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CICATRISATION : La thérapie cellulaire oui, mais appliquée aux macrophages – of Investigative Dermatology

Publié le 31 mai 2017 par Santelog @santelog

CICATRISATION : La thérapie cellulaire oui, mais appliquée aux macrophages  – of Investigative DermatologyCe traitement expérimental, testé ici chez la souris par une équipe de l'Université de Montréal (CRCHUM), repose sur une reprogrammation des globules blancs, ce qui permet de favoriser le processus de cicatrisation des plaies cutanées. La thérapie révèle ici chez la souris toute son efficacité dans la cicatrisation des plaies difficiles. Un intérêt tout particulier, développé dans le Journal of Investigative Dermatology, et des applications multiples possibles, dans la gestion des plaies diabétiques, des brûlures sévères mais aussi des plaies tumorales.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le diabète affecte 8,5% de la population et les taux d'amputation des membres inférieurs sont 10 à 20 fois plus élevés chez les diabétiques. Car les ulcères du pied diabétiques, très difficiles à guérir en raison de la mauvaise circulation sanguine, aboutissent, en cas d'infections graves, à la décision d'amputation. Cette nouvelle approche thérapeutique pourrait prévenir ces complications en favorisant la cicatrisation de ces plaies complexes par traitement ex vivo...des macrophages.

C'est en effet une approche totalement différente, et personnalisée qui nous est présentée : il s'agit de modifier les globules blancs macrophages de manière à les rendre capables d'accélérer la guérison cutanée. Jean-François Cailhier, néphrologue, chercheur au CRCHUM, professeur à l'Université de Montréal et auteur principal de l'étude, rappelle que les macrophages jouent un rôle clé dans le processus normal de cicatrisation des plaies. Ces globules blancs, spécialisés dans le nettoyage cellulaire sont en effet essentiels pour la réparation des tissus ; Ils accélèrent la cicatrisation tout en maintenant un équilibre entre réactions inflammatoires et anti-inflammatoires (pro-réparation). Rappelons que si l'inflammation est une première réponse normale à la lésion et la première étape du processus de cicatrisation, une activité anti-inflammatoire insuffisante qui favorise sa chronicité est un facteur de complications. En montrant que la fonction des macrophages et leur rôle d'équilibrage favorables à la réparation cellulaire sont médiés par une protéine particulière MFG-E8 (ou Milk Fat Globule Epidermal Growth Factor-8, cette équipe révèle une nouvelle cible thérapeutique précieuse pour la cicatrisation des plaies " anti-angiogéniques " .

Quel processus ? En cas de lésion cutanée, MFG-E8 induit une réaction anti-inflammatoire et pro-réparatrice chez les macrophages. Sans cette protéine, les plaies vont guérir beaucoup plus lentement

: ensuite, afin d'amplifier le processus de guérison, les chercheurs ont développé un traitement par transfert de cellules adoptives. Cette technique consiste à traiter le patient en utilisant ses propres cellules, récoltées, traitées, puis réinjectées, une " sorte de " stratégie immuno-thérapeutique comparable à celle utilisée pour traiter différents types de cancer. Et cette reprogrammation des cellules pour accélérer la cicatrisation vient confirmer les promesses des thérapies cellulaires dans le traitement des plaie difficiles : ici, les chercheurs utilisent des cellules souches dérivées de la moelle osseuse (des souris) pour obtenir des macrophages, traités ex vivo par la protéine MFG-E8 puis réinjectés dans les souris. Ils constatent alors une accélération de la cicatrisation. " Le transfert de cellules adoptives La protéine MFG-E8, en agissant directement sur les macrophages, génère des cellules qui orchestrent une guérison cutanée accélérée " , écrivent les auteurs dans leur communiqué "

La beauté du geste est que le patient (et ici la souris) n'est pas exposé à la protéine elle-même. Car si la protéine MFG-E8 était injectée directement dans le corps, il pourrait y avoir des effets, éloignés de la plaie, sur toutes les cellules sensibles à MFG-E8, ce qui pourrait entraîner un excès d'épithélialisation et de bourgeonnement entraînant des cicatrices chéloïdes. L'avantage est d'administrer uniquement des cellules reprogrammées capables de recréer un environnement propice à la cicatrisation.

Il restera bien évidemment à tester ce traitement personnalisé sur des cellules humaines puis à développer un programme de thérapie cellulaire humaine pour les patients diabétiques ou victimes de brûlures graves. Il faudra sans doute encore plusieurs années de recherche avant de parvenir à une application clinique, dans le traitement des plaies diabétiques, des brûlures, mais aussi des plaies tumorales.

Journal of Investigative Dermatology May 16, 2017 DOI: 10.1016/j.jid.2017.04.030 MFG-E8 reprogramming of macrophages promotes wound healing by increased bFGF production and fibroblast functions

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