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Quand le musée Guimet nous raconte l’histoire du Kimono

Publié le 12 mars 2017 par Jessica Staffe @danmabullecultu

Quand le musée Guimet nous raconte l'histoire du Kimono

Le kimono est un vêtement emblématique et universel de la culture japonaise. Appelé traditionnellement le kosode, aujourd'hui il fait partie du quotidien de tous les habitants de cet archipel.

Il les accompagne à tous les moments de leur vie. Quand on pense kimono, on se laisse tranquillement transporter au Japon, Il est souvent associé aux arts martiaux, parfois aux films de samourai, mais aussi aux mangas ou encore à la cérémonie du thé. De nos jours il peut aussi se rattacher à l'univers du zen. A l'origine tenue d'intérieur, elle est devenue au fil du temps une tenue d'extérieur. Symbole de la mode nipponne, il l'est tout aussi de la haute couture occidentale. Dérouler le fil de l'histoire du kimono c'est aussi dérouler le fil de l'histoire du Japon moderne au Japon contemporain. Kimono au bonheur des dames retrace l'évolution de cette tenue ancestrale japonaise de l'ère Edo à nos jours. Elle compte 150 pièces. Habit d'une certaine catégorie sociale il devient au cours des siècles un vêtement usuel. Vous pourrez découvrir cette exposition au musée Guimet jusqu' au 22 mai 2017.

Les kimonos: un véritable travail d'orfèvre

Cet évènement revêt un caractère exceptionnel. Les tissus sont rarement montrés au public. Ils racontent une histoire, une tradition mais apparaissent très sensible à la lumière, à l'humidité et aux affres du temps. Ils sont aussi très difficile à mettre en valeur. L'éclairage doit être réglé au millimètre afin que les kimonos et les parures ne souffrent pas trop de la chaleur produit par les néons. Pour les protéger et garantir leur éclat, ils seront remplacés au cours de l'exposition.

A travers cette rétrospective, le visiteur voyage dans l'univers de la mode japonaise et de ces nombreuses inspirations. Le kimono a très largement contribué à l'essor industriel du Japon.

La maison Matsuzakaya évoque à elle seule l'histoire du kimono. Elle a été fondée en 1611. Grâce à son importance au Japon et à son implantation dans la culture japonaise, elle a pu diffuser le kimono à grande échelle, le populariser et l'exporter hors du pays afin de le partager avec le monde entier. Au départ elle l'a diffusé auprès de la noblesse militaire, de l'aristocratie impériale et la bourgeoisie marchande. Sa confection se fonde sur de multiples lois et règle. Elle n'est pas dû au hasard. Selon la période de l'année les motifs brodés diffèrent. Sa forme en T répond à certains canons que connaissent parfaitement les artisans qui fabriquent les kimonos. Les couleurs et les ornements choisis déterminent aussi le sexe du porteur. Les décorations dépendent aussi de l'âge et bien évidemment de la classe sociale. Les kimonos des mariées sont parés de papillons, grues et fleurs de pruniers. Ces motifs sont sensés apporter du bonheur aux jeunes mariés.

Le kimono est constitué de matières nobles. La soie est le tissu traditionnel. Elle est si délicate qu'elle est difficile à tisser. La qualité de son fil et sa finesse demande une attention particulière. On peut le comparer à un véritable travail d'orfèvre. Il demande une certaine dextérité et une technique minutieuse. Les détails s'apparentent à des petits bijoux.Ses fils très fins et cassants sont synonymes de richesse surtout lorsqu'ils sont ornés de fils d'or. Sa beauté et sa volupté participent à l'élégance de ces pièces.

L'apogée décorative se situe avant le milieu du XVIII ème siècle. Un kimono se façonne jour après jour. Cet artisanat repose sur la patience et la connaissance des motifs présent dans l'imaginaire nippon. La complexité des détails révèlent un travail d'artiste et prouve que les couturiers avaient une patience extrême. La conception du kimono se construit sur diverses techniques. Elles se complètent ou se superposent. Ces connaissances ancestrales se mêlent pour sublimer le kimono et la personne qui le porte. Elles transmettent des savoir-faire et font partie intégrante du patrimoine artistique et culturel du pays du soleil Levant.

Quand le musée Guimet nous raconte l’histoire du Kimono

Habit usuel, il se compose parfois de coton de lin ou de polyester. Ces matières meilleurs marché apparaissent plus abordables pour les japonais et s'adapte plus à la modernité de notre société.

Le kimono: un symbole d'appartenance sociale et de mode contemporaine

Dans tous les cas il pèse un certain poids. Il régente aussi les rapports sociaux et les comportements.Le Kimono représente aussi un symbole de pouvoir. Selon le matériel utilisé, le type de fil choisi, la qualité de la matière et des finitions, on peut connaître la classe sociale à laquelle appartient la femme qui le porte. Les fils d'or , la qualité de la soie et des motifs brodés indique une personne de haute condition. Cette exposition propose aussi de nombreux accessoires d'agréments (obis, pinces à cheveux, peigne)s. Les obis (ceintures) remontent jusqu'à la pointure et maintiennent le dos. Les kimonos traditionnels étaient conçus de manière à contrôler le mouvement des femmes comme le corset le faisait. Selon l'époque, l'obi se pare d'un nœud plus ou moins imposant. Il en existe six Le kimono est un véritable objet de mode. Il souligne le raffinement des femmes et valorisent leur beauté. Il traduit l'élégance de ces dames pour lesquelles la mode a toute son importance pour briller en société.

Ces finitions et la finesse de son travail rappellent la condition sociale de la personne qui le revêt.

On peut aussi découvrir des objets servants à la teinture des kimonos mais aussi du matériel lié aussi à des activités comme la calligraphie.

A partir de la fin du XVIII ème siècle, les teintures ne sont plus fait de manière traditionnelle au pochoir mais de façon synthèse. Cette pratique dénature un peu les kimono et du coup les détails des broderies apparaissent beaucoup moins travaillés. La mode du Japonisme amène cet habit en France au milieu du XIX ème siècle. Il est plébiscité par les impressionnistes et les femmes élégantes inspirés par l'orientalisme. Au tournant du XXème siècle la mode occidentale s'approprie le kimono. Des créateurs comme Paul Poiret et Madeleine Vionnet se nourrissent de cet univers japonisant. Leurs modèles vaporeux se composent de manches fluides. Elles rappellent celles des kimonos.

Les grands créateurs japonais (Yohji Yamamoto Myake, Kenzo Takada,Junko Koshino)

français (Yves Saint Laurent, John Galliano, Jean-Paul Gaultier) ont interprété à leur manière le kimono. Aujourd'hui, on voit bien qu'il sublime la mode occidentale.

Kimono, au bonheur des dames nous permet de nous familiariser avec l'univers du Kimono et les us et coutumes chers à la culture nippone. On aimerait pourtant en en s savoir plus et se délecter devant plus de pièces d'exception.

Jessica Staffe


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