Schiltigheim : où l'on reparle d'un musée de la bière

En 1986, j’évoquais pour un élu qui m’invitait à tracer des pistes et réflexions pour la « circonscription des brasseurs » la nécessité de construire un musée de la bière. Cette thématique, souvent reprise depuis, s’inscrivait dans la nécessité d’inscrire des pans de l’activité économique comme faisant partie du patrimoine culturel local.

Tégestophile,  je joignais aussi, avouons-le, l’utile à l’agréable. J’imaginais même la rencontre du monde de la bière avec celui de l’image porté par la mémoire des Emailleries Alsacienne de Strasbourg située dans notre bonne ville de Hoenheim.

Conforté par la création à l’époque du Musée Européen de la Bière à Stenay (55), je traçais les lignes d’un équipement moderne et enraciné.

Fut-ce en raison de mes orientations de l’époque ou plus sérieusement de l’absence de synergies, voire des concurrences, le projet n’eut pas particulièrement d’écho même si je me suis efforcé de l’évoquer régulièrement depuis.

Aujourd’hui, hélas, serais-je tenté d’écrire, la disparition de brasseries, la disponibilité de terrains, la concentration des unités de production et finalement le retour de micro brasserie rendent impératives les réflexions sur l’avenir de la bière en Alsace et plus particulièrement à Schiltigheim.

Va-t-on offrir les terrains au monde de l’immobilier qui construira des appartements ou est-on enfin capable d’imaginer des perspectives culturelles, économiques de nature à permettre à Schiltigheim de conserver son statu de capitale de la bière d’Alsace.

La création d’un musée (dans la CUS, mais hors Strasbourg, créant ainsi « une déconcentration culturelle harmonieuse »), le développement d’un pôle culturel européen autour de la bière (ce alors que l’on annonce le retour d’un équivalent du salon « Eurobière »), l’installation éventuelle de micro brasseries constituent aujourd’hui des issues à étudier, voire des voix à suivre.

Toutes les bonnes idées sont à brasser. Encore faut-il s’affranchir des clivages, des idées reçues et songer simplement à l’avenir des communes du nord de Strasbourg.

NB : L'Alsace me semble être, avec le Nord, la seule région brassicole à ne pas disposer de musée consacrer à son art. En Belgique, en Hollande, en Allemagne, il y a longtemps qu'il en existe souvent plusieurs. D'ailleurs, ni Carlsberg, ni Heineken ne s'imaginent dans leurs pays sans leurs musées, leurs traditions, leur imagierie.