Autres articles
-
La voiture du futur coûte cher aux constructeurs
-
25 milliards d'euros à saisir à l’export
-
La filière porcine française en obsolescence programmée
-
Nouvelle norme IFRS 16 : comment assurer la conformité ?
-
Les pauses au travail rendent plus productif
De sorte que tous les groupes de luxe ne sont pas armés de façon équivalente pour gérer cette transition. En élargissant l’analyse à des produits proches, on observe que les spiritueux et les voitures haut de gamme ne connaissent pas non plus en Chine des succès équivalents entre eux. Les produits Tod's plaisent moins depuis plusieurs années et le groupe enchaine les « profits warning » depuis 3 ans. Les fabricants de sacs américains (recherchés par les jeunes consommatrices pour leurs prix bien inférieurs) sont à l’origine des difficultés de Prada. Ferragamo, après un parcours sans faute jusqu’en 2014 depuis son introduction en 2011 à 9 euros, s’est quelque peu endormie. BULGARI n’avait pas la taille critique dans les montres face aux groupes suisses RICHEMONT et SWATCH, c’est pourquoi la société a été rachetée par LVMH qui l’a intégrée dans son portefeuille de marques, dont TAG HEUER fait partie. Parallèlement à ces phénomènes qui affectent un certain nombre de sociétés de taille moyenne dans ce secteur, des groupes français de plus en plus importants publient les plus forts taux de croissance interne. Au-delà d’une organisation interne éprouvée, les groupes français disposent désormais d’une force de frappe marketing qui leur donne un avantage compétitif certain. LVMH réalise 3 milliards d’euros de ventes dans les produits de luxe par mois. Malgré sa taille, c’est un groupe qui arrive à croitre aussi rapidement que des sociétés 20 à 30 fois plus petites, comme Brunello Cucinelli ou Moncler.
Quant à Kerring, elle est pour sa part dans une phase de croissance exceptionnelle, mais qui reste à confirmer. L’évolution de ce secteur est saine et logique, en considérant en outre que l’arrivée du numérique, parallèlement aux changements sociologiques de notre époque, crée un univers du luxe hétérogène, propice non pas à une approche sectorielle mais à la mise en œuvre d’une méthode de sélection de valeurs : un secteur pour les « stocks pickers » qui recherchent du pricing power.
A propos de l'auteur : Gérard Moulin est gérant pôle actions européennes chez Amplegest.