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[Critique] DE PLUS BELLE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] DE PLUS BELLE

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Note:

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Origine : France
Réalisatrice : Anne-Gaëlle Daval
Distribution : Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia, Jonathan Cohen, Olivia Bonamy, Josée Drevon, Jeanne Astier…
Genre : Comédie/Drame
Date de sortie : 8 mars 2017

Le Pitch :
Lucie doit réapprendre à vivre après une longue maladie, mais également à recréer du lien autour d’elle. Et le chemin s’avère long entre acceptation personnelle et familiale. Au détour de son parcours difficile, elle va faire la rencontre de Clovis, un séducteur d’apparence légère et du genre enthousiaste…

La Critique de De plus belle :

De plus belle met en scène une Florence Foresti à contre-courant dans un rôle grave et éloigné de son registre habituel. C’est également le cas de Mathieu Kassovitz, qui interprète ici un séducteur sympathique, la quarantaine, qui multiplie les conquêtes. Deux rôles plutôt inédits pour les deux acteurs, et c’est d’ailleurs en grande partie l’argument promotionnel du film. Le côté inédit de la chose fut beaucoup mentionné, mais ce qu’il faut surtout préciser ici, c’est que le pari est réussi. Le couple d’acteurs fonctionne très bien à l’écran et tous deux proposent un jeu plutôt nuancé. D’autant qu’il sont au service d’une histoire qui est loin d’être gaie.

[Critique] DE PLUS BELLE

Deux acteurs dans un registre nouveau

Florence Foresti interprète Lucie, une rescapée d’un cancer du sein en convalescence, et Mathieu Kassovitz se glisse quant à lui dans la peau de Clovis, un séducteur invétéré. Tous deux sont en phase avec leur rôle respectif, et n’en font pas des tonnes malgré la lourdeur du sujet évoqué. Mieux encore, ils parviennent à alterner légèreté et gravité au cœur d’un film plutôt agréable. Compte tenu de ce que l’on sait sur ces deux acteurs connus du public français, le pari était pourtant surprenant et audacieux. Florence Foresti, l’humoriste, continue encore aujourd’hui de cartonner avec ses sketchs devenus cultes, et Mathieu Kassovitz, s’est souvent illustré avec ses réalisations coup de poing et ses rôles parfois borderline. Au final, la première parvient à se débarrasser de la plupart de ses tics, tandis que le second fonctionne étonnamment bien dans un rôle romantique qui lui va comme un gant. Toujours dans les interprétations, on mentionnera Nicole Garcia dans le rôle de Dalila, une sorte de maître Yoda pour femmes mal dans leur peau, qui se trouve ici parfaitement à sa place. Toujours juste, elle amène une dimension intéressante, mystérieuse et spirituelle au long-métrage. Plus généralement, il n’y a pas vraiment de mauvaises notes à attribuer concernant le casting, qui est plutôt bien choisi.

Une histoire importante et finalement peu racontée

De plus belle s’apparente à un feel good movie, malgré son sujet grave. Lucie, le personnage principal, doit lutter contre le cancer tout en essayant de rebâtir sa vie, ses relations sociales et son estime personnelle. Son parcours est celui d’une personne perdue qui décide pourtant d’évoluer en se lançant des défis, étapes par étapes, dans le but de se libérer de ses peurs mais aussi afin d’accepter ses qualités. Si le thème de la maladie est rarement traité de façon légère au cinéma, et c’est plutôt compréhensible, il est assez appréciable d’observer ici un traitement différent, une vision prise sous un angle nouveau. Les enjeux se concentrent vraiment autour du personnage principal, de ce que vit et ressent Lucie pendant et après sa maladie, et il est surtout question de sa capacité à se reconstruire, à travers les moyens qu’elle emploie. Le cancer du sein est le premier cancer qui touche les femmes, le film s’avère donc plus que bienvenu car il permet de médiatiser certains tabous, mais aussi de redonner la parole et un visage aux malades. Il pourra également agir comme une leçon bienveillante de volonté pour certains. Traiter d’un sujet aussi pesant de façon positive et parfois joyeuse est une des réussites de ce premier long métrage. C’est en effet la première réalisation de Anne-Gaëlle Daval, costumière d’origine et parfaitement autodidacte.
Par ailleurs, le film traite certes de la maladie, mais il évoque également avec une certaine véracité la difficulté des rapports familiaux en général, une difficulté mise en exergue qui interpelle forcément de part son caractère universel. Le métrage parle aussi de cette vie sociale qui se voit souvent anéantie par les épreuves de la vie, la souffrance et la détresse n’étant pas de bonne compagnie.

De plus belle est sympatique, sans être exceptionnel ou inoubliable. Il fait son effet, mais n’est cependant pas pour autant dénué de défauts. Parmi les points négatifs, on trouvera une mise en scène un peu brouillonne et des liaisons entre les événements qui ne sont pas forcément bien amenées. Ces éléments négatifs importants font malheureusement perdre en cohérence à l’ensemble, surtout en milieu de film. On notera aussi un léger manque de « pétillant » et l’utilisation de quelques ressorts bien connus. Cela dit, au final, le tout sonne plutôt pas mal et on retiendra surtout les nombreux moments qui donnent le sourire…

En Bref…
Feel good movie, film de société à l’accent tragi-comique, De plus belle joue définitivement sur plusieurs registres, avec bonne intelligence, tout en s’accaparant au passage tous les codes de la comédie romantique, ce qui ne gâche rien.

@ Audrey Cartier

De-Plus-Belle
  Crédits photos : StudioCanal


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