Non-chronique
Je souhaitais faire de mon baptême du co-voiturage l’objet d’une chronique. Ils arrivent de Paris avec une heure et demie de retard, trompés par le GPS qui les a envoyés sur la route nationale. La technophobe que je suis en sourit intérieurement. Nous en avons profité pour déjeuner.
L’autocollant A et la manière dont il stationne au milieu du parvis de la gare ne me rassurent guère. Avant même que nous ayons claqué la portière, nous savons déjà sa profession et les villes où il a travaillé. Cette étrange entrée en matière traduit sans doute son stress de chauffeur-co-voitureur novice. Dans l’habitacle, chacun se présente alors, déclinant dans la foulée sa profession.
La voiture est impeccable et confortable. Alice, à mes côtés, a quelques velléités d’engager la conversation. Les réponses sont brèves. Nous sortons de Bordeaux, je suis déjà rassurée par la conduite douce. Le passager avant remet bientôt ses écouteurs, puis tapotera tout le trajet sur son portable, au moment où le chauffeur met la radio, à faible volume. Il demande si cela ne nous dérange pas. Attentionné, il nous proposera plus tard une pause.
Bientôt, le véhicule silencieux aborde les longues lignes droites landaises, la voix masculine du GPS ne se manifeste plus. Mes velléités de chroniqueuse s’évaporent alors dans la torpeur d’une bonne sieste…
Colette Milhé