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Six arbres de fortune autour de ma baignoire, de Samira Negrouche

Publié le 12 mars 2017 par Onarretetout

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Il y a beaucoup de chiffres dans le recueil que vient de faire paraître Samira Negrouche et qu’elle présentait récemment dans les locaux de la Compagnie Résonances, à Paris : de Moins un à Six. Le livre s’ouvre donc d’abord sur une disparition et « finir de compter les heures qui restent ».

« hier tu voulais savoir si
et voilà que tu ne sais plus pourquoi »

Alors le voyage nous fait traverser des villes, Tunis, Tripoli, Le Caire, Sanaa, Damas, Rabat, Alger, des villes sous tension, des villes, où plonger dans une « foule de tous les dangers », où « les Hauteurs ne sont plus que des terrains de tirs », où on espère pourtant « que s’ouvre un jour nouveau ». Et, continuant notre chemin dans le livre, Samira Negrouche semble nous inviter chez elle, ouvrant des fenêtres, se rappelant un train qui la menait vers le souvenir d’un chêne (et je pense alors au poème de René Char, « Vers l’arbre-frère aux jours comptés »). Le rythme change, comme la carte postale qui « a changé / de bord », c’est le temps où elle nous dit « je prends racines / par tous mes bouts ». Et les arbres, encore, écrivent « une langue cunéiforme », cette écriture née en Mésopotamie, mais « les mots n’ouvrent rien », la langue « ne renferme aucun secret », elle dit « à peine un songe / un aménagement géographique / de ce qu’on appelle vie ». 

Et j’ouvre à nouveau le livre pour lire, dans le premier poème : « j’aimerais / dans une langue lointaine / te dire ce que je ne / comprends pas ».


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