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Time After Time (2017) : le voyage pourrait être court

Publié le 26 mars 2017 par Jfcd @enseriestv

Time After Time est une nouvelle série de 13 épisodes diffusée depuis le début mars sur les ondes d’ABC aux États-Unis et CTV au Canada. L’action démarre à la fin du XIXe siècle alors qu’un certain Jack surnommé « the ripper » terrorise les allées sombres de Londres. L’homme derrière le masque est un brillant chirurgien ; le Dr. John Stevenson (Josh Bowman) qui se trouve un soir chez son ami l’inventeur et auteur H.G. Wells (Freddie Stroma) qui vient de peaufiner une machine à voyager dans le temps. Lorsque la police débarque au domicile de ce dernier, John qui n’a plus rien à perdre, s’installe dans l’engin et effectivement, se retrouve transporté à notre ère à New York. Peu de temps après, H.G. part à sa poursuite et la métropole du « Nouveau Monde » se transforme ainsi en un immense terrain de cache-cache, mais les technologies et les nouvelles rencontres rendent cette chasse encore plus périlleuse. Adaptation d’un roman éponyme de Karl Alexander de 1979, Time After Time, contient plusieurs bons flashs, mais qui sont vite obscurcis par le manque de rigueur au niveau du scénario et aussi d’un personnage en particulier. Reste que comparé à la compétition dans sa case horaire, la série ne mérite pas un tel sort.

Time After Time (2017) : le voyage pourrait être court

Un regard critique estompé/mauvaises orientations

Une fois sorti de sa machine, H.G. se retrouve en 2017 dans une salle de musée dédiée à… lui-même. Évidemment, personne ne le reconnaît et après une brève rencontre avec Jane Walker (Genesis Rodriguez), la responsable de l’exposition avec qui il fera plus ample connaissance plus tard, il se met dans l’idée de retrouver John afin qu’il paie pour ses crimes. Ce dernier ne l’entend pas de cette façon et kidnappe Jane dans le but de s’en servir comme monnaie d’échange contre la clef de la machine à remonter dans le temps qu’a H.G. en sa possession. Sur ces entrefaites, l’inventeur est approché par la directrice du musée Vanessa Anders (Nicole Ari Parker) qui lui avoue qu’elle est sa descendante. Plus surprenant encore, H.G. serait entré en contact avec elle il y a une dizaine d’années et lui aurait laissé une lettre parlant d’un danger à venir. Par un tour de passe-passe, le groupe parvient à sauver Jane, mais John ne lâche pas le morceau et jure de tuer une femme chaque jour jusqu’à ce qu’on lui ait donné ladite clef. En parallèle, nous avons un certain Chad (William Popp) qui est au courant du voyage dans le temps de John et de H.G. et sans que l’on sache pourquoi, cherche à leur faire la peau.

Time After Time (2017) : le voyage pourrait être court

Avec les récentes séries ayant pour thème un saut entre différentes époques, le « moyen de transport » d’une date à l’autre n’est souvent qu’accessoire. Il ne faut donc pas s’étonner que dans Time After Time, une fois arrivés à New York, c’est davantage la chasse à l’homme qui est mise de l’avant. Par contre, c’est dans le pilote que le charme de la série se déploie : l’adaptation des personnages à la modernité. Celui que l’on préfère le plus est sans conteste H.G. pour son raffinement, sa politesse et surtout sa jolie naïveté. En effet, le plan de celui-ci en train de verser une larme en écoutant à la télévision un discours de Trump accompagné d’innombrables images de guerres dans le monde n’a pas de prix. C’est de plus toute sa conception sur la paix et ses espoirs en ce sens qui viennent toucher une de nos cordes sensibles (« There will be no violence! The man who raises his fist first is the man out of ideas »).  Son tandem avec Jane et Vanessa est tout aussi sympathique, mais à peine le pilote terminé, les réflexions présent/passé sont presque toutes reléguées aux oubliettes, ce qui faisait le charme de la série. On a d’ailleurs retrouvé le même défaut dans Sleepy Hollow de Fox dans laquelle un personnage du passé, grâce à la sorcellerie était télétransporté à notre ère. Les récits de démons à combattre empiétaient en fin de compte sur le volet historique.

Après trois épisodes, c’est ne sont pas les aventures et les mystères qui manquent, mais c’est l’orientation de la série qui est décevante. Premièrement, l’objectif de H.G. n’a pas beaucoup de sens. Il part à la poursuite de son ancien ami afin de le renvoyer à leur époque pour qu’il fasse face à la justice. Comme si The ripper allait se laisser convaincre et comme son acolyte se refuse à utiliser la force… Sinon, c’est la décourageante facilité avec laquelle John se tire toujours du pétrin qui nous tape sur les nerfs. Entre commettre un meurtre au XIXe siècle et le XXIe, il y a toute cette évolution de la science à prendre en compte. À l’époque d’où ils viennent, c’est à peine si l’on commence à se servir des empreintes digitales. À l’opposé, à notre ère, les caméras de vidéosurveillance, les portraits robots et la rapidité de la transmission de l’information sont tous à prendre en compte. Or, dans les trois premiers épisodes, il est inconcevable que H.G. passe son temps à réparer sa machine pour répondre au chantage de John au lieu de se servir de micros ou matériel d’espionnage pour l’arrêter une fois pour toutes. Plus incohérent encore, Vanessa pour lui prouver qu’elle est sa descendante lui fournit un test d’ADN, ce qui semble convaincre son ancêtre… alors que chronologiquement parlant, c’est impossible qu’il sache de quoi il en retourne.

Time After Time (2017) : le voyage pourrait être court

Un tueur sexy

Lorsque H.G. qui est pourtant un ami de longue date avec John apprend que ce dernier est l’Éventreur recherché par la police, la première chose qu’il lui dit est de se livrer, mais il ne lui demande pas pourquoi il a commis ces crimes. C’est exactement là où le bât blesse dans cette nouveauté d’ABC. C’est que même aujourd’hui, l’identité de Jack The Ripper demeure un mystère. Grâce à cet anonymat préservé, Time After Time avait l’embarras du choix pour définir comme elle le voulait son antihéros. Pourtant, on a davantage le temps de s’attarder à ses abdominaux que de comprendre comment son cerveau fonctionne. En effet, lorsque Jane lui montre sur Google ce qu’on a dit de lui, notamment qu’il était misogyne, John s’insurge démentant d’abord cette information, puis se vexe de ne pas être passé à la postérité pour ses crimes. Il affirme être tout simplement attiré par le pouvoir d’avoir son mot à dire sur la vie ou non d’un autre être humain, mais reste qu’il ne tue que de jolies jeunes femmes qui se laissent séduire un peu trop facilement. Sinon, Jane lui apprend aussi qu’au contraire, H.G., lui, est célèbre dans le monde entier, ce qui met John en rogne : « I’m a decorated surgeon, highly regarded all over London ». À ce stade, on ne sait toujours pas à quelle notoriété le protagoniste aspire et on soupçonne qu’il en soit de même du côté de la production.

En tous les cas, l’accueil du public est assez catastrophique. Seulement 2,54 millions de téléspectateurs ont regardé les deux premiers épisodes diffusés le même soir avec un maigre taux de 0,65 chez les 18-49 ans. Quand on est aussi bas, difficile de descendre davantage si bien que la semaine suivante, ils étaient 2,63 millions toujours présents (taux de 0,60). À sa défense, Time After Time ne mérite pas un tel rejet de l’auditoire. Lorsqu’on la compare à Madam Secretary à CBS et Chicago Justice à NBC présentées dans la même case horaire, la série d’ABC pourrait quasiment être qualifiée de chef-d’œuvre !

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