Le Journal de Jules Renard est une mine d’enseignements. C’est une lecture extraordinaire, à propos de l’être humain et bien plus.
Voici la première moitié des notes recopiées dans l’année 1899.
Excellente lecture !
1899.
14 avril :
Pour un écrivain qui vient de travailler, lire, c’est monter en voiture après une marche à pied pénible.
19 avril :
Je ne me contente pas de la vie intermittente : il me faut de la vie à chaque instant.
24 avril :
La fausse modestie, c’est déjà très bien.
29 avril :
Il me faudrait, madame, pour dire ce que j’éprouve, un mot qui serait à « larmes » ce que « sourire » est à « rire ».
1 mai :
Il y a les conteurs et les écrivains. On conte ce qu’on veut ; on n’écrit pas ce qu’on veut : on n’écrit que soi-même.
14 juin :
Au fond de tout patriotisme il y a la guerre : voilà pourquoi je ne suis point patriote.
19 juin :
Les étoiles. Il y a de la lumière chez Dieu.*
20 juin :
J’ai mes défauts comme tout le monde ; seulement, je n’en tire aucun bénéfice.
21 juillet :
Notre vie a l’air d’un essai.
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