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Je vais bien, ne t’en fais pas d’Olivier Adam

Par Lacritiquante

Je vais bien, ne t’en fais pas d’Olivier AdamJe reviens avec un petit roman léger, histoire de faire une pause avec les grosses sagas. Il s’agit d’un livre que j’ai souvenir d’avoir lu il y a très longtemps, une petite lecture qui m’avait laissé un peu triste si je me souviens bien. Je vais bien, ne t’en fais pas d’Olivier Adam, c’est l’histoire d’un frère qui a disparu. Un soir que Claire rentrait à la maison, on lui a simplement dit : Loïc est parti, il s’est disputé avec ton père. Comment a-t-il pu abandonner sa sœur ? Ils étaient si proches. Pourtant, il est bien parti, sans aucune explication. Claire venait d’avoir son bac, maintenant elle est caissière à Paris. Elle ne vit que pour les quelques mots de Loïc que son frère griffonne au dos de cartes postales. « Je vais bien, ne t’en fais pas. Je t’aime. » C’est tout. Cela fait déjà deux ans, Claire a besoin de réponse, elle veut comprendre. Deux ans déjà, pourquoi il ne revient pas ? Alors elle va quitter son boulot de caissière et aller à Portbail. C’est de là-bas que la dernière carte postale a été envoyée. Elle fait croire à ses parents qu’elle va dans la Creuse. Mais en réalité, elle part sur les traces de son frère, en quête de réponse.

Le style d’Olivier Adam est très particulier et on le ressent dès les premières pages, même si l’histoire met un peu de temps à se mettre en place. Soit on aime, soit on déteste. Un style direct, présent, des phrases courtes et sans fioritures. Des dialogues qui vont droit au but. Cela explique sûrement que ce livre soit si court. On pourrait alors croire que c’est assez impersonnel, peut-être un peu froid, comme un style dépouillé. Et pourtant, c’est l’inverse qui se passe. Chaque mot touche au personnel, à l’émotion. On est dans l’œil du cyclone, on perçoit plus qu’on ne lit les sentiments de chaque personnage. Et on s’y attache à ces personnages. Ils font des erreurs, essaient de se montrer patients, tentent d’arranger tout le monde. Bref, ce sont des humains comme nous.

Je vais bien, ne t’en fais pas d’Olivier Adam

Claire se sent seule. Elle a trop mangé. Du Nutella à même le pot. Avant ça, elle a fait une lessive, a passé un coup de fil à Irène [la mère de Claire]. Elle lui a demandé si Loïc avait écrit. Irène a paru troublée et un long silence a suivi. Tu es sûre que ça va. Non ça ne va pas très bien. Irène n’a pas su comment répondre. Elles se sont dit au revoir.

Il est difficile de dire plus sur ce roman. On veut faire court, à son image. Il est à la fois cristallin et chaleureux. On s’y sent bien, lové dans le cœur et l’esprit de l’héroïne, au chaud au sein des relations d’amour que ses proches ont avec elle. On s’y sent également un peu étranger, glacé par l’incompréhension de Claire envers son frère, bloqué par le silence de Loïc, abasourdi par la révélation finale. Un roman à double tranchant, une curiosité qui vaut le détour, qui vous laisse imaginer la fin que vous préférez. Je n’ai pas eu un coup de cœur mais je ne regrette pas du tout cette lecture qui me rappelle que la littérature sait aussi être terriblement humaine.

Olivier Adam, Je vais bien, ne t’en fais pas, aux éditions Pocket, 4€95.



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