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Doctor Foster (Saison 2, 5 épisodes) : se détruire pour mieux repartir

Publié le 26 octobre 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


La première saison de Doctor Foster était une agréable surprise mettant en scène Gemma Foster, une femme effondrée par la nouvelle que son mari la trompait. C’était l’an dernier, mais deux ans plus tard le docteur Foster a repris les consultations. Elle a repris le cours de sa vie avec son fils Tom dans la ville de Parminster. La première saison était surtout là pour raconter comment l’on peut déconstruire son propre bonheur et la petite vie bien rangée d’une famille dans une banlieue sage et calme. Tout cela était intense et au fil des épisodes, je m’étais rendu compte de la puissance narrative de cette petite série. C’était l’histoire d’une femme meurtrie, qui avait besoin de trouver un sens nouveau à la réalité dans laquelle elle venait d’être plongée. Pour une série qui était faite pour n’être qu’une mini-série, difficile de savoir où est-ce qu’une seconde saison peut réellement nous embarquer. La problématique cherche alors à évoluer de façon naturelle. Un peu comme The Affair mais de façon complètement différente, la saison 2 est celle de se reconstruire après l’échec d’un mariage. La série est très psychologique et cherche donc à parler de comment tourner la page quand on a été trahi dans son propre mariage, et comment aller de l’avant alors que ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile non plus.

La saison se concentre alors sur cette séparateur douloureuse. Quand on se souvient de la fin de la saison précédente, cela ne pouvait pas être une saison pleine de bonheur. Du coup, la confrontation entre Gemma et son ex Simon est intéressante et les scénaristes ont su renouveler un peu l’esprit de Doctor Foster sans pour autant changer complètement la façon de faire de la série. La bataille que chacun des deux personnages mène afin de détruire l’autre est assez fascinante. La série continue d’utiliser les procédés narratifs de la première saison, où les émotions sont au centre même de l’histoire. La série cherche alors à raconter les histoires de ses personnages autrement et le casting est toujours au sommet de son art. A commencer par Suranne Jones qui m’éblouie à chacune de ses apparitions. Le scénariste et créateur de Doctor Foster réitère cette année en poussant les émotions à leur paroxysme, ce qui met forcément les personnages dans des situations légèrement délicates. Jones face à Bertie Carvel parvient à trouver une façon de nous faire aimer les voir se détester. Et les deux semblent eux aussi adorer se détester. Chacun des deux aime mettre des battons dans les roues de l’autre et cela se fait sans vergogne. Chacun est prêt à tout pour prendre le dessus sur l’autre. Et tout cela se fait sans penser aux conséquences des actions. Mike Bartlett ne va pas par quatre chemin dans son histoire, mais c’est le côté direct qui fait tout son effet aussi.

Le penchant pour la manipulation et la vengeance est intéressant, d’autant plus que la série tire vers l’obsession de chacun de ses personnages. Afin de jouer là dessus à fond, nous tombons alors dans une sorte de mise en scène propre et digne d’une tragédie romaine. Afin de nous séduire, la série tombe alors dans tous les excès possibles et imaginables chez ses personnages. Et c’est plutôt une bonne chose finalement puisque cela permet de passer un bon moment sans se poser de trop de questions. La saison 2 décide aussi de donner une place intéressante à Tom, le fils. C’est un adolescent perdu entre la guerre de ses parents. La tendresse de ce dernier permet de casser un peu le côté très vengeur des deux parents qui n’ont aucune pitié l’un pour l’autre. La première saison était celle de l’infidélité et de la façon dont la découverte de cela peut influer sur la vie d’un couple. La saison 2 prend alors un tout autre sujet en grippe : celui de la séparation et de ses conséquences. Finalement, même si une saison 3 n’est pas nécessaire, je suis sûr et certain que Mike Bartlett sera capable comme The Affair a su le faire aux Etats-Unis, à nous trouver une nouvelle mécanique afin de nous intéresser à un tout nouveau sujet. Le fait que l’être humain soit autodestructeur est une bonne façon d’aborder une telle histoire et c’est le point de chute de Bartlett.

Note : 7/10. En bref, une saison 2 réussie.


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