Magazine France

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

Publié le 28 avril 2017 par Mister Gdec

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

je vous invite à lire ce billet utile et circonstancié, bien écrit, argumenté, précis, qui fait pendant aux miens sur le même sujet, bien qu’il y soit en apparence si opposé. J’ai jugé  opportun et constructif de le mettre en lumière ici dans la mesure où il a le mérite de nourrir le débat, entre celui de Jean-No, les miens (ici, et) et bien d ‘autres… Il expose une peur légitime et compréhensible dont je ne suis pas inconscient au point d’en être irresponsable,  sans quoi je ne serai pas antifa,   de tous nos ami(e)s qui seraient en effet en première ligne, encore davantage probablement qu’ils ne le sont déjà aujourd’hui, en cas d’accès au pouvoir de l’extrême-droite. Faïza Zerouala dans son billet rappelle utilement le précédent de 2002, qui nous a en effet tant marqué dans certaines générations, notamment dans les années qui suivirent, par l’incroyable cynisme dont la droite a fait preuve alors en s’asseyant ensuite sur les aspirations de ce peuple de gauche qui s’était si massivement mobilisé, en ne lui accordant rien, pas la moindre concession sociale.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

Non, nous ne le sommes guère, et encore moins sachant ce que je sais, et que j’égrène ici chaque jour,  des us et coutumes notoires de la tribu primaire des Onéchénous. Le FN a toutes  les caractéristiques d’un parti d’essence fasciste, et ceux qui se réveillent si tardivement et me reprochent mon aveuglement feraient bien de s’en apercevoir  :

Conflits d’intérêts manifestes, détournements de fonds publics, escroquerie en bande organisée, sexisme, homophobie, racisme,  antisémitisme, pétainisme, révisionnisme, allant jusqu’en certains cas jusqu’à l’admiration pour le nazisme et l’affirmation de la supériorité de la race blanche si effroyablement banalisée dans les milieux identitaires ¹,  xénophobie, islamophobie (qu’on me trouve un autre nom que celui-ci pour qualifier cette haine de nos amie(e)s, réputés musulmans avant même d’avoir ouvert la bouche), chasse aux migrants, népotisme, emplois fictifs, violences et agressions allant jusqu’au terrorisme d’extrême droite, et à son apologie,  harcèlement en meutes, falsifications de documents, collusion démontrée avec la Police Nationale, ce parti y étant si clairement et visiblement infiltré, utilisation et propagation de fake news en permanence, relayées abondamment par une myriade de sites dits de ré-information qui ne sont que des satellites du FN, dont ils relaient les thèses en instrumentalisant honteusement et cyniquement des personnes vulnérables psychiquement… je pourrai allonger cette liste à l’infni, y consacrer plusieurs livres, tant les faits concernant ce parti qui heurtent la morale publique, le bon sens le plus élémentaire, et les valeurs humanistes qui devraient pourtant réunir la plupart d’entre nous sont innombrables.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

Le FN est un parti d’essence fasciste, Mélenchon a été  en droit de le qualifier ainsi et Marine Le Pen a été déboutée de son action en diffamation, il est utile de le rappeler.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?
source

On voit donc bien là que les contours  et caractéristiques de la menace du FN ne se limitent pas au seul racisme et à la violence physique. On pourrait y ajouter pour assombrir encore un tableau qui l’était déjà bien assez un point très important qui est celui de la liberté d’expression et d’information, étouffé dans l’œuf par ce parti dans toutes les villes et les manifestations qu’il gère. Anecdote en passant, voir une responsable de com d’une ville FN aller jusqu’à fouiller dans les conversations facebook de certains et intervenir pour les censurer est proprement hallucinant.  De quel droit ? Aussi ai-je été agréablement surpris d’une pétition reprise par un grand nombre de médias français qui se révoltent contre la volonté de censure de certains médias jugés hostiles et donc non autorisés par le FN, dont le service d’ordre n’hésite même pas à brutaliser les journalistes.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

Sachant tout cela, donc, comment ne pas être indigné par la réaction de ce journaliste à propos du très bon billet de Faïza Zerouala?

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

J’ai relu attentivement le billet de Faïza Zerouala. Je n’ai rien vu qui puisse justifier l’accusation  de ce Monsieur.  J’ai regardé pour ne pas commettre d’impair sur la base d’un malentendu s’il était rattaché à d’autres éléments d’explicitation complémentaires. Rien. je lui ai donc demandé ce que je ne comprenais pas, n’ayant rien d’autre à penser ce que je pense :  cet homme blanc, catholique, intégré, ayant un emploi, se permet de poser  un jugement étonnamment condescendant, empreint de mépris social, et non dénué lui-même d’un positionnement identitaire quand on connait l’appartenance religieuse de ce Monsieur.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

Il donne en outre l’impression de nier les excellentes raisons des personnes dont l’origine les amène à très certainement subir le racisme bien davantage que nous autres,  blancs. Par ce seul tweet, il discrédite donc une autre électrice française dont les craintes exposées sont tout à fait légitimes et justifiées. Plus loin dans le fil de publication sur twitter, on va de surprises en surprises…

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?

.. En effet. Je ne suis pas noir, arabe, juif, musulman. Mais je suis gauchiste, et antifasciste, opposant de toujours au FN, du père à la fille, autant de raisons de le redouter. Lui-même est journaliste. Peut-être craint-il à juste titre (cf. Voir ci, à la Voix du Nord, par exemple) pour sa propre survie financière, la liberté de son métier, que sais-je… Mais mettre sur le même plan les ennemis héréditaires déclarés du FN, stigmatisés et ciblés directement tous les jours, partout, tout le temps,  et les blancs que nous sommes, voilà qui est pour le moins la démonstration d’un déni de réalité. J’ai un ami musulman, à Marseille. Il a le malheur d’habiter les quartiers Nord. Cela fait maintenant plus de deux ans qu’il recherche un emploi, et qu’il voit des gens moins qualifiés que lui être convoqués à des entretiens d’embauche quand lui ne l’est pas.  Et le FN n’est pas encore à la tête du pays. Alors, qu’est-ce que ce serait demain ? Dans ces conditions, dire qu’il s’agit d’une vision identitaire, voilà qui m’apparait vraiment choquant. Une étrange pirouette rhétorique quelque peu tordue qui relève de l’absence du plus élémentaire bon sens. Il se trouve que j’ai pourtant exactement la même lecture. Identitaire, elle aussi ? Je ne suis pourtant pas elle. Mais il est vrai que je dois être, peut-être, encore l’un de ces islamo-gauchistes qui trouvent systématiquement des circonstances atténuantes à nos ami(e)s musulmans, ou réputés tels, n’est-ce pas ? 😉 Pourtant, faudrait vous mettre d’accord, voilà ce que me répondait hier quelqun a qui j’expliquais les raisons de mon abstention personnelle, me reprochant de nier la peur  de nos amis.

Comment ne pas entendre la peur de nos ami(e)s d’origine étrangère, face au péril du #FN ?
Non, je ne nie pas cette peur, contrairement à Monsieur le journaliste Renoul, je l’entends. je l’entends depuis des dizaines d’années. Et je la relaie ici, afin de tenter de faire réfléchir, sensibiliser, conscientiser quelques uns. La nier et la rabaisser en la délégitimant par un mot dont on sait la connotation négative est un procédé assez vil qu’il convenait d’évoquer ici à toute fin d’édification des masses laborieuses… ou pas. CQFD.

Un dernier mot : j’entends cette peur, mais cela ne change rien à mon choix personnel. Je  suis radicalement antifasciste, donc anti-raciste ET anticapitaliste. Je ne peux donc en mon âme et conscience choisir entre la peste et le choléra, en effet. J’ai des amis et des relations d’origine arabe, kabyle,  des noirs, des musulmans, des cathos, d es juifs, des athées, des asiatiques qui partagent mes convictions et qui pour certains sont eux aussi antifascistes, donc anti racistes ET anticapitalistes, et qui feront le même choix. Sont-ils plus bêtes ou plus inconscients que les autres ? Je ne crois pas. Réfléchir, avant de se quereller. A qui profite cette  division ?

¹ ainsi, voir dans cet article qui sont ces gens qui peuvent se permettre en toute impunité, dans un endroit connu de tous, de tenir des propos suprémacistes devant un journaliste sans qu’aucune suite judiciaire n’y soit donnée.

Advertisements

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mister Gdec 134609 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte