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L'Espagne, 44 ans après

Publié le 30 juin 2008 par Patrick

Au terme d'une finale, comme souvent, fermée, l'Espagne a remporté son second championnat d'Europe des Nations, 44 ans après le premier acquis dans les années 60. Une période où aucun des joueurs n'étaient encore nés, bien évidemment, mais durant laquelle le sélectionneur hispanique, Luis Aragonès, avait déjà des pulsations footballistiques dans le sang. Luis Aragonès, tellement critiqué durant son mandant, mais qui aura fait taire tous ses détracteurs pour son dernier match à la tête de la sélection, avant de rejoindre Fenerbahçe. Retour sur cette finale disputée à Vienne, et clôturant un superbe mois de juin, durant lesquels des millions de supporters ont vibré.

Finalement, Gary Lineker n'avait pas totalement raison. Le milieu anglais avait pourtant presque vu juste en annonçant au milieu des années 80: "Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin ce sont toujours les allemands qui gagnent". Cette généralité avancée ne s'est donc pas vérifiée au coup de sifflet final de la rencontre opposant les germaniques aux espagnols. Une rencontre qui paraissait alléchante, quand au terme des quarts de finale on se disait qu'on pourrait assister à une ultime rencontre Turquie - Russie. Et pourtant, cette finale inédite ne nous a pas offerte le spectacle escompté, comme dans la plupart de ses matchs à très grand enjeu. Un but, un seul, signé Fernando Torres peut après la demi heure de jeu est venu apporter une modification à un score figé le reste du temps. Un temps que les allemands voyaient bien rapide, eux qui ne trouvaient aucune solution pour troubler une arrière garde hispanique bien en place. Ce quatuor Ramos - Marchena - Puyol - Capdevilla qui peut se targuer d'avoir été la véritable base du succès de leurs couleurs durant cette compétition, en ayant concédé seulement deux buts, lors des deux premiers matchs. Deux premières rencontres durant lesquelles Villa aura éclaboussé de son talent la planète football, signant quatre buts lui permettant de finir meilleur buteur du tournoi. Mais on retiendra donc surtout ce but, encore une fois l'unique du match, signé Torres d'une balle piquée par dessus Lehmann, alors que Lahm semblait avoir pris le dessus sur l'avant centre de Liverpool. El Nino qui pourrait d'ailleurs prétendre lui aussi à la plus belle récompense individuelle, le Ballon d'Or, tandis que tout le monde annonce déjà Ronaldo comme étant le futur lauréat. Mais l'heure n'étant pas encore aux distinctions personnelles, saluons la __performance d'ensemble des nouveaux champions d'Europe__, qui succède donc aux grecs à un palmarès où ils écrivent leur nom pour la seconde fois. Et on aura beau dire ce qu'on veut, ce trophée n'est qu'une récompense totalement méritée pour une nation vibrant football, mais ayant toujours eu du mal à faire briller son équipe nationale lors des plus grandes compétitions, continentales ou intercontinentales.

Pour en revenir à cette rencontre, nous aurions beau eu chercher durant les 90 minutes, revoir le match maintes et maintes fois, ormis une tête de... Torres encore lui peu avant son ouverture du score, aucune occasion digne de ce nom n'est venue émailler une rencontre fermée à double tour. Après le but de l'ancienne idole madrilène, de l'Atlético pour être précis, une fois n'est pas coutume, les coéquipiers d'un Ballack muselé ne trouvaient jamais une brèche pour inquiéter un Casillas qui pourra raconter qu'il aura disputée une finale avec autant de pression qu'un match amical. Alors finalement, que dire? Sinon que les meilleurs ont gagné, et que au détriment d'un quatrième trophée européen pour les allemands, c'est une seconde couronne que les hommes du Roi Juan Carlos, présent pour l'occasion, viendront partager avec leurs supporters du côté du Madrid, très prochainement. Il y a tellement longtemps que les hispaniques attendent cet événement qu'ils pourront certainement faire couler la sangria à flot, pendant que les litres de bière allemande resteront dans les futs. Seule équipe invaincue de toute la compétition, Iniesta et ses coéquipiers auront au final dominés assez nettement cet Euro 2008, où ils finissent donc en apothéose. Le 77ème et dernier but, avec au départ une superbe ouverture de Xavi, aura offert un ultime rebondissement dans un __tournoi riche en rebondissements__ et qui nous a offert du football que l'on aime, offensif.

Dans quatre ans, l'Espagne défendra donc son titre, honneur dont elle n'avait plus gouté la pression depuis très longtemps. Ce sera en Ukraine et en Pologne, et entre temps on aura vécu une coupe du Monde en Afrique du Sud. Le football s'internationalise encore et encore de jour en jour, et nous vivons des compétitions dans des endroits inédits pour le ballon rond. L'Espagne semble avoir pris goût à inaugurer des pays émergents sur le vaste monde du foot, elle devra maintenant prouver ce fait lors des prochaines compétitions, en égrenant son beau et tout récent titre de meilleure nation européenne.

Les notes, par Pausa:

Espagne:

Casillas : Considéré comme l’un des meilleurs gardiens du monde, il a tenu son rang, a été sur tous les ballons, surtout aériens. Solide : 7.5

Ramos : Solide derrière, précieux devant, il aurait mérité d’être récompensé par un but lors d’une de ses quelques tentatives dont une tête plongeante sortie par Lehmann. Déterminé : 8.5

Puyol : Bon pendant la majeure partie du match, mais a parfois confondu vitesse et précipitation, sa prestation est entachée de deux ou trois erreurs qui auraient pu coûter cher. Moyen : 6

Marchena : Meilleur que son coéquipier de défense centrale, il a rendu Klose quasi invisible sur ce match. Rassurant : 7.5

Capdevila : Le jeu allemand ayant beaucoup penché à gauche on n’a pas beaucoup vu le joueur de Villareal, cependant il essaya de temps à autres de monter aux avants postes et tenta même un tir. Discret : 7

Senna : C’est un roc, c’est un cap, c’est… bon vous m’aurez compris, la base de l’équipe, à la fois à la récupération et à la construction, l’une des clés de voûte de l’équipe durant toute la compétition. Indispensable : 8

Iniesta : Etonnant à la récupération alors qu’il était, à la base, positionné en ailier droit, il n’a pas beaucoup percuté offensivement, ses centres en retrait à répétition étaient trop prévisibles. Couci Couca : 7

Xavi : Auteur de LA passe du match, celle décisive, et un peu chanceuse, qui occasionna le but, il ne fut pas beaucoup plus visible que son comparse barcelonais. Il a effectué quelques bonnes passes vers l’avant. Précieux : 7.5

Fabregas : De bonnes passes, mais rien de transcendant non plus, il a fait son job sans toutefois endosser le rôle de meneur, comme contre la Russie. Présent : 7

Silva : Vous allez peut être me trouver un peu sévère, mais je n’ai pas vu le petit meneur qui a emballé l’équipe dans les précédents matchs, mais plutôt un jeune joueur dépassé par l’enjeu. Décevant : 6

Torres : Esseulé en pointe, il ne s’est pas procuré beaucoup d’occasions, finalement il a beaucoup décroché et participé à la construction de jeu. Auteur du but de la victoire. Messie : 8

Xabi Alonso : Un peu invisible. Non noté.

Cazorla : Un peu invisible. Non noté.

Guïza : Une rentrée utile qui aurait pu permettre à l’Espagne de faire le break sur une tête remisé (visiblement sa spécialité) pour Senna. Non noté.

Allemagne:

Lehmann : Moi qui l’avais critiqué lors de ma présentation de cette finale, il m’a agréablement surpris, certes peu efficace sur le but, il a réussi quelques parades déterminantes pour ne pas que son équipe ne sombre définitivement. Surprenant : 7.5

Friedrich : Là encore j’ai été mauvaise langue avec le pauvre Arne, il n’a pas été bon, loin de là, mais n’a jamais mis son équipe en danger non plus. Passable : 6

Mertesacker : Pfff, je sais pas trop, il est grand et fut relativement présent de la tête, mais sinon… Un match moyen, comme dirai Thierry Rolland, il ne partira pas en vacances avec Fernando Torres. Torresifié 5

Metzelder : Il a maintenu la baraque dans le naufrage défensif de la Mannschaft, il a néanmoins été à deux doigts de marquer contre son camp. Esseulé 6

Lahm : Comme d’habitude il a bien percuté devant et a été à la peine derrière, il fait une grossière erreur causant la défaite. Il est sorti à la mi-temps, je ne suis pas sur que c’est été la meilleur solution, un repositionnement plus offensif aurait pu être plus judicieux. Lahmentable : 4

Frings et Hitzlsperger : Prix de groupe pour le duo récupérateur de l’Allemagne, il a beaucoup couru après le ballon et à tout fait sauf le récupérer. Inutiles 5

Ballack : Avec le capitaine allemand c’est tout ou rien, pour ce match ce fut rien… A croire qu’il est maudit avec les finales. Pfff 5

Schweinsteiger : Le seul joueur offensif allemand à avoir un peu tenté, mais sans succès et sans grand talent. Courageux 6

Podolski : Une ou peut être deux courses vers l’avant avec le style qu’on lui connaît sinon il fut l’ombre de lui-même. Fantomatique 4.5

Klose : Marchena l’a mis au pas, et il ne fut jamais en mesure de faire quoi que ce soit si ce n’est contemplé le match, il aurait pu faire un scrabble avec Casillas qui a rarement été mis à contribution par l’avant centre. Inexistant 4

Janssen: Plus solide défensivement que Lahm, il a aussi moins percuté offensivement, même si il a lancé une belle attaque. Solide 6.

Kuranyi et Gomez : Là encore prix de groupe pour les deux lourdaux de l'attaque allemande, il n'ont servi à rien, sauf peut être Kuranyi sur une ou deux actions... défensive. Non notés vu le temps qu'ils ont joué et de toute façon ca n'aurait pas atteint des sommets.


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