Camping « traditionnel »
- Ici c’est un camping traditionnel, explique la patronne à son interlocutrice qui tente par téléphone une réservation pour le mois d’août. Non, elle ne sait pas s’il y aura de la place. Patiemment et poliment elle résiste à la pression d’un monde où tout doit être anticipé et planifié à l’avance. De plus en plus tôt pour éviter (et du coup provoquer) la pénurie du retardataire. Ici on se présente spontanément et on reste tant qu’on veut.
Par « camping traditionnel », elle met un mot sur ce qu’il y a de plaisant en ce lieu. Pas de mobile home qui isolent les gens dans un HLM de villégiature, pas d’animations (le comité des fêtes de la ville organise la fête du chipiron ou le feu d’artifice du 14 juillet), pas de piscine (l’océan est à 100m), pas de terrains de sport (la plage est à 100m), pas de wi-fi gratuite, un site internet des plus succincts…
Juste une aire de jeux pour les petits, face au bar, lieu de rencontres à l’ambiance bon enfant. Le personnel se mêle aux vacanciers. Ici ce n’est pas l’usine et on redécouvre le charme de l’artisanal : personne pour vous placer, vous choisissez un emplacement et vous le signalez, les fiches d’inscription sont manuscrites…
Les portables ne sonnent pas, les enfants sont sommés d’être discrets, les sanitaires sont propres à toute heure et que dire des siestes sous les grands arbres de ce camping ombragé ?
Désolée mais quand on tient un spot pareil, on peut s’en vanter mais de là à dire où c’est…
Colette Milhé