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Mon echec au CRPE et comment je m'en remets tout doucement

Publié le 26 mai 2017 par Distrayante @BlogModeDeco
Mon echec au CRPE et comment je m'en remets tout doucement
Comme la plupart d'entre vous l'ignorent sûrement, j'ai passé (et raté) le CRPE (concours pour devenir professeur des écoles) l'année dernière. Si vous passez régulièrement sur ce blog et que vous n'avez jamais lu un seul article à ce sujet, c'est normal, je n'en ai jamais parlé ici. Mais pratiquement un an après le désastre*, je me sens prête à en parler publiquement**. 
Tout commence en septembre 2015. Je m'inscris au concours 2016 "juste pour voir", en pensant que je ne passerai même pas l'écrit. Le but était d'avoir un premier aperçu du concours pour le passer en 2017. 
J'achète mes premiers livres de révision en décembre 2015 pour un concours qui a lieu en avril 2016. Je révise lorsque je le peux, avec plus ou moins d'assiduité. Je suis un peu perdue, je ne sais pas par où commencer, et je n'ai pas grand monde pour m’aiguiller. Bref, je suis comme des milliers (millions ?) de français qui préparent un concours en dehors du circuit scolaire : seule***. 
 J'arrive le jour de l'examen stressée comme tout. Les groupes d'étudiant MEEF (Métier de l'Enseignement de l'Education et de la Formation) qui discutent de leurs cours et expériences ne m'aident pas à déstresser, loin de là… Je remercie d'ailleurs mon père d'avoir joué les chauffeurs, ce qui m'a permis de ne pas subir en plus, le stress de la route. Les écrits terminés, je décide de ne pas préparer les oraux tout de suite. Je sens bien que mes écrits ne sont pas catastrophiques, mais je sais que mes chances d'arriver aux oraux sont ultra minces. J'ai bien un espoir... MAIS pas assez vivacité pour me faire reprendre le chemin des bouquins. Je me contente donc de lire quelques textes en lien avec le sujet que je souhaite traiter pour l'épreuve de mise en situation professionnelle. 
Sauf que, coup de chance, j'ai mes écrits. Et là, je commence à y croire pour du vrai. Je consulte une professeur stagiaire pour la construction de mon dossier ainsi qu'une professeur confirmée pour avoir un avis sur le résultat final afin de mettre toute les chances de mon côté. Ayant un travail à temps plein, je pose des jours de congés pour finaliser mon dossier. Pour la première fois de ma vie, je ne termine pas un dossier quelques heures avant la date butoir, mais quelques jours avant, ce qui me laisse le temps de le faire relire pour corriger les éventuelles coquilles. 
Mon dossier n'est pas le meilleur du monde je le sais. Mais j'y crois. 
Fin mai/début juin, les convocations pour l'oral tombent. Moi qui pensais que les deux épreuves se suivaient, je découvre avec horreur que le dossier professionnel et la partie Système éducatif et EPS sont en fait deux épreuves distinctes, sur deux jours distincts. Et oui, j'étais tellement prise par mes révisions que je n'ai pas pensé à vérifier les modalités les plus basiques. Je pose à nouveau 2 jours de congés en pleine semaine. Mon responsable accepte mes drôles de congés sans poser de question, et c'est tant mieux. 
L'une des épreuves a lieu le jour de la répétition costumée de mon gala de danse. En mettant mon bandeau horrible dans les cheveux, je me mets à pleurer parce que ce "bandeau est moche, et je suis moche avec". Mes copines de danse, parfaitement au courant du concours, me demandent si je pleure juste à cause du bandeau. La réponse est évidemment non. Je suis juste très stressée, et je sens que j'ai raté.
 Quelques jours après mon dernier examen, les résultats tombent. J'ai échoué. Je regarde mes notes, et là, le choc. J'ai eu 1,5/60 à l’épreuve de mise en situation professionnelle, et je ne comprends pas pourquoi. Je ne comprends toujours pas comment il est possible de mettre une note pareille à quelqu'un qui s'est présenté et qui n'a insulté personne.
Je n'étais surement pas prête, je ne remets pas en question mon échec, juste la note. J'ai envoyé mon dossier dans les temps, j'étais là à l'heure, j'étais habillé, coiffée, et maquillée de façon tout à fait convenable, et j'ai parlé à peu près pendant le temps convenu. Rien qu'avec ça j'aurais dû avoir un 5/60 (oui, c'est très subjectif tout ça, je sais). 
Si la vie était une sitcom américaine, je me serais effondrée sur mon lit en pleurant "bande de sans cœur" puis j'aurais vidé une bombe de Chantilly et une bouteille de vin. Si la vie était une comédie musicale, je me serais mise à chanter une balade tristounette sur un balcon surplombant la ville, ou dans une rue déserte, au clair de lune. Mais la vie réelle n'étant ni l'un ni l'autre, je n'ai fait ni l'un ni l'autre. 
D'ailleurs, je n'aime ni la chantilly, ni le vin. Je me suis contenté d'avoir les larmes aux yeux en me disant "allez, tu le repasseras l'année d'après (donc cette année). Sauf que je n'ai pas pu. Je n'ai pas su rouvrir ces foutus livres de révisions, j'ai eu un blocage. Etait-ce la peur de le rater ? Peut-être. Ne sachant pas pourquoi j'avais raté (les notes viennent sans explications, c'est la règle), c'est probable. Et si vous avez bien suivi, j'ai lâché pas mal de jours de congés dans cette affaire, et avec mes 5 semaines de congés payés par an, ça fait doublement mal. 
Certains me diront que si prof est le métier de mes rêves, je peux toujours postuler en tant que vacataire ou contractuelle. Mais ce n'est pas le chemin que je souhaite prendre. Oui, il est possible d'enseigner sans concours et avec un statut précaire (dans le privé et dans le public), mais tant que j'aurais le choix, je ne le ferais pas. Je préfère avoir le concours et être stagiaire une année (qui est aussi un statut précaire, c'est vrai) tout en suivant une formation adaptée. 
Et pour être tout à fait honnête, non ce n'est pas le métier de mes rêves. Je pense que c'est le métier qui me conviendrait le mieux, mais ce n'est pas le métier de mes rêves. Etant dans le monde du travail, je me rends compte maintenant que beaucoup de métier de de rêve ont de sacré revers. J'ai également parlé à de nombreux professeurs et j'ai bien été briefé sur les mauvaises conditions de travail, les parents relous et les horaires à rallonge. Mais je pense que c'est le métier qui me conviendrait le mieux. 
Voilà, vous savez tout. Quant à savoir si je me représenterais le concours l'année prochaine.... je n'en sais rien.
*"Dans ce texte, Distrayante utilise le champ lexical de la catastrophe, elle essaie de provoquer des émotions forte chez le lecteur, de le mettre en condition" 
**Mon entourage en a beaucoup entendu parler, et je profite de cet article pour les remercier de leur patience. 
***"Ici, nous notons que Distrayante en fait un peu trop".

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