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Radiohead aux arènes de Nîmes

Publié le 28 juin 2008 par Oreilles

"Beauf", il se reconnaîtra, a été bien inspiré de faire appel à moi pour la place restante de la fournée Radiohead : d'abord, parce que je n'avais pas cru bon d'y aller, qu'ensuite marché noir oblige les deux concerts des arènes étaient sold-out en moins de temps qu'il n'en faut pour cliquer "payer maintenant" sur son PC (merci à tous les spéculateurs à la petite semaine, au passage, small-time crooks dirait l'autre), et qu'enfin, revendre cette place à Basile Farkas eût été une faute de goût tant ce thuriféraire en chef du groupe d'Oxford a dû les voir un nombre de fois égal à un multiple de 7 (nombre d'albums), très élevé - d'ailleurs, sans doute était-il présent, Basile, si tu nous lis.....
Foin d'une première partie assez assommante, les Bat For Lashes, qui inspirera judicieusement à Gauthier cette remarque "ça ressemble à Bjork et en plus chiant, encore". Nous voila dans la fosse prêts à en découdre avec les U2 des 90's (j'assume complètement cette assertion vu l'effet rock héroïque pénible de Ok Computer, bref...).
Ca démarre par un brelan issu de In Rainbows , dernier album qui a fait davantage parler de lui par sa diffusion que par son contenu, et c'est dommage ! 15 Step, donc, enlevé comme il faut avec sa montée d'accords mineurs ;le groupe semble en grande forme. Arrivé au 4ème morceau, où est convoqué un piano, c'est la grâce, pas d'autres mots : Thom York qui est Radiohead à lui tout seul pour ceux qui n'en seraient pas encore convaincus, nous envoie un Pyramid Song magnifique de beauté arabisante, tandis que Johnny Greenwood se sert de sa gratte comme d'un violoncelle. L'album Amnesiac, dont il est issu, a carrément réhabilité Radiohead à mes yeux, et chance (!) le groupe ce soir, va plus ou moins zapper ses grands tubes (on n'échappera pas à un Paranoid Android assez moyen par ailleurs, ni à Fake Plastic Trees hélas....mais pas de Creep ni de No Surprises, etc...) au profit de son grand oeuvre, chouette !
Témoin, cette incroyable interprétation, toujours au piano par Thom Yorke, de You And Whose Army, où c'est étonnant, les caméras, omniprésentes, nous font le coup des travelling avant et arrière sur la paupière figée du chanteur, qui l'utilise pour décocher des oeillades désespérément éteintes au public ; ceci fait pendant le très prenant crescendo, cela donne un instant de live rare comme seul sait en réserver le très beau théâtre des arènes !
A retenir aussi, dans une soirée des plus réussie, un joli duo acoustique sur Faust Arp entre Thom et Jonny, un Dollars and Cents aux trémolos toujours aussi trippants et un Everything In Its Right Place où le seul Yorke s'affaire au Rhodes tandis que le reste du groupe bidouille et trifouille des pédales d'effets pour donner un effet d'écho "inversé" à la voix de son leader.
A chaque fan, manquait sans doute un ou des titres fétiches, car forcément le répertoire du groupe est à présent très étoffé, mais comme on l'a vu, dans une set-list privilégiant les derniers efforts du groupe au détriment des anciens -ah, j'oubliais un Just infernal asséné à un public reconnaissant- il m'a semblé sur le moment, et au travers de ce que j'ai pu en lire sur différents blogs, qu'il ne se trouvait que peu d'aficionados pour se plaindre de la sélection des titres ; c'est dire l'intelligence dont a fait preuve le groupe dans son parcours.


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