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Thérèse Desqueyroux, François Mauriac

Par Maliae

Thérèse Desqueyroux, François MauriacRésumé : Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d’empoisonner, dépose de telle sorte qu’elle bénéficie d’un non-lieu. Enfermée dans la chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ? Dans ce livre envoûtant, François Mauriac a réussi un portrait de criminelle fascinant.

Avis : Thérèse a tenté d’assassiner son mari, et tente de justifier un tel acte, dont elle n’éprouve pas de regret. Thérèse est une femme enfermée dans des conventions sociales, dans une famille, dans une campagne loin de tout, et son geste c’est celui d’une femme qui essaie de vivre sa vie, de se libérer de tout ce qui l’enferme. Thérèse est, certes, une criminelle, elle peut même se montrer plutôt cruelle, et pas seulement envers son époux. Et pourtant, impossible de ne pas s’attacher à elle, à cette femme qui cherche à s’échapper, à vivre tout simplement.

On sent ce dégoût, quand elle est enceinte. Les autres ne la voient plus, ils ne voient plus que l’enfant qu’elle porte. Et elle-même n’arrive pas à aimer cet enfant, à le désirer. Elle a besoin, elle-même d’amour, ce qu’elle ne trouve pas chez les autres. Ni son amie Anne, ni son époux. Elle passe pour une mauvaise personne parce qu’elle n’aime pas cet enfant, mais personnellement, avec notre regard de notre époque, je ne trouve pas ça méprisable. C’est un enfant qu’elle n’a pas désiré, comme elle n’a aucunement désiré les relations sexuelles qu’elle doit supporter avec Bernard (d’un plaisir qu’il prend sans en donner aucun).

La plume de l’auteur est vraiment superbe, les phrases coulent et nous emportent dans la tête de Thérèse. On se sent mal pour elle, avec elle, on éprouve beaucoup d’empathie pour ce personnage. Et le livre étant très court, il se laisse dévorer en un rien de temps. J’ai adoré.

Phrase post-itée : 
« Peut-être mourrait-elle de honte, d’angoisse, de remords, de fatigue – mais elle ne mourrait pas d’ennui. »

« Les La Trave vénéraient en moi un vase sacré; le réceptacle de leur progéniture; aucun doute que, le cas échéant, ils m’eussent sacrifiée à cet embryon. Je perdais le sentiment de mon existence individuelle. Je n’étais que le sarment; aux yeux de la famille, le fruit attaché à mes entrailles comptait seul. »

« Thérèse songeait que les êtres nous deviennent supportables dès que nous sommes sûrs de pouvoir les quitter. »

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