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[critique] Spider-man 3

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Spider-man 3

Parfois agacé, parfois déçu, rarement ému (alors que les deux autres opus étaient capables de faire passer les sentiments sans user de ficelles aussi grosses) mais souvent époustouflé et même agréablement surpris par certains enchaînements, j'ai regardé passer les 2 heures et 19 minutes sans réellement parvenir à me passionner pour cette succession de situations pas toujours crédibles. Pourtant, l'œuvre a des arguments à faire valoir.

Il s'agit bien d'un film dense, témoignant d'une maîtrise technique souvent ahurissante même si le scénario (et les dialogues !) a parfois des relents de vieux comics passe par des artifices niais (l'arrivée du symbiote donne la désagréable impression d'être traitée par-dessus la jambe) avant de retomber dans une pas toujours de bon aloi. Certes, les " " régulièrement stigmatisés par la verve de ( J. K. Simmons nous offrant de l'irascible rédacteur une vision complètement barrée et tellement délicieuse) peuvent passer pour ringards et dignes du qualificatif de " " ; il n'en est pas moins que les précédents films avaient su jouer simultanément sur les deux tableaux, celui d'une doucereuse et reconnaissante, sous-tendue par un respect total aux productions , ainsi que celui d'une recherche permanente d'une vraie crédibilité, une volonté d'ancrer le héros dans une contemporanéité évidente.

[critique] Spider-man 3

Ici, c'est clairement du côté de l' (limite parodique et second degré) que se tourne le réalisateur, avec des clins d'œil appuyés à l'époque où - j'en veux pour preuve les apparitions du John Romita Sr agrémentait de dessins harmonieux les aventures désabusées de capitaine Stacy et surtout de (adorable et déroutante Bryce Dallas Howard ) avec son petit bandeau noir retenant en arrière sa blonde chevelure. Peter Parker alias

Pourtant, si l'on passe sur les enchaînements, les séquences de combat témoignent d'une volonté d'en mettre plein la vue qui finit par emporter l'adhésion : on y voit un Spidey tournoyant et virevoltant qui arrachera des cris d'enthousiasme aux plus blasés. La caméra a même du mal à suivre les évolutions de l'Homme-Araignée dans toutes les dimensions et le montage peine à retranscrire les subtilités des passes d'armes, où notre héros use de sa souplesse et de ses lance-toiles au maximum de leurs possibilités. Toutefois, même ici, le fan ne peut que se sentir frustré de l'absence quasi totale du recours à son spider-sense (alors que lui-même le mentionne !), une faculté qui n'était déjà plus trop présente dans le deuxième volet.

[critique] Spider-man 3

Ce qui donne au final un spectacle ambitieux, fascinant et bancal. Même si leurs caractères prêtent largement à discussion (il est des revirements d'opinion que seule une faiblesse du script peut expliquer), et l'Homme Sable sont visuellement fabuleux. Je ne trouve même pas qu'ils soient trop peu exploités, d'autant que l'amateur de comics adhèrera sans retenue à la façon dont leurs origines sont narrées (les noms, les lieux, les vêtements étant respectés à la lettre !). Quant à notre troisième larron, il est la très agréable surprise de cet opus, redonnant ses lettres de noblesse au premier de la trilogie et parvenant à déjouer les prévisions : rare qu'un film à grand spectacle parvienne à en garder autant sous le pied après la multi-diffusion des et . Le temps depuis a sans doute révélé le pot-aux-roses, mais on conviendra qu'il faille encore conserver le mystère pour les éventuels futurs spectateurs ne connaissant pas le film. Il faut tout de même souligner la performance étonnante de James Franco qui confère à l'œuvre un cachet plus sombre et fouillé, et qui a sans doute achevé d'inscrire son nom dans les registres des meilleures agences de casting. Les errances de Peter Parker, en revanche, si elles prêtent à sourire (notamment par le biais du toujours sympathique cameo de Bruce Campbell ), sont nettement moins convaincantes.

C'est pourquoi il vaut mieux passer sous silence la fin, ratée et ridicule

[critique] Spider-man 3
(la même scène du cimetière à la fin du premier est cent fois meilleure et plus pertinente) pour retenir cette somme d'efforts pas toujours judicieux, désordonnés, fâcheux parfois mais suscitant la sympathie par leur générosité. Un film qui séduira les familles et divisera les fans de la première heure.


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