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Erri de Luca à la Maison de la Poésie, à Paris (4)

Publié le 07 avril 2017 par Onarretetout

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Encore un mot, à propos de la beauté. Pour Erri de Luca, la beauté n’est pas du tout un élément de décoration de la réalité. C’est une force. C’est une poussée. Quand on entend ces mots, on ne peut s’empêcher de penser à ce qu’il nous a dit un peu plus tôt : les plantes, les arbres, le feu, la lave des volcans, la main d’Ève cueillant le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tout cela est beauté, poussée du bas vers le haut, le contraire de la gravitation. Dans l’Évangile de Marc, Jésus guérit un aveugle. Il lui met sur les paupières de la terre qu’il a mouillée de sa salive (ce geste me rappelle celui de Penone couvrant ses paupières d’argile) ; l’aveugle voit alors des hommes qui sont « comme des arbres qui marchent ». Jésus corrige son intervention : l’aveugle voit trop bien les choses, il doit mettre un peu moins de salive pour que celui qui ne voyait pas puisse voir ce que tous les autres voient et ne soit pas handicapé vis-à-vis des autres par un regard trop puissant. Les hommes sont des arbres qui marchent, dit Erri de Luca. Sans doute un effet de la poussée, de l’attraction céleste pressentie par une poétesse russe, sans doute la beauté.

(à suivre après-demain)


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