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[Critique série] ORANGE IS THE NEW BLACK – Saison 5

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique série] ORANGE IS THE NEW BLACK – Saison 5

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Titre original : Orange Is The New Black

Note:

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Origine : États-Unis
Créatrice : Jenji Kohan
Réalisateurs : Andrew McCarthy, Constantine Makris, Phil Abraham, Nick Sandow, Uta Briesewitz, Michael Trim, Erin Feeley, Laura Prepon, Loren Morelli, Tara Herrmann.
Distribution : Danielle Brooks, Selenis Leyva, Dascha Polanco, Kate Mulgrew, Uzo Aduba, Adrienne C. Moore, Vicky Jeudy, Amanda Stephen, Dale Soules, Taylor Schilling, Laura Prepon, Jessica Pimentel, Lea DeLaria, Laura Gomez…
Genre : Drame/Comédie/Adaptation
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Le décès brutal de Poussey est l’étincelle qui fait exploser la poudrière Litchfield. Les prisonnières déclenchent une émeute et prennent en otage les gardiens avec le pistolet que l’un deux avaient emmené. Taystee et ses amies tentent de négocier avec la holding MCC, le propriétaire du pénitencier et les émissaires du gouverneur qui veulent régler la question au plus vite…

La Critique de la saison 5 d’Orange Is The New Black :

Après la saison 4 d’Orange Is The New Black qui a mis la barre très haut (on peut parler de meilleure saison du show) et le cliffhanger final irrespirable, l’attente était énorme autour de cette nouvelle cuvée et les risques de déception élevés. Ce qui fait la différence entre une bonne (voire très bonne) et une grande série, c’est sa capacité à se renouveler, à faire toujours plus, toujours mieux, relever le seuil du grandiose à chaque fois. Peu de shows ont réussi l’exploit. Autant lever tout suspense d’entrée : Orange Is the New Black ne fait pas partie de cette dernière catégorie.

[Critique série] ORANGE IS THE NEW BLACK – Saison 5

I believe in anarchy

Pourtant, tout était là pour donner aux aventures des détenues de Litchfield une dramaturgie prenante et intéressante. Une prison gérée par une holding obsédée par la rentabilité à tout prix, une atmosphère empoisonnée due à la surpopulation carcérale et jusqu’au sacrifice d’un des personnages les plus attachants. Les dernières secondes montrant la détenue Dayanara Diaz tenant en joue un gardien sadique avec l’arme de ce dernier auguraient treize épisodes tendus à souhait. Et puis, ça a fait « pschittt ».
Un signe laissait pourtant présager ce manque d’ambition, à savoir la communication de Netflix pour teaser cette saison. Des spots complètement décalés, voire trop. La version américaine faisait croire à la présence d’une (mauvaise) actrice de telenovela. Pour la France, c’est la bimbo de télé-réalité Nabilla qui a eu les honneurs de figurer dans cette pub. La présence de l’incarnation du vide télévisuel dans le paysage audiovisuel hexagonal a divisé, voire irrité une partie des fans. Avec l’existence (puis la reconduction) de Marseille, c’est une nouvelle énorme faute de goût étonnante de la part d’un network qui nous a habitué au meilleur. Et ce décalage, on le retrouve dans cette saison. Au cœur d’un cadre qui prête plutôt au tragique, une prison où les gardiens et le directeur sont pris en otage et où l’anarchie règne, la tension est palpable mais dès que ça monte trop, on désamorce avec une vanne. Parfois, ça marche, parfois non, mais on sent que la série a le cul entre deux chaises entre drame et comédie. Le problème, c’est que le contexte ne s’y prête pas. La palme revient à une scène où le scénariste a semble-t-il pété un câble. Une arme à feu se balade de mains en mains parmi les prisonnières et tombe entre celles du duo d’accrocs à la meth Angela et Leanne. On est en plein milieu d’une émeute et elles décident d’obliger les gardiens à faire un talent show du style d’American Idol et ces derniers ne semblent pas terrorisés et pire, se prêtent volontiers au jeu dans une séquence pas crédible pour deux sous entre tour de chant et remake de Magic Mike. Du côté des détenues latines, une partie des personnages perdent en capital sympathie en se montrant au niveau de bassesse des gardiens qui les ont humiliées. Dommage car les trouvailles scénaristiques étaient intéressantes et montraient le côté engagé de la créatrice du show Jenji Kohan, comme cette prison devenue un squat autogéré avec les prisonnières qui se réapproprient les lieux en multipliant les initiatives alternatives, les échanges par le troc à l’image de celles qui se multiplient aux États-Unis. Dans ce mini San Francisco (ou Larzac au choix), Litchfield devient un havre de paix, et pendant que la bande à Taystee tente de négocier, le show s’installe dans un faux rythme, hélas un peu mou par moments.

I fought the law

C’est le dernier quart de la saison qui la sauve, quand on comprend peu à peu que l’on ne s’achemine pas vers l’issue voulue par les détenues, et quand le gardien psychopathe Piscatella, nouveau personnage le plus convaincant de la saison précédente, rentre en scène. Après un épisode bourré de clins d’œil à des films d’horreur comme Vendredi 13 ou Shining (la référence est plutôt drôle), celui autour de ce personnage (avec un flashback centré sur lui) et réalisé par l’actrice Laura Prepon marque le tournant plus sombre et dramatique qui sied le mieux. C’est dans ce moment que les actrices donnent le meilleur d’elles-mêmes jusqu’au final où elles jouent en mettant leurs tripes sur la table. À ce jeu, Danielle Brooks, qui fait partie des meilleures depuis le début d’Orange Is the New Black, livre une performance de haut niveau (probablement la meilleure du casting) digne d’un Emmy. Autre révélation, Selenis Leyva, mieux mise en valeur, se montre excellente dans l’exercice dramatique. Comme depuis le début du show, on a une rotation dans l’exposition des personnages et de plus en plus, c’est le collectif qui prime et il n’y a pas d’héroïne principale. Pour preuve, le duo Taylor Schilling/Laura Prepon est devenu secondaire et si leurs personnages sautaient, peu de monde serait probablement choqué. Reste à savoir quelle sera la direction adoptée par la série à l’avenir.

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En Bref…
Après une saison 4 excellente, cette cuvée 2017 n’est pas la hauteur des attentes. Les scénaristes ont voulu faire du renouveau en concentrant l’action sur trois jours, mais malheureusement, ont installé un faux rythme en étirant à l’extrême des intrigues secondaires pas toujours intéressantes. Il serait temps qu’Orange Is The New Black arrête de tergiverser entre comédie et drame, sachant que c’est dans la deuxième catégorie qu’elle assure le mieux. Heureusement, le dernier quart et notamment le final rattrapent le coup. Les actrices, atouts majeurs de la série, se montrent pour beaucoup excellentes et font remonter la note. Reste à espérer qu’après cette demi-déception, des efforts de constance seront faits.

@ Nicolas Cambon

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  Crédits photos : Netflix


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