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Julien fournie haute couture aw17-18

Publié le 15 août 2017 par Pascal Iakovou @luxsure

PREMIER ORACLE Automne-Hiver 2017/2018

Défilé du 4 juillet 2017

Julien Fournié rend hommage aux femmes de destin qui sont ses clientes. Loin de toute tendance, à mille lieues de la vulgarité des tenues des " red carpets ", ces femmes de pouvoir s'inscrivent en authentiques icônes de mode. C'est à l'intention de ces muses que le couturier propose des ensembles aux coupes acérées qui redressent les corps pour définir l'élégance de la Haute Couture de toujours dans une expression d'aujourd'hui avec quelques accents délicatement gothiques. Sa palette de couleurs (" nude ", noir et or) se décline dans des matières choisies : mohair, jersey, dentelles et la faille de soie que Julien Fournié utilise pour la première fois dans sa maison. Si seules les manches trois quarts permettent d'apercevoir la peau nue, l'épiderme est ailleurs parfois voilé d'un tulle chair sur tout le corps, brodé de sequins noirs, ou orné d'une dentelle dans un décolleté géométrique. Pourtant lci la féminité est partout sensuellement célébrée, y compris dans les pièces dépourvues de décolleté et de transparences. C'est d'abord dans la silhouette près du corps que la sensualité est suggérée, reproduisant le geste du morphing sur le haut, avec des emmanchures kimonos qui permettent de sculpter le buste tandis qu'ampleurs, volants et quilles se réservent le droit, à partir des hanches, de rythmer la démarche de celles qui porteront ces pièces d'exception. On retrouve cette même rigueur et ce même mouvement dans les manteaux et trenchcoats, tandis que les brillances des tissus brodés se réservent souvent aux fonds de robes portés en-dessous des longs déshabillés aux transparences étudiées. Les jacquards exclusifs de la saison se parent d'or, dans des motifs de lotus géométrisés, ou se réclament du tachisme des années 1940, tout comme cette grande robe de taffetas noir rebrodé de sequins or. Ailleurs, toujours dans les tons or, ce sont des épingles à nourrice qui semblent maintenir le bustier à la Charles James d'une spectaculaire robe en faille de soie nude. Avec les épaules presque toujours couvertes, les tenues affectionnent les drapés noués souvent fixés par des réinterprétations maison de bijoux anciens en marcassite, onyx et argent massif Les cheveux courts soulignent le regard comme les plumes posées sur les paupières. Ici et là, c'est une couronne de plumes qui barre le visage, comme le trait de crayon du couturier pour rapporter sur les mannequins le geste de ses énigmatiques illustrations de mode. Aux pieds de ces dames, la Salomé règne en maîtresse quasi absolue rehaussée d'un patin discret. Déclinée la plupart du temps en " nude ", elle s'illumine parfois, sur toute la surface du talon signature de la maison d'un cuir or blanchi. On note que les longueurs semblent faire flotter les robes longues à quelques centimètres au-dessus du sol comme pour laisser entrevoir la volupté en paraphrasant ces alexandrins d'Alfred de Musset ; " Et quand on voit le pied, la jambe se devine. Et tout le monde sait qu'elle a le pied charmant. " La mariée arbore un ample manteau de cour en faille " nude " sur un fourreau en dentelle ivoire aux empiècements géométrisés pour mieux marquer les courbes de son corps. Sans aucun voile, elle n'ôtera la couronne de plumes qui masque son regard que pour embrasser celui avec lequel elle s'apprête à sceller son destin.


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