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Détention secrète (2007) ★★★☆☆

Par Olivier Demangeon @critiks_moviz
DÉTENTION SECRÈTE (2007) ★★★☆☆

Synopsis : Alors qu'il rentre d'un voyage à l'étranger, Anwar, ingénieur chimiste américain d'origine égyptienne, est enlevé par la CIA qui le soupçonne d'être un terroriste. Il est envoyé vers un pays d'Afrique du Nord pour y être interrogé par une police secrète qui n'hésite pas à utiliser la torture. Douglas Freeman, un analyste de la CIA, est chargé d'assister à l'interrogatoire. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la femme d'Anwar tente de comprendre ce qui est arrivé à son mari et remonte jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat...

Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Gavin Hood
Scénariste : Kelley Sane
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Reese Witherspoon, Peter Sarsgaard, Omar Metwally, Alan Arkin, Meryl Streep
Musique : Paul Hepker, Mark Kilian
Genre : Drame, Thriller
Durée : 2 heures et 2 minutes
Date de sortie : 9 janvier 2008 (France)
Année de production : 2007
Sociétés de production : Level 1 Entertainment, Anonymous Content
Distribué par : New Line Cinema
Titre original : Rendition
Notre note : ★★★☆☆

" Rendition " ou " Détention Secrète " pour la distribution française est un thriller américain sur fond de kidnapping, datant de 2007, réalisé par Gavin Hood, à qui l'on doit également " Les acteurs principaux sont Reese Witherspoon, qu'on a pu voir dans " Notre commentaire : X-Men Origins Wolverine " (2009). Target " (2012), Meryl Streep, qu'on a pu voir dans " " (2014), Peter Sarsgaard, qu'on a pu voir dans " Les Sept Mercenaires " (2016), Alan Arkin, qu'on a pu voir dans " Braquage à l'Ancienne " (2017), Jake Gyllenhaal, qu'on a pu voir dans " " (2017), et Omar Metwally, qu'on a pu voir dans " " (2014).

L'histoire proposée par " Détention Secrète " nous invite à suivre Anwar El-Ibrahimi, citoyen américain, natif d'Egypte, qui se fait kidnapper par la CIA, et transféré dans un pays d'Afrique du Nord, filmé à Marrakech sans être explicitement précisé dans le film, afin d'y être interrogé par les services secrets locaux, qui n'hésitent pas à recourir à la torture. Ce métrage est basé sur l'histoire vraie de Khalid El-Masri, un citoyen allemand qui a été confondu avec Khalid al-Masri. Ce dernier aurait été impliqué dans les attaques terroristes du 11 septembre 2001. En 2004, El-Masri a été arrêté et transféré dans un site secret en Afghanistan, où il a été interrogé, battu, agressé sexuellement et torturé pendant 5 mois avant que la CIA ne le libère, admettant que sa capture et sa torture étaient une erreur.

La mise en scène proposée par " Detention Secrète " est intéressante, car elle propose deux histoires distinctes qui vont venir s'imbriquer l'une dans l'autre. D'un côté, on peut suivre le traitement réservé à Anwar El-Ibrahimi, incarné à l'écran par Omar Metwally, et de son épouse, Isabella Fields El-Ibrahimi, interprétée par Reese Witherspoon, qui cherche à comprendre où est passé son mari, et ce qu'il va advenir de lui. De l'autre côté, on peut suivre Fatima Fawal, joué par Zineb Oukach, qui s'est enfuie de chez elle, pour être avec son petit-ami Khalid (Moa Khouas). Mais Fatima ignore que Khalid est membre d'un groupe terroriste, et que ce dernier envisage une attaque suicide contre le père de Fatima, responsable de la police secrète du pays.

Le script, comme la réalisation, ne prennent pas franchement position entre le bien et le mal, par rapport aux détentions arbitraires rendues possibles, ou tout du moins tolérées par l'administration américaine, dans la période post 11 septembre. D'un côté, des terroristes qui orchestrent des attentats, tuant au passage des innocents, des femmes, des enfants, d e l'autre côté, des méthodes violentes pour obtenir des informations afin d'empêcher, voir d'éradiquer le terrorisme. Qu'est-ce qui est acceptable, qu'est-ce qui ne l'est pas ? C'est au spectateur de se positionner.

" Détention Secrète " offre une approche à la fois diplomatique, administrative et à la fois pragmatique, démontrant concrètement l'action, les méthodes. Néanmoins, ce n'est pas un film d'horreur, et les scènes de tortures ne sont pas très rudes à regarder. On est plus dans la suggestion que dans la démonstration visuelle.

La photographie est agréable, et on peut bien mesurer la différence entre le monde urbain américain, occidental, et le monde vie maghrébine. La distribution offre de bonnes prestations dans l'ensemble. Cependant, un personnage m'a semblé mal développé avec un comportement ambigu : Douglas Freeman, agent de la CIA, incarné par D'un côté, il est volontaire pour assumer cette charge, de l'autre il apparaît en désaccord avec la méthode pour finalement désobéir à sa hiérarchie et faciliter la fuite d'Anwar El-Ibrahimi. Jake Gyllenhaal, qui gère là sa première torture de prisonnier.

Alan Arkin et Peter Sarsgaard jouent respectivement le sénateur Hawkins et son assistant Alan Smith. Ces deux personnages démontrent pleinement l'hypocrisie de l'administration américaine face à certaines situations et surtout la non prise de risque du politique face à des sujets difficiles. Meryl Streep incarne Corinne Whitman, une responsable au sein de la CIA, chargée de la sécurité. L'actrice offre un personnage froid, autoritaire, limite imbu de sa personne et de son statut hiérarchique.

" Détention Secrète " a fait l'objet d'une édition en DVD ainsi qu'en Blu-ray, paru le 1er octobre 2008 chez Seven7. Pour de plus amples renseignements, n'hésitez pas à consulter la fiche du film sur le site DVD.Fr.

En conclusion, " Detention Secrète " est un bon thriller, dont l'histoire démontre les arcanes des services secrets et leurs méthodes non-orthodoxes face à la lutte anti-terroriste. Le rythme est parfois lent et le film aurait gagné en fluidité en l'amputant d'une bonne vingtaine de minutes. La mise en scène est bien orchestrée et les deux histoires présentées viennent s'insérer l'une dans l'autre dans la dernière partie du film, apportant ainsi un certain nombre d'explications. La distribution offre dans l'ensemble de bonnes prestations. Le message politique que le métrage aurait pu mettre en avant est biaisé, tronqué, amoindri par la neutralité voulue du réalisateur.

Bande-annonce :

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