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Gao Bo , Paris

Publié le 25 mars 2017 par Doudonleblog

Allez! Petite visite parisienne! A la Maison Européenne de la photographie, 5 rue de Fourcy, Paris, expose le chinois Gao Bo jusqu’au 9 avril. Le titre est « Les offrandes ». Gao Bo part de la photo, mais va bien au-delà et construit une oeuvre d’artiste plasticien.

Dès le jardin de ce musée, l’oeuvre « Les pierres aux mille visages » oblige à un premier arrêt. On est attirés, touchés par cet amoncellement de galets où apparaissent les visages de tibétains anonymes. Ils sont destinés à retourner là-bas, à être éparpillés sur les plateaux tibétains… Work in Progress

Gao Bo visages

Puis, voici ces photos prises au Tibet par Gao Bo entre 85 et 95… L’artiste se les réapproprie 10 ans après, en trouve les limites, réinvente autre chose à partir d’elles, intervient dessus, en fait un matériau d’expression plastique et politique. Il les couvre de son propre sang, d’encre et de peinture. Et il va plus loin encore, il les brûle (des portraits de condamnés à mort) et garde les cendres, il les badigeonne de noir etc.

Partout sur son oeuvre l’écriture est présente. Gao Bo invente un langage inédit: idée d’une extrême difficulté à communiquer son expérience vécue au Tibet. Seule, peut-être une écriture inconnue…..

Gao Bo2

Plus on avance dans l’expo, plus on découvre la photo utilisée comme installation. Les tirages très grand format sont mariés à des branchages, des masques, des petites barques, des pansements ensanglantés, des néons rouges etc. C’est successivement « Requiem », « L’immensité de la mort »… C’est fort. Très fort. Dur. Très dur.  Une oeuvre qui ressemble à un hommage à des victimes, mais aussi à un hurlement devant l’inhumanité de certaines situations dans certains pays (le sien en l’occurrence). Le travail de Gao Bo tourne autour de la destruction, de la disparition. Comment dire ça? Et comment garder des traces?

Gao Bo

« Oeuvre immense, violente, humaine et lumineuse » dit François Tamisier , commissaire de cette expo. Je rajouterais : sincère et authentique (contrairement à certains de ses compatriotes artistes qui ont vite compris l’opportunité du marché de l’art).

 Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois


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