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Kevin (Probably) Saves the World (2017): Ou ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?

Publié le 24 octobre 2017 par Jfcd @enseriestv

Kevin (Probably) Saves the World est une nouvelle série diffusée depuis le début octobre sur les ondes d’ABC aux États-Unis et CTV au Canada. Afin d’expliquer quelque peu la teneur du titre, nous avons le personnage principal Kevin (Jason Ritter) qui après une tentative de suicide décide de séjourner pour quelque temps chez sa sœur jumelle Amy (JoAnna Garcia Swicher), récemment veuve. Un soir, une météorite tombe non loin de leur propriété et avec sa nièce Reese (Chloe East), le protagoniste découvre une géante comète qui métamorphose sa vie une fois qu’il la touche. C’est qu’Yvette (Kimberly Hebert Gregory) apparaît et lui annonce qu’elle est son ange gardien. En gros, lui et 35 autres « élus » doivent sauver le monde en le rendant meilleur. La prémisse est aussi floue que les trois premiers épisodes. En effet, plus on avance et plus on est perdu et on voit mal en quoi les missions de Kevin apportent quoi que ce soit à la paix universelle. Quant aux personnages principaux, il leur manque une touche d’humanité supplémentaire… ce qui est ironique étant donné le sujet de la fiction.

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Garder la foi

New-Yorkais d’adoption, après sa dépression Kevin décide de regagner son Texas natal, mais considérant son état, il n’est pas à même de consoler sa sœur dont le mari est mort il y a peu de temps. Incapable aussi de se rapprocher de sa nièce, tout change une fois qu’il rencontre Yvette… Mais pas tout de suite. C’est que le protagoniste doit d’abord encaisser le choc, lui qui est persuadé d’être atteint de visions. En effet, il est le seul dans son entourage à pouvoir voir Yvette, si bien que pour les autres, il parle dans le vide, ce qui en inquiète plus d’un. Pourtant, petit à petit, il se plie aux désirs de son ange gardien. Dans le second épisode par exemple, il doit sauver le propriétaire d’une brasserie qui est en conflit avec son fils et dans le troisième, il doit aider des fiancés à rompre leurs vœux.

Depuis la rentrée sérielle, les networks font preuve d’un flagrant manque d’imagination en nous proposant des fictions procédurales convenues à souhait et en ce sens, les attentes étaient hautes pour Kevin (Probably) Saves the World qui « osait » sortir du moule. Qualifié par la production de comédie/drame/fantastique, le pilote à la limite conjugue assez bien ces trois genres. Les protagonistes sont tous touchés par un bouleversement personnel, mais l’arrivée d’Yvette ajoute une pointe de légèreté dans l’ensemble avec une mission pour le moins intrigante. Et à l’image de Kevin, on est aussi déstabilisé par son nouveau futur. La rupture survient à la fin de l’épisode. On le voit serrer dans ses bras un malentendant à l’aéroport et s’exclamer ensuite « I understand now! » Pourtant, c’est tout le contraire pour le public. De toute façon, dans la deuxième semaine, tout est à refaire pour lui parce qu’Yvette ne cesse de parler en paraboles, ce qui rend sa tâche de sauver le monde assez complexe. En effet, des phrases comme « You have a sacred mission to restore balance to the world – by anointing 35 » ou encore « This is something that has never happened in the history of humanity! But this will get results » sont loin d’éclairer le téléspectateur.

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Le mode de pédagogie d’Yvette et les actions conséquentes de Kevin sont tout aussi confusants. Par exemple, l’ange gardien exige que son protégé fasse des pompes sous la pluie ou plus tard pendant son sommeil, elle l’oblige à suivre un ballon qui s’en va dans les airs au péril de sa vie. Quant aux missions, on se demande en quoi sauver le propriétaire d’une brasserie d’un second infarctus ou briser un couple sur le point de se marier pourrait bien relever de l’intervention divine. Restent les visions du protagoniste chaque fois qu’il réussit ses à faire le bien. Une fois, c’est un océan au-dessus de sa tête dans l’ascenseur qui se décharge sur lui. Plus tard, c’est une myriade de papillons qui sortent de sa garde-robe. Sinon, ce sont des indigènes portant un masque qui durant un de ses rêves le fixent des yeux. À toutes ces hallucinations, pas la moindre explication. On lance la serviette.

Un repenti ?

Jason Ritter a beau pouvoir compter sur un charisme certain, lui et tous les autres personnages se révèlent mal définis. On sait par exemple que Kevin vivait en ville, qu’il faisait beaucoup d’argent et qu’il était assez égocentrique. Comme le lui dit Yvette qui apparemment le connaît très bien : « You’ve spent your life focused on things that don’t really matter like money, power, sex, external appearance, but none of that’s made you happy. » Or, quand la série s’amorce, c’est un être meurtri qui s’installe dans la maison de campagne du Texas. L’usage de flashbacks aurait été utile pour qu’on puisse le suivre dans sa transformation, de même que son désespoir qui l’a conduit à faire une tentative de suicide, mais en vain. On nous révèle bien quelques détails ici et là, mais ils sont loin d’être suffisants pour le moment.

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Le même problème se pose lors de ses missions. Au deuxième épisode, il se propose d’aider le fils du propriétaire de la brasserie qui ne sait comment avouer à son père qu’il ne veut pas prendre les rênes de l’entreprise familiale. La conversation est brouillonne et en moins de deux notre « élu » a convaincu son interlocuteur d’avoir une discussion franche avec son paternel. Or, c’est à l’hôpital qu’il découvre qu’il a aidé ce dernier puisque les médecins ont pu prévenir un infarctus encore plus dangereux. Dans cette optique, comment nous attacher davantage au personnage principal alors qu’il commet le bien sans le savoir, voire par pur hasard ? Des gens comme Yvette diront que c’était écrit dans le ciel… Amen.

Kevin a beau essayer de sauver le monde, rien ne nous indique en revanche que la série puisse l’être. C’est que le premier épisode n’a attiré que 4,2 millions de téléspectateurs avec un taux chez les 18-49 ans de 1,02. Deux semaines plus tard, l’auditoire semble s’être stabilisé aux alentours de 3,26 millions (taux de 0,80). C’est trop peu pour espérer un renouvellement, mais mis à part The Good Doctor, ABC connaît un début de saison assez catastrophique si bien que des séries comme celle-là pourraient obtenir un sursis.

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