Magazine Cinéma

L’inspecteur harry (1971) ★★★★☆

Par Olivier Demangeon @critiks_moviz
L’INSPECTEUR HARRY (1971) ★★★★☆

Synopsis : Une femme se fait tuer dans sa piscine par un tueur perché sur un toit. Il explique à la police, par téléphone, qu'il compte tuer une personne par jour, tant qu'une rançon de 100 000 dollars ne lui aura pas été remise. On confie l'affaire à l'inspecteur Harry Callahan, qui refuse dès le départ de verser la rançon. On lui adjoint Chico, une toute jeune recrue, contre son gré. Et alors que le tueur a donné rendez-vous à Harry, ce dernier se fait agresser par le tueur et est sauvé de justesse par Chico. Après avoir retrouvé la piste du tueur qui a réussi a blesser Chico, Harry mène la chasse tout seul...

Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Don Siegel
Scénaristes : Harry Julian Fink, R.M. Fink, Dean Riesner
Acteurs : Clint Eastwood, Andrew Robinson, Harry Guardino, Reni Santoni, John Vernon
Musique : Lalo Schifrin
Genre : Action, Policier, Thriller
Durée : 1 heure et 42 minutes
Date de sortie : 16 février 1972 (France)
Année de production : 1971
Sociétés de production : The Malpaso Company
Distribué par : Warner Bros.
Titre original : Dirty Harry
Notre note : ★★★★☆

Les acteurs principaux sont Clint Eastwood, qu'on a pu voir dans " " (2008), Andrew Robinson, qu'on a pu voir dans " Notre commentaire : " Dirty Harry " ou " L'inspecteur Harry " est un thriller policier américain datant de 1971, réalisé par Don Siegel, à qui l'on doit également " L'Évadé d'Alcatraz " (1979). Cobra " (1986), Harry Guardino, qu'on a pu voir dans " The Neon Empire " (1989), Reni Santoni, qu'on a également pu voir dans " Cobra " (1986), et John Vernon, qu'on a pu voir dans " Malicious " (1995).

Le scénario originel, intitulé Dead Right, a été écrit par Harry Julian et Rita M. Fink, et proposait une histoire sur un inspecteur de police de New-York, nommé Harry Callahan, déterminé à arrêter Travis, un tueur en série, par tous les moyens à sa disposition. Le scénario a évolué à de nombreuses reprises. Une autre version de l'histoire s'établissait à Seattle, puis à Washington. Bien que " Dirty Harry " soit sans doute le rôle signature de Clint Eastwood, il n'était pas le candidat principal pour ce métrage. En effet, le rôle de Harry Callahan a été offert à John Wayne puis à Frank Sinatra, et plus tard à Robert Mitchum, Steve McQueen et Burt Lancaster.

La société Warner Bros. a acheté le script en vue de lancer Frank Sinatra dans le rôle principal. Ce dernier était âgé de 55 ans et correspondait pleinement au profil du personnage de Harry Callahan qui se voulait être dans la même tranche d'âge. Initialement, la Warner Bros souhaitait que ce soit Sydney Pollack ou Irvin Kershner qui dirige le métrage. Quand Frank Sinatra a finalement quitté le projet, Irvin Kershner a également abandonné le film.

Après que Frank Sinatra ait quitté le projet, les producteurs ont commencé à envisager un acteur plus jeune pour le rôle. Burt Lancaster a refusé parce qu'il était fortement en désaccord avec la violence. Il pensait que ce rôle et que l'intrigue contredisaient ses croyances en la responsabilité collective pour une justice pénale et sociale ainsi que le respect pour la protection des droits individuels. Marlon Brando aurait été considéré pour le rôle, mais n'a jamais été formellement abordé. Steve McQueen et Paul Newman ont tous deux refusé le rôle. Steve McQueen ne voulant pas faire un autre film policier après " Bullitt " (1968). Il aurait donné la même argumentation en refusant de participer à " The French Connection " (1971). Pensant que le personnage était trop d'extrême droite pour lui, Paul Newman a suggéré que le film serait un bon vecteur pour Clint Eastwood.

Le scénario a initialement été porté à l'attention de Clint Eastwood vers 1969 par Jennings Lang. Ce dernier travaillait alors sur la post-production de son premier film en tant que réalisateur " Un Frisson dans la Nuit " (1971). Le 17 décembre 1970, un communiqué de presse du studio Warner Brothers annoncait que Clint Eastwood participerait à la production du film par l'intermédiaire de son entreprise, The Malpaso Company. Clint Eastwood a reçu un certain nombre de scripts, mais il a finalement préféré l'original. L'acteur a également accepté de participer au film uniquement à la condition que Don Siegel en soit le réalisateur.

Le personnage de Scorpio est inspiré du tueur du zodiaque, un tueur en série non identifié qui avait commis cinq meurtres dans la région de San Francisco plusieurs années auparavant. Une histoire réelle qui a d'ailleurs fait l'objet d'un film " Zodiac " paru en 2007. Audie Murphy a d'abord été considérée pour incarner Scorpio, mais l'acteur est malheureusement décédé dans un accident d'avion avant que l'offre ne soit faite. James Caan fut envisagé, mais c'est finalement vers un acteur relativement inconnu, Andy Robinson, que le choix s'est porté. L'interprétation d'Andy Robinson fut si mémorable qu'après le lancement du film, il aurait été victime de plusieurs menaces de mort et fut obligé de changer de numéro de téléphone. Cette situation était paradoxale, car dans la vie réelle, Andy Robinson est un pacifiste qui déplore l'utilisation des armes à feu. Au début du tournage, l'acteur était systématiquement dans l'inconfort à chaque fois qu'il était obligé d'utiliser un pistolet. En conséquence, le réalisateur, Don Siegel, a été forcé d'arrêter brièvement le tournage de la production et a envoyé Andy Robinson en formation rapide afin d'apprendre à utiliser les armes de façon convaincante.

Le film a suscité de nombreuses controverses lors de sa sortie, suscitant des débats sur des questions allant de la brutalité policière aux droits des victimes ainsi qu'à la nature de l'application de la loi. Les féministes en particulier ont été scandalisées par le film et lors de la 44e cérémonie des Oscars, elles ont protesté devant le pavillon Dorothy Chandler, brandissant des bannières qui offraient des messages tels que " Dirty Harry is a Rotten Pig " que l'on pourrait traduire " Dirty Harry " est un " porc pourri ".

Il faut reconnaître que la performance de Clint Eastwood est excellente dans " L'inspecteur Harry ", et fut, à ce stade de sa carrière, certainement la meilleure. L'acteur livre un personnage tendu, dur, rude et offre une identification précise à son personnage qu'il incarnera finalement cinq fois. Il tient bien son rôle, et il le fait bien. On peut critiquer l'histoire, qui, pour beaucoup de personnes à l'époque, et certainement encore aujourd'hui, y voient un positionnement moral fasciste, il n'empêche que l'acteur principal maîtrise son sujet, et, après tout, c'est ce qu'on lui demande.

L'ensemble de ce qui est proposé dans " L'inspecteur Harry " a fatalement considérablement pris de l'âge. Le style vestimentaire, qui correspondait à l'époque, bien que le personnage de Harry Callaghan apparaisse comme étant en dehors de son temps. Les fusillades apparaissent bien fades, tout comme les confrontations physiques. Cependant, depuis sa sortie, la réputation du film n'a cessé de croître. " Dirty Harry " a d'ailleurs été sélectionné en 2008 par Empire Magazine, comme étant l'un des 500 meilleurs films de tous les temps. Une génération plus tard, ce métrage est désormais considéré comme l'un des meilleurs films de l'année 1971.

" L'inspecteur Harry " a rapporté 36 millions de dollars de recettes mondiales contre un budget modeste de 4 millions de dollars.

" L'inspecteur Harry " a fait l'objet d'une édition en DVD ainsi qu'en Blu-ray, paru le 14 décembre 2001 chez Warner Home Vidéo France. Pour de plus amples renseignements, n'hésitez pas à consulter la fiche du film sur le site DVD.Fr.

En conclusion, " L'inspecteur Harry " replacé dans son contexte socio-culturel de l'époque est un très bon film d'action. L'histoire s'inspire en partie de faits réels et dénonce une certaine forme de laxisme, notamment de l'administration, du système judiciaire. Le film offre une option très discutable qui consiste à prendre des raccourcis avec la loi pour régler les problèmes qu'engendrent un psychopathe. Le métrage aborde également de manière détournée le concept des groupes d'auto-défense, sujet qui reviendra de manière plus directe avec Magnum Force (1973). La mise en scène signée Don Sigel est propre et le rythme est cohérent. Les scènes d'action sont bien orchestrées même si elles apparaissent désuètes aujourd'hui. Un film culte s'il en est.

Bande-annonce :

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Demangeon 202 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines