle plage, mais en pays civilisé. Robinson ne lâche plus son cadavre, il sent confusément qu'il va retrouver la vie grâce à lui, à son aide, il erre dans une forêt profonde (nos vies) peuplées de créatures dangereuses (n’est-ce pas ?), plantées d’arbres étranges et gigantesques (Tanner faisait dire dans un autre film, « les Années lumière », à un personnage central « gourou » s’adressant à son « élève » : «  Dans la forêt un arbre est à toi, trouve-le »… Le cadavre va prendre vie, de plus en plus vivant, il sauve Robinson. À deux ils ont conscience qu’il faut chercher le chemin de la maison, l'amour…

J’arrête-là, je peux pas en dire plus. Le chemin de la maison ils vont le trouver. C’est tout ce que je peux dire. Ce film n’est pas un film, ce film c’est un drôle de truc, comment ça a pu naître dans la tronche d’un metteur en scène ? Comment Harry Potter a pu accepter un tel rôle ? Ce film est unique, incroyable, ce film qui à mon avis est totalement infaisable a été fait. Il est là sous nos yeux. Le cadavre reprend vie et donne la vie au vivant qui avait une mentalité de cadavre, car la vie dit « chiche » au cadavre. On essaie de vivre tous les deux, chiche ?!

Ce film est à voir immédiatement sauf si vous avez des principes de bienséance, des principes de conventions, des principes moraux, de dire ou penser que « la vie ça se vit comme ça et pas autrement ».

La vie c’est un couteau-suisse, un incroyable putain de couteau-suisse. La vie ça s’imagine, ça se construit, parfois de bric et de broc, la vie c’est notre vie, la vie ça se mérite, la vie c’est un cadavre qui reprend vie, qui retrouve le chemin de la maison, celui de l'amour, de la vie…

Oh merde, ce film, ce film…

http://www.premiere.fr/People/News-People/La-critique-de-...

http://www.telerama.fr/cinema/daniel-radcliffe-dans-des-r...

http://www.programme-tv.net/news/cinema/83138-swiss-army-...


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