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La fausse affaire Mélenchon

Publié le 22 mars 2017 par Despasperdus

Quelques jours après l'éclatante démonstration de force de la France insoumise qui défilait pour la Sixième République entre Bastille et République, puis l'excellente prestation de son candidat dans le débat sur TF1, le média Capital publie l'interview d'un politicien UDI qui accuse Mélenchon d'avoir des affaires au même titre que les Fillon, Le Pen ou Le Roux.

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Le titre de l'article de Capital, largement relayé par les organes de l'extrême droite donne le ton : Népotisme, voiture de fonction… Jean-Luc Mélenchon attaqué sur son passé d’élu local.

Avant d'aller au fond, je remarque qu'il est question de choses qui datent de plus d'une dizaine d'années et pour certaines de près de 20 ans...

A la lecture de l'article, les soi-disantes révélations de Christian Schoettl se caractérisent par des approximations que son interviewer se garde bien, hélas, de relever.

Prenons, l'accusation de népotisme.

J'observe que :

  • la fille de Jean-Luc Mélenchon a été recrutée par une collectivité locale à l'âge de 24 ans;
  • la procédure légale de recrutement sur des postes permanents de la fonction publique a été respectée. (déclaration de la vacance de poste : article 41 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984);
  • son acte d'engagement a été transmis au représentant de l'état dans le département conformément à l'article L.2131 du code général des collectivités territoriales (à la différence des recrutements des assistants parlementaires);
  • le recrutement ni fait l'objet d'aucun recours gracieux ou de déféré préfectoral;
  • son père n'était pas un élu de la collectivité locale qui a recruté sa fille.

Par conséquent, le recrutement de la fille de Jean-Luc Mélenchon n'est ni illégal, ni même immoral.

Donc point de népotisme.

D'ailleurs, s'agissant de népotisme, il est regrettable que le plumitif de Capital n'ait pas signalé d'une part que M. Schoettl a été frappé d'inéligibilité et d'autre part que c'est son fils qui l'a remplacé !

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Ensuite, les élucubrations sur le patrimoine sentent franchement le réchauffé. Mélenchon, transparent sur son patrimoine, reconnaît lui-même avoir cumulé plusieurs mandats et être encore trop payé en qualité de député européen !

Alors ? Où est le problème ? Le problème est institutionnel, d'où l'urgence d'une Sixième République.D'où l'urgence d'une constituante qui sera mise en place dès l'élection de Mélenchon !

Par ailleurs, M. Schoettl élucubre sur des actes publics passés par Mélénchon en qualité de conseiller général. Il s'agit, en l'espèce de marchés publics, actes transmis et contrôlés en préfecture. S'il y avait eu une quelconque irrégularité, l'accusateur public et le préfet auraient saisi le juge administratif.

Aussi, faute de sortir de son chapeau un acte illégal ou un acte retoqué par la justice administrative, l'accusateur affirme sans prouver quoi que ce soit. En d'autres termes, M. Schoettl se perd en supputations fumeuses.

L'objectif est de discréditer et de salir, mais en vain !

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Pourtant, en matière de comptes, n'est-ce pas M. Schoettl qui a été frappé d’inéligibilité par le conseil d'Etat ? Selon l'intéressé, ce serait juste une erreur de son comptable qui aurait oublié d'envoyer les comptes... J'entends de mauvais esprits -pas moi- affirmer que sa démarche ressemble à celle d'une fille de joie qui tente de se refaire une virginité...

Enfin, faut-il vraiment relever l'accusation selon laquelle Mélénchon aurait bénéficié d'une voiture de fonction quand il était ministre ? C'est la tradition en France. Là encore, le problème n'est pas personnel, mais institutionnel...

Bref, il ressort de cette lamentable interview de Capital (groupe Prisma, propriété d'une famille milliardaire) que l'objectif n'est pas d'informer, mais de souiller la réputation du candidat de la France Insoumise, au moment même où sa candidature est sur une bonne dynamique et commence à inquiéter les forces du capital. En l'occurrence, les actes sur lesquels délire l'accusateur Schoettl ne sont ni illégaux, ni immoraux.

Par conséquent, n'en déplaisent aux sites d'extrême droite, Mélenchon ne peut pas être jeté dans le même sac que les Fillon, Le Pen ou Le Roux... Il y a la là une tentative manipulatoire de déstabiliser le mouvement France Insoumise et surtout de banaliser les faits reprochés aux Fillon, Le Pen ou Le Roux.

Un coup d'épée dans l'eau...


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