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[critique] Noma Au Japon : (Ré)inventer Le Meilleur Restaurant Du Monde

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Noma Au Japon : (Ré)inventer Le Meilleur Restaurant Du Monde Concepteur d'une émission culinaire à succès pour la télévision néerlandaise, Maurice Dekkers s'est engagé dans l'ambitieux projet de filmer pour le cinéma le chef étoilé René Redzepi dans son aventure japonaise, mettant entre parenthèse son célèbre restaurant de Copenhague pour proposer de tous nouveaux plats issus de produits et de saveurs que sa brigade ne connaissait pas, à l'autre bout du monde. Noma Au Japon est un documentaire qui n'évite pas l'autocongratulation mais qui parvient à faire ressentir une certaine excitation créative. [critique] Noma Au Japon : (Ré)inventer Le Meilleur Restaurant Du Monde

C'est l'histoire d'un chef étoilé danois, René Redzepi, qui se lance un défi assez fou : mettre entre parenthèse son restaurant Noma de Copenhague après avoir remporté pour la 4 e fois consécutive le titre de meilleur restaurant du monde, pour aller à l'autre bout du monde afin de réinventer sa cuisine et élaborer de nouveaux plats en accord avec les saveurs de son pays d'accueil. Pour ce faire, la brigade n'a que quelques mois pour créer un nouveau menu et le suggérer au Mandarin Oriental, hôtel luxueux abritant pendant deux mois cette déclinaison du restaurant Noma. L'aventure était suffisamment enthousiasmante pour que le réalisateur néerlandais Maurice Dekkers, le concepteur d'une célèbre série télévisée culinaire, ait eu l'envie d'en faire un long-métrage et de suivre René Redzepi et son équipe à Tokyo.

[critique] Noma Au Japon : (Ré)inventer Le Meilleur Restaurant Du Monde

se veut comme le révélateur d'un processus créatif complexe, et tend à peindre le portrait de femmes et d'hommes dotés de capacités et d'une volonté littéralement extraordinaires, toujours insatisfaits de leur travail, dans une recherche d'amélioration continue et de dépassement de soi. Qu'il s'agisse de cuisiniers, de peintres ou de sportifs, peu importe. D'ailleurs ils sont plutôt montrés comme des artistes complets, entre entraînements physiques pour garder la forme, foisonnements d'idées pour se stimuler, et preuves constantes de leur fibre esthétique. Le film nous les présente comme des génies créatifs, ne remet pas en doute leurs talents, mais va s'intéresser à voir comment ils vont réagir lorsqu'ils sont soumis à des contraintes pouvant brider (ou à l'inverse décupler) leur potentiel, qu'il s'agisse d'exigences liés au temps ou aux papilles gustatives d'une nouvelle culture.

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S'il est relativement stimulant de s'attacher à comprendre le fonctionnement d'une telle effervescence artistique, l'on pourra reprocher à Maurice Dekkers de ne pas prendre le recul nécessaire pour éviter cette sorte d'autocongratulation bien prégnante dans son film. Ce qui a pour effet d'accentuer le côté prétentieux du chef étoilé, qui, justifié ou pas, dénote un peu avec son discours et avec la conclusion du film qui ne montre pas les premiers clients goûter aux plats, l'essentiel étant la réussite du défi de proposer un menu original à temps plutôt que la bonne réception de celui-ci.

A ce propos, l'on ressort un peu sur notre faim du film de Maurice

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Dekkers qui ne montre finalement pas beaucoup de mets vraiment appétissants. Ce n'est pas le but, mais l'on n'aurait pas été contre voir un peu plus de nourriture dans un film qui parle aussi... de nourriture. On reconnaît bien entendu que ce n'est pas le sujet principal, mais l'on ne ressent pas assez et de manière évidente en quoi la cuisine en particulier exalte ces personnes. Cependant, si le processus créatif vous captive et que vous êtes clients de documentaires au cinéma, n'hésitez pas à aller voir Noma Au Japon.


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