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Et l’Espagne vaincu

Publié le 29 juin 2008 par Benjphil

290608_trophee_ReutersComme quoi bien des choses irréelles arrivent, l’Espagne et son soi-disant jeu offensif et séduisant ont remporté l’Euro 2008 en mettant fin au stéréotype d’une Allemagne au mental d’acier et qui gagne toujours à la fin (1-0).
Alors oui la Roja comptait encore quatre joueurs dans la surface allemande lorsqu’il restait 10 minutes à jouer en menant 1-0 pour une action de 2-0.
Dire que l’Espagne a produit du jeu durant ce Championnat d’Europe des Nations est quelque peu prétentieux. Luis Aragones dans sa folie traumatique n’a certes pas sorti Fernando Torres pour faire entrer un défenseur central mais a sorti Cesc Fabregas pour Xavi Alonso. Le second étant tout de même plus défensif que le premier. Moi le premier, louais les prétendues qualités mentales allemandes dignes d’un triple vainqueur de l’épreuve et de la Coupe du Monde. Allant jusqu’à faire de l’eugénisme pensant que c’était dans leurs gênes cette culture de la gagne qui fait qu’un teuton sort inévitablement vainqueur d’une finale. Les Espagnols étant, au regard de l’histoire, là par hasard c’est tout juste si le match devait avoir encore un semblant d’intérêt.
Et c’est bien l’inverse qui arriva. Cette Allemagne habituée depuis peu aux places d’honneur (Finaliste de la Coupe du Monde 2002, troisième de la Coupe des Confédérations 2005, troisième de la Coupe du Monde 2006) a même paru résignée à l’approche du coup de sifflet final laissant aux Espagnols le soin de faire un énorme bras d’honneur à l’Histoire. Pas tant que ça pour la génération Inesta, Fabregas, Torres, Sergio Ramos, champions d’Europe des moins de 17 ans et de 19 ans à plusieurs reprises depuis quelques années. Le mental de vendeurs winners étant de l’autre côté des Pyrénées. L’ouverture du score par Fernando Torres, qui a bien choisi son jour pour débuter son Euro, symbolise plutôt bien ce nouvel état d’esprit.

Un vrai favori pour le mondial 2010.

L’Espagne championne d’Europe, voilà une insanité de l’Histoire réparée, ne reste plus que les Pays-bas. Du coup, les Ibériques s’offrent la légitimité de prétendre au titre mondial d’ici deux ans. Leur faculté à se qualifier les doigts dans le nez pour les grands rendez-vous faisant foi de leur évidente participation.
Que cela soit claire, l’Espagne qui remporte cet Euro n’est pas imméritée à la vue du jeu proposé et surtout cette capacité à faire tourner le score à sa faveur lorsque le contexte du match le demande (comme lors de la demi-finale contre la Russe avec la sortie de Villa et l’entrée de Fabregas). L’on remarquera aussi que la culture du gabarit qui fait foi de nos jours en a pris un coup dans la gueule avec un groupe ibérique assez petit et pas spécialement athlétique, mais surtout technique.

Ballack, Ullrich même combat…

200608_BALLACK_leadAinsi fond trois fois fond, les désillusions germaniques dans une grande compétition et d’un siècle qui ne semble vraiment pas fait pour eux. Et si Schweinsteiger clamait haut et fort en avoir marre des places d’honneurs, le fait est que l’équipe d’Allemagne, génération Michael Ballack, doit se rendre à l’évidence d’un destin plombé tel Jan Ullrich sur les cols du Tour du France avec ses cinq deuxièmes places (1996, 1998, 2000, 2001 et 2003).
Qui d’autre que le natif de Göriltz en ex-RDA (comme Ullrich) pour symboliser (oui parce qu’il y a beaucoup de symboles dans cette soirée) ce soudain esprit de la lose ? Son bilan annuel est d’être deuxième de Premier League avec Chelsea, finaliste de la Ligue des Champions et finaliste de l’Euro (logique vue sa piètre prestation et sa demi-douzaine de faute commises avant la mi-temps qui aurait pu lui valoir une expulsion). Une saison à s’y méprendre à celle de l’an 2002 où il a perdu la finale de Coupe d’Allemagne, finit deuxième de Bundesliga et finaliste de la Ligue des Champions avec son club d’alors, le Bayer Leverkusen, avant d’être suspendu pour la défaite de la Mannschaft contre le Brésil lors de la finale de la Coupe du Monde (2-0). Quant ça veut pas…


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