Magazine Culture

« Les réfugiates » de Roger Piva

Par Douceurlitteraire

« Les réfugiates » de Roger Piva

Plusieurs semaines que je ne suis pas venue vous parler de livres et je m’en excuse. Les choses bougent beaucoup dans ma vie personnelle et du coup le temps me manque cruellement.

Aujourd’hui je vais vous parler d’un roman autobiographique, l’adolescence de Roger Piva qui devint malgré lui un « réfugiate »; c’est comme cela que l’on appelait les personnes ayant fui la Lorraine pour ne pas prendre la nationalité allemande. Le voilà propulsé en pays occitan où la recherche d’une identité est plus forte que tout.

Quatrième de couverture:

 » A l’automne 1940 l’auteur, alors adolescent, vit le traumatisme de l’expulsion de sa terre natale, la Lorraine, parmi d’autres familles ayant refusé de prendre la nationalité allemande. « Adopté » par le Gers, il y construira l’adulte d’après guerre.

La découverte et l’adaptation à une vie nouvelle et à son environnement ont eu pour conséquence l’effet merveilleux de créer un attachement profond et définitif dans la tête et le coeur des petits lorrains, pour ce pays accueillant et protecteur, et d’ancrer en eux le sentiment « d’amour du pays ». 

C’est exactement le même sentiment qui vous anime, vous lecteur, lorsqu’en traversant la France, sans y penser, d’instinct, vous songez à ce que vous y avez vécu, à la beauté de ce pays, à ceux qui l’ont fait, à ce qui vous a marqué, et tout naturellement vous ressentez intérieurement sans l’exprimer ce sentiment ‘d’amour de son pays ».

Mon avis:

Un récit passionnant et frissonnant mais que j’ai trouvé trop court à mon goût. En effet, le roman fait 80 pages et il en mériterait beaucoup plus.

Cette autobiographie retraçant la période de l’exode de ce petit Lorrain en pleine adolescence nous apprend énormément de choses sur cette étape de l’Histoire. La période de la Seconde Guerre Mondiale m’a toujours passionnée  mais il y a tellement de choses à savoir que j’en découvre à chaque lecture.

La partie où l’auteur nous raconte sa vie en Occitanie, ses nouveaux copains, sa découverte d’une autre culture est intéressante mais pour ma part il m’a manqué la description de sa vie familiale et de qu’il ressentait à cette période.  Nous ne savons pas trop qui sont ses parents, ni combien de frères et soeurs il a. Peut être est-ce un choix de l’auteur.

Dans la seconde partie où il retourne en Lorraine à la fin de la guerre et après le départ des allemands m’a beaucoup plus intéressée. La région est décimée, les maisons ravagées, les affaires personnelles dilapidées. Les enfants jouent avec les armes qu’ils trouvent en se rendant plus ou moins compte du danger. Là aussi j’aurai aimé que cette partie dure plus longtemps, qu’elle soit plus détaillée. Ici l’auteur nous donne quelques informations sur sa famille mais là encore cela reste très sommaire.

En somme un livre très intéressant sur cette partie de vie de l’auteur, sur sa construction en tant qu’homme et sur l’influence qu’a eu cette période sur sa vie.

Un récit poignant et j’en remercie l’auteur pour nous livrer son expérience.

Bonne lecture!

Petit extrait:

« Nous , les enfants, ne pouvions vraiment réaliser ce qui se passait. Il y avait une sorte d’aventure extraordinaire en cours, les adultes, évitant de nous traumatiser, ne nous disaient rien. C’était dans la ligne de ce qui devait se passer et la vie continuait, suivant le destin. Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai réalisé ce que cela pouvait être de perdre comme cela le labeur de toute une vie, en laissant sa demeure avec tout, le mobilier, les animaux, les souvenirs, pour la seule raison d’aimer la France et le français, et de les avoir choisis sans hésiter en moins d’une heure. »

« Les réfugiates », Roger Piva, Editions Baudelaire, Mars 2017, 80 pages. 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Douceurlitteraire 1705 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines