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[Critique] SAND CASTLE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] SAND CASTLE

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Titre original : Sand Castle

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : Fernando Coimbra
Distribution : Nicholas Hoult, Logan Marshall-Green, Henry Cavill, Glen Powell, Beau Knapp, Neil Brown Jr., Tommy Flanagan, Sam Spruell…
Genre : Drame
Date de sortie : 21 avril 2017 (Netflix)

Le Pitch :
Matt ne s’est pas engagé dans l’armée américaine par conviction mais pour payer ses études. En Irak, en 2003, il cherche alors par tous les moyens à esquiver le combat, contrairement aux autres hommes de son escouade qui eux, n’attendent que de passer à l’action. Une mission consistant à emmener de l’eau aux villageois suite à l’explosion d’une station de pompage va tout changer pour le jeune homme, qui va alors vraiment prendre conscience du caractère de ce conflit…

La Critique de Sand Castle :

Quelques mois après le remarquable Jadotville, Netflix revient au film de guerre en produisant Sand Castle, de Fernando Coimbra. Un réalisateur ayant notamment officié sur la série Narcos, qui s’intéresse à la guerre en Irak et plus particulièrement à une poignée de soldats pris en étau entre leurs convictions et la réalité du terrain. Une nouvelle réussite pour le géant américain du streaming, qui pourrait en démontrer à de nombreux longs-métrages du genre produits par des grands studios à destination des salles obscures…

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Les rois du désert

Sand Castle s’inscrit dans la continuité d’œuvres comme Les Rois du Désert ou de Jarhead. Plus particulièrement de ce dernier d’ailleurs tant Sand Castle fait en quelque sorte office de douloureux conte initiatique, lui qui se focalise sur les ressentis d’un homme qui au départ, n’avait rien pour espérer survivre, ou tout du moins évoluer, dans une situation comme celle qui devient la sienne en Irak. En première ligne, dans la peau de ce soldat qui cherche à rentrer au pays, présent dans le seul but d’empocher son solde pour payer ses études, Nicholas Hoult est encore une fois très bon, parvenant à retranscrire les difficultés d’adaptation de son personnage, sa peur, omniprésente, mais aussi ce désir émergent de remplir un devoir et de remporter une victoire que lui et ses camarades savent malgré tout, au plus profond d’eux, impossible à décrocher. Des troufions que Fernando Coimbra apprend à connaître au fil d’échanges en apparence anodins, mais surtout davantage pudiques, arrivant ainsi à percer le vernis des apparences, des muscles et de l’impressionnant bardas, pour toucher au vif et saisir l’indicible, à savoir cette angoisse et cette envie de rentrer sain et sauf au pays, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. L’ennemi qui se cache quelque-part et cette certitude de ne pas rentrer parfaitement innocent, traumatisé d’une façon ou d’une autre par les images d’un conflit malsain à bien des niveaux.
Sand Castle ne met pas en exergue un quelconque héroïsme. Et si il aurait finalement pu aller plus au fond des choses, il parvient néanmoins à s’attacher au caractère absurde de ces missions, qui consistent à débusquer un ennemi qu’on ne voit quasiment jamais, comme pour nous rappeler que l’époque des escarmouches sur plans horizontaux est bel et bien révolue, puis ensuite à réparer les dégâts causés, en venant en aide aux populations. Des soldats dont les ordres peuvent paraître un peu étranges et dont l’attitude laisse peu à peu transparaître une lassitude teintée d’une haine bien moins manichéenne qu’elle ne peut sembler l’être…

La guerre à hauteur d’hommes

Sand Castle est ce que l’ont pourrait appeler un film de guerre intimiste. Si il partage certains points communs avec La Chute du Faucon Noir par exemple, il ne met pas en scène des affrontements spectaculaires, se focalisant sur son propos, qui n’appelle pas forcément la démonstration de force. Néanmoins, cela ne veut pas dire que quand il faut y aller, Fernando Coimbra esquive. Sa réalisation, à hauteur d’hommes donc, sait se faire immersive, mais l’action ne prend jamais le pas sur la réflexion. Elle l’a sert. Sand Castle poursuit sa route, avec sérieux, peut-être un peu maladroitement parfois mais ne perd jamais de vue son objectif, jusqu’au dernier plan, qui en dit long sur le caractère pervers d’un conflit dont l’écho ne cesse de se faire entendre depuis et qui au fond, n’a jamais pris fin. Servi par une troupe d’acteurs parfaits, qui a eux seuls incarnent des idéaux, des espérances et une idéologie qui menace à tout moment de s’écrouler devant l’effroyable réalité, le film ne perd pas de temps et va à l’essentiel.

En Bref…
Finalement plutôt ambitieux, appliqué et sobre, Sand Castle ne se démarque par suffisamment pour venir tutoyer les sommets du genre auquel il s’attaque, mais mérite toute notre attention. Pour ce qu’il tente de nous communiquer, avec conviction, pour sa mise en scène, pour ses acteurs, tous impeccables, et pour ce désespoir duquel il se fait le vecteur, qui en dit finalement long sur le bourbier qu’il illustre et son caractère inextricable. Un conflit où il n’y a pas de vainqueurs…

@ Gilles Rolland

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  Crédits photos : Netflix


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