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Anohni ‘ Paradise

Publié le 21 mars 2017 par Heepro Music @heepro

Anohni ‘ ParadiseLe premier album d’Anohni a été l’un des triomphes critiques de l’année 2016, et c’est sans surprise que la chanteuse anglaise a décidé de lui donner une suite avec cet EP qui permet de prolonger l’aventure initiée il y a un an à peine avec Hopelessness.

Antony Hegarty (de son vrai nom) a donc bel et bien tourné la page de son premier projet, Antony And The Johnsons, qui l’avait fait connaître et dont les quatre albums forment l’une des discographies les plus singulières de ce XXIe siècle. Avec Anohni, l’Anglaise installée aux États-Unis ouvrait l’année dernière une toute nouvelle page à son histoire : moins classique, plus électronique, mais toujours aussi lyrique et, aussi, toujours aussi poignante. Pour Paradise, nous retrouvons donc également les deux collaborateurs-clé de Hopelessness, tous deux habituellement sur le label Warp, à savoir Daniel Lopatin (a.k.a. Oneohtrix Point Never) et Ross Birchard (a.k.a. Hudson Mohawke).

En six chansons et vingt-deux minutes seulement, difficile d’oublier Hopelessness et de ne pas voir qu’il s’agit effectivement d’un épilogue à celui-ci. Les titres sont tous aussi directement explicites que ceux de l’album, avec des paroles telles « What do you hope for ? For Jesus to kill you ? » ou « I gave birth to my own enemy » qui laissent peu de place à l’optimisme.

Par ailleurs, les neuf portraits de femmes choisis parmi ceux projetés lors des concerts, dont celui figurant en une de couverture, sont aussi parlants que dérangeants ou, donc, poignants : que dire du visage en gros plan de Nola Ngalangka Taylor, qui se retrouve aux côtés de celui d’Anohni ? Son expressivité n’a d’égal que son message, délivré en toute fin de disque, à la suite de « She doesn’t mourn her loss » : son message ne pouvait assurément s’intituler autrement que « What is happening to our world ? ».

Enfin, il paraîtrait qu’un septième titre aurait été publié via la mailing list d’Anohni… Histoire de retrouver un tout petit moment humain de partage ou échange réel, bien que par la biais d’Internet. Un monde résolument ambigu, ce que se refuse à être Antony Hegarty, qui s’assume autant personnellement qu’artistiquement.

Paradise va tourner longtemps cette année, ne serait-ce que parce qu’il est très exigeant. Restera à vérifier qu’il est un digne successeur du magnifique Hopelessness, qui a définitivement placé la barre très haut pour sa géniale créatrice et ferait presque oublier qu’il y a eu un avant Anohni…

À noter que le portrait de Naomi Campbell n’a pas été retenu, cette dernière s’étant déjà retrouvée mise en lumière l’année dernière dans le clip de « Drone bomb me ».

(in heepro.wordpress.com, le 21/03/2017)

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