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Pieuvre, un récit de Valérie Canat de Chizy

Par Etcetera

Pieuvre, récit Valérie Canat Chizy
Pieuvre est un récit composé de courts chapitres, où les souvenirs d’enfance et de jeunesse se succèdent pour former le tableau d’une mémoire douloureuse et d’un salut par l’écriture.
Dans ce livre, on suit le parcours et l’évolution d’une petite fille sensible, atteinte de surdité, de ses progrès et de sa relation privilégiée avec son orthophoniste et de ses difficultés à établir un lien avec les autres, jusqu’à ce que la poésie parvienne à percer la bulle.
Pieuvre nous fait ressentir la solitude et l’exclusion de celle qui est murée dans son handicap et qui ne trouve pas la solution pour briser la glace, une sensation que nous avons sans doute tous déjà ressentie, à un degré moindre, si nous avons connu la timidité, le handicap, ou une expérience indicible qui nous aurait coupé des autres momentanément.
C’est un livre qui maintient un bel équilibre entre sincérité et pudeur : les souvenirs sont décrits avec la justesse d’une émotion contenue et on sent que chaque mot a été soigneusement pesé et choisi.
La communication, empêchée durant de longues années, a trouvé dans ce beau récit poétique sa délivrance et son épanouissement, et cette lecture est à la fois enrichissante et émouvante.

Pieuvre est paru chez Jacques André Editeur en 2011, vous pouvez le commander sur le site de l’éditeur.

Voici un morceau choisi (d’autres extraits de Pieuvre sont disponibles sur le web) :

Tiraillée entre le désir de vivre et l’exigence de l’écriture, j’oscille entre ouverture et repli. Il me faut trouver l’équilibre juste entre ces deux pôles. L’extériorisation me fait perdre de la profondeur. Tandis que la solitude me rapproche de ce qui en moi est humain. Forcément douloureuse, elle me mène à creuser dans l’obscurité pour trouver la lumière. Etre entourée par ceux que j’aime est pour moi une forme d’agrément qui, cependant, n’est jamais éloigné des fantômes du passé. Dans la vie sociale elle-même, ce que je perçois de l’autre s’apparente encore bien souvent à de la noirceur. Mon malaise persiste. L’autre sera toujours, d’une certaine façon, un étranger. Et dans ma relation à cet étranger, l’approche pourrait être celle de deux aimants qui, tout à la fois, s’attirent et se repoussent.



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