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Culture : la tentation de la politique.

Publié le 18 avril 2017 par Naceur Ben Cheikh

Culture : la tentation de la politique.Culture : la tentation de la politique.La tentation de la politique semble sourdre de la position, à présent déclarée de mon ami et collègue Abdelhalim Messaoudi, à l’égard de l’action menée, depuis moins d’une année, par mon ami et collègue Mohamed Zinelabidine auquel je voue une grande estime, en tant que créateur et en tant qu’homme politique et administrateur qui a toujours identifié ses responsabilités administratives et politiques à la réalisation de projets ponctuels, pour les inscrire dans la durée. Et ce, bien au-delà des limites objectives qu’impose aux porteurs de projets, la contrainte politique, quelle qu’en soit la nature (despotique, dictatoriale ou révolutionnaire). Et je me dois de préciser que la situation par laquelle passe notre pays est la moins politiquement propice aux projets constructifs à long termes. Toute ambition que peut nourrir un porteur de projet  culturel est malgré lui inscrite dans ce cadre politique pour le moins médiocre, gangréné par l’ambition morbide des arrivistes et des opportunistes de l’horizon desquels toutes références à la réalisation des objectifs de la révolution tunisienne ont été écartées. Et il est donc normal que tous ces révolutionnaires de tous bords projettent sur les porteurs de projet culturel, leur propre intentions. Et le projet, objectivement révolutionnaire, que Mohamed Zinelabidine présente , qu’il est entrain de réaliser et qu’il qualifie de réforme profonde du mode de production même de la culture tunisienne, afin de la mettre au service d’une révolution qui ne peut réussir que par la libération de la « classe culturelle » en place du formalisme dans lequel elle baigne. Que les « Places de la Culture » soient encore vides, c’est le constat flagrant de la réalité culturelle du pays, aujourd’hui. Et qu’aucune politique culturelle qui serait conçue, à partir du lieu politique ne serait à même d’enrayer.
Je n’ai vu mon ami Mohamed Zinelabidine, depuis qu’il est ministre qu’une seule fois, au cours de laquelle il m’avait proposé de me joindre à son équipe et je lui avais promis de soutenir son action de mon lieu propre. C’est ce que je fais depuis. Non pas parce qu’il est mon ami, mais parce que je pense que l’action qu’il mène et qui vise le long terme est à même de transformer les mentalités et de les élever au niveau des défis que nous pose notre révolution qui n’a pas encore commencé.
Je pense beaucoup de bien de ce que fait Abdelhalim Messaoudi, dont je connais l’intelligence flamboyante et son érudition remarquable et bien investie dans une production littéraire et journalistique de grande qualité. C’est pour cette raison que je dis, avec beaucoup d’amour à Abdelhalim que toutes ces qualités de créateur authentique ne peuvent s’épanouir que dans l’autonomie radicale à l’égard des intérêts particuliers dont ceux à caractère politique. « Joumhouryet Ethaqafa » n’est pas une troisième ou quatrième république. Elle appartient à un temps autre qui vient habiter notre monde ici-bas et qui transforme l’Utopie en Réalité, à condition de ne pas se laisser tenter par le court terme. « Ceux qui font la révolution pour leur propre compte sont moins dangereux, pour le pouvoir en place que ceux qui la font pour le compte de leurs petits enfants » (Nietzsche). C’est pour cette raison que le politique poète Chokri Belaid a été assassiné et que ses héritiers partisans continuent à naviguer dans les eaux troubles de l’opportunisme politique.
Aujourd’hui ce que fait Zinelabidine et ceux qui le laissent faire parmi les politiques, est beaucoup plus dangereux pour Ennahdha que les élucubrations de leur allié objectif, Hamma « ould echaab ». C’est pour cette raison qu’il est souvent sous haute surveillance. De la part des hommes politiques de culture formalistes (un acteur connu) qui le cadrent de près dans ses déplacements, et des députés de la Nahdha dont la présence au cours de ces déplacement est révélée par les photos qui les montrent en tant que contrôleurs, épieurs. Et pas n’importe lesquels . Le pur et dur Abdellatif El Mekki et l’intellectuel terroriste Lourimi de Chott Maria, où je suis né.
Et pour conclure sur la proposition de Abdelhalim de procéder à la manière dont il parle longuement à propos d’Agora Tunisienne dans une ville de l’intérieur, qu’est ce  qui l’empêche de réaliser son initiative dans le cadre du projet ouvert des villes culturelles. D’autant plus que ce projet ne peut être réalisé qu’avec la participation des créateurs capables de se dégager du formalisme dominant et dont  Abdelhalim fait partie.


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