Magazine Culture

Paul Colize : Un parfum dÂ'amertume

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Un parfum d’amertume de Paul Colize    4/5 (23-06-2017)

Un parfum d’amertume (336 pages) est disponible en version poche depuis le 13 octobre 2016 dans la collection Thriller des Editions Pocket

0.jpg
  
1L.jpg
  
2L.jpg

 

L’histoire (éditeur) :

« Le cadavre gisait dans une mare de sang. »
Antoine Lagarde déteste ce genre de cliché, mais il lui faut l’admettre : celui de son père gît à ses pieds, dans une mare de sang. Un père veuf, cafardeux, hypocondriaque, mais sans histoire. Du moins le croyait-il avant de découvrir sur les lieux du crime un indice négligé par la police : une simple carte à jouer, un valet de pique, ou plutôt le premier jalon qui mènera ce bussinessman bien sous tous rapports, fin nez et homme à femmes, dans un jeu de pistes sanglant dont il ignore les règles.

Mon avis :

Quand Antoine Lagarde rend visite à son père ce samedi, c’est dans une marre de sang qu’il le découvre raide mort (code 187, diront les flics). Etonnement, sa sœur ne semble pas si étonnée de savoir leur père mort assassiné, se remémorant un souvenir vieux de 13 ans : leur père en pleurs évoquant avec regret quelque chose de grave et honteux….

Les suppositions qu’établissent Antoine et ses sœurs, de meurtre par vengeance ou de règlement de compte vont très vite se confirmer avec la découverte que fait l’aîné d’une carte (un valet de pique) portant un mystérieux message.

C’est un nouvel assassinat à Strasbourg qui va finalement l‘amener à penser qu’il tient quelque chose. Forcé d’enquêter (la police ayant lâché l’affaire, concluant rapidement à un crime crapuleux), il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu’un jeu de piste lui est imposé par l’assassin à base de carte à jouer et de messages codés.

Quelle peut-être l’histoire de son père, retraité tranquille et ancien ingénieur dans le domaine des ponts et chaussées, pour finir assassiner ? Quelles relations entre ces crimes et les victimes ? Ce chantier au Venezuela sur lequel il aurait travaillé dans les années 60 est-il le lien ?

Antoine cherche, étudie, questionne, tente de remonter la piste mais s’attire aussi beaucoup d’ennuis…

Ce petit livre initialement publié sous le titrez Le valet de cœur (édition Krakoen, collection Forcément noir, 2010) et précédemment auto-édité en 2003 sous le nom Quatre valets et une dame, est une excellente lecture.

On a ici affaire à une intrigue policière (avec toutefois très peu de policiers !)  assez complexe et en même temps d’une grande facilité de compréhension grâce à la narration fluide et vive de Paul Colize. Il nous entraîne dans une lecture sans temps mort, aux côté d’un personnage très banal (excepté pour ce qui est de son côté olfactif pour lequel il possede une véritable virtuosité depuis plus de 20 ans), auquel on se lie assez vite d’affection.

Antoine, conseiller en organisation (et pourtant si peu organisé), divorcé depuis 4 ans et père de famille d’un petit garçon de 9 ans, est un homme comme tant d’autres, ordinaire et plein de défauts, ce qui permet une identification simple et rapide (on est limité proche de l’anti-héros d’ailleurs). Sans avoir besoin de trop développer, l’auteur exploite la psychologie du personnage avec talent. Il est sympathique ce gars (même si son regard un peu désabusé sur les femmes et son métier peut agacer). On se met à sa place et on subit ses quelques claques et cassages de gueule, mais on savoure aussi ses petites victoires !

J’ai pris un vrai plaisir avec l’écriture corrosive, pleine d’humour autant qu’avec l’intrigue qui se déroule subtilement jusqu’aux dernières pages pour me laisser sans voix.

Un parfum d’amertume, chaudement recommandé par Paul Colize lui- même (« satisfaite ou remboursée » m’a-t ’il dit !), a été un enchantement ! C’est un polar comme je les aime, avec beaucoup de rythme, des énigmes, des coups de théâtre, un peu de frisson et un dénouement impossible à deviner (mais qui se tient, attention !), servi en plus dans un style piquant des plus agréables (quand on aime l’ironie, les bons mots, l’humour un peu grinçant).

Un roman qui mériterait un peu plus de pub selon moi et que je vous invite à découvrir au plus vite.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Stephanie Tranchant 5196 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines