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Au SXSW, des start-up rendent le trajet en voiture plus efficace et plus sûr

Publié le 20 mars 2017 par Pnordey @latelier

À l’heure où le véhicule autonome est sur toutes les lèvres, des start-up s’emploient encore à améliorer le trajet pour le conducteur de la voiture et les passagers. Cinq d’entre elles ont été sélectionnées pour pitcher au festival Interactive de South by Southwest et apporter des solutions innovantes à tout autant de challenges.

87,5% des habitants des États-Unis âgés de plus de 16 ans affirment conduire, au moins occasionnellement, d’après le sondage mené par la AAA Foundation pour la sécurité routière. Ces conducteurs passent 47,1 minutes par jour en moyenne derrière le volant soit près de 5h30 par semaine. Les Américains qui font la navette pour aller travailler perdent même 42h par semaine bloqués dans les embouteillages, plus que la durée légale de travail en France. Dans ces conditions, rendre le trajet plus rapide, plus sûr, plus utile, plus efficace et donc plus agréable devient une nécessité. En attendant le véhicule autonome, des start-up s’emploient à faciliter ou améliorer le trajetd’un point A à un point B pour le conducteur et les passagers. Cinq d’entre elles ont été sélectionnées comme finalistes du concours de pitch organisé par le festival Interactive de South by Southwest (SXSW), un évènement qui s’est déroulé du 10 au 19 mars à Austin (Texas).

Un trajet plus sûr : ces technologies qui améliorent la sécurité routière

Aux États-Unis, 90 personnes en moyenne décèdent chaque jour des suites d’un accident de la route. C’est le pays développé enregistrant  le plus fort taux de décès suite à des collisions impliquant des véhicules, d’après les chiffres de l’organisation mondiale de la santé. Et l’année 2016 a été la plus meurtrière sur la route depuis 2007.

comparaison du taux d'accidents de la route entre pays développés

Les États-Unis enregistre le pourcentage de morts sur la route le plus élevé des pays développés. Source : Centers for Disease Control and prevention

Driver Watchdog est une des start-up qui s’est donnée pour objectif de réduire ce nombre. La distraction du conducteur étant l’une des principales causes d’accident, c’est notamment sur cet aspect qu’elle intervient. « Il y a quelques années, ma mère a eu un AVC alors qu’elle était au volant, c’est ce qui m’a mené à créer Driver Watchdog », raconte Christian Johnson pendant son pitch. Son produit est un assistant intelligent qui détecte la fatigue, les problèmes de santé ou la distraction du conducteur. Deux caméras enregistrent ce qu’il se passe à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du véhicule et transmet les données au manager de l’employé au volant ou à un proche du conducteur. En cas de problème, la personne désignée sera immédiatement alertée et les informations recueillies pourront également servir pour des questions d’assurance. Si le véhicule qui précède freine trop brusquement par exemple.

La jeune pousse s’adresse principalement aux entreprises qui ont des flottes de véhicules et des employés derrière le volant, mais reste attentive aux opportunités de faire affaire avec des personnes inquiètes pour leur proche au volant. Ils sont en cours de négociation avec des compagnies d’assurance et de chauffeurs à la demande et mettent en avant le fait que l’appareil fonctionne sur le principe du plug and play. Ce qui permet « de le faire passer d’un véhicule à l’autre, professionnel ou privé », remarque la cofondatrice de Driver Watchdog.

Dogwatch driver a plusieurs fonctionnalités

L’appareil Driver Watchdog est composé de plusieurs capteurs et a différentes fonctionnalités. Source : Driver Watchdog

L’une des sources de distraction les plus courantes ces dernières années, n’est autre que le smartphone. 70% des conducteurs américains utilisent leur téléphone portable en conduisant, selon une étude de l’opérateur téléphonique AT&T. Dans le monde cela représenterait près de « deux milliards de personnes » d’après le CEO et cofondateur de Fingertips Lab. PK Mishra a créé un produit nommé O6 pour que le conducteur puisse utiliser son smartphone sans avoir besoin ni de toucher ni de regarder l’écran.

"Over 2b people endanger their lives everyday trying to use their phone while driving", says PK Mishra, CEO of Fingertips lab, at #SXSW pic.twitter.com/IcJpT0ESho

— Atelier BNP Paribas (@atelier_us) March 11, 2017

O6 s’installe sur le volant. Cet objet connecté communique avec le smartphone via une application dédiée et s’utilise comme un bouton auquel il serait possible de faire faire une rotation pour faire défiler les options. Quid du nom de ce produit san-franciscain ? « Le 6 fait référence à un sixième sens et le O à la forme ronde de l’appareil », précise PK Mishra.

Un produit qui devrait plaire aux législateurs de la Californie qui ont interdit il y a quelques mois l’usage du téléphone au volant autrement que via kit main-libre ou bluetooth.

Dans le même esprit, la start-up Haas Alert a vocation à protéger les passagers de la voiture connectée et le conducteur en les prévenant en temps-réel d’un danger potentiel. Le cofondateur a eu l’idée de cette solution après avoir été heurté par une ambulance alors qu’il était à moto. L’idée est de donner tous les éléments nécessaires au conducteur pour prendre des décisions éclairées. Pour cela, la jeune pousse offre la possibilité aux services de la ville d’envoyer des notifications aux conducteurs alentours pour les informer des accidents sur leur route, d’une voie bloquée ou encore du passage d’un camion de pompiers ou autre véhicule prioritaire. La technologie a aussi vocation à rediriger le conducteur vers un trajet alternatif si besoin.

Un service qui pourrait également être utile pour des véhicules complètement autonomes. Certains constructeurs automobiles comme Jaguar Land Rover sont déjà partenaires et intéressés par les données collectées.

Améliorer la sécurité routière passe donc par la réduction des  temps d’inattention du conducteur et par la communication  d’autant d’informations nécessaires que possible. C’est ce que propose également INRIX pour les données liées à la météo (en cas de brouillard ou d’intempéries par exemple).  

Un trajet plus efficace : ces applications optimisent le temps passé en voiture

Passer un bon moment en voiture passe parfois par la réduction du temps de trajet. Deux des start-up de la compétition de pitch du SXSW s’y emploient de manière très différente.

SPLT est une start-up de covoiturage pas comme les autres. Elle offre ses services aux entreprises pour que leurs employés puissent effectuer leurs trajets ensemble. Plus besoin d’attendre que le chauffeur Uber ou Lyft arrive, les trajets et horaires sont prévusla veille mais peuvent également être modifiés au dernier moment. Sa plateforme de transports met en relationles personnes qui vivent et travaillent à proximité.

« À Mexico, une de nos entreprises partenaires a 4000 employés mais aucun d’eux n’utilise Uber, Lyft ou un équivalent, principalement parce que c’est trop cher », raconte Anya Babbitt, cofondatrice et CEO de la jeune pousse. « Mais 50% d’entre eux utilisent notre application, parce qu’elle est subventionnée par l’entreprise. » Son business-model est B2B et permet à des salariés, qui auraient en temps normal pris le bus, de partager le trajet avec un collègue à un coût abordable.

Une solution en phase avec la smart city et qui a convaincu le jury. SPLT est la start-up gagnante de la compétition, elle a été choisie selon 5 critères : l’originalité du concept, le potentiel business sur le long-terme, les bienfaits qu’elle apporte, le fonctionnement du produit et l’équipe.

Après l’effort, le réconfort. La dernière jeune pousse finaliste s’appelle Spatial.ia et pourrait révolutionner ce que l’on fait de son temps libre, via un usage différent des cartes.

Spatial.ai répond aux questions grâce à son IA

Où trouver un smoothie à San Francisco ? L’intelligence artificielle de Spatial utilise une trentaine de sources pour répondre efficacement à la question en quelques secondes.

Cette plateforme de localisation répond à des questions sur les endroits où aller comme le ferait un local. Où puis-je le mieux voir le coucher de soleil ? Quels sont les restaurants où trouver un groupe de jazz ? Quel est la rue la plus animée ce soir ? Les réponses se trouvent souvent sur Google et les réseaux sociaux. C’est donc là où l’intelligence artificielle de Spatial va les chercher à la fois en temps réel et dans une base de données indexées.

La jolie photo retouchée sur instagram d’une ambiance festive, le statut facebook d’un jeune homme romantique ou le tweet sur un concert public sont tout autant d’exemples d’informations recueillies parmi trente sources utilisées par Spatial. L’outil fonctionne par reconnaissance vocale pour ne pas divertir le conducteur. Et l’application est aussi capable de suggérer des choses à faire ou à voir pour les personnes en mal d’idées.

Les start-up qui ont pitché, elles, n’en manquent pas pour faciliter le déplacement en voiture de leurs usagers.


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