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Bakhita, Véronique Olmi

Par Catherine école-Boivin

#albinmichel. Je viens de lire Bakhita,de Véronique Olmi, un livre dense, à la rage retenue, à la terre chaude et injuste. Il n'y a dans ce livre ni le sourire d'une enfant, ni de paix au fil des pages il y a beaucoup de larmes, ici c'est la mort qui n'en finit pas de s'approcher d'une enfant et avec elle celle de tous les enfants martyrs, qu'ils soient jeunes ou plus vieux, les enfants razziés. Il y a pourtant une vive écriture grandiose, fluide, belle dans ce récit étrange, où se mêlent les sens de l'Afrique et l'horreur bestiale des humains.  L'argent, le sexe, l'alcool, le pouvoir, les fusils ...

Ce livre happe, fouette, on rentre dans ses pages sans en ressortir vraiment. Il raconte en entier, une femme à qui on va prendre jusque la peau et le dessous de la peau. On se dit c'était avant tout ça, cette cruauté, cette rage de tuer et de jouer les vies, de voler la joie et la simplicité, et on ferme le livre, on regarde autour du monde et des "Bakhita", fille et garçon, il y en a encore de si nombreux en Afrique, en Asie, on le sait et ni l'Unesco, ni l'Onu ne bougent, il suffirait de couper les vivres aux massacreurs, annuler les comptes en banque de ceux qui soutiennent de tels trafics, mais l'argent sert aux causes cachées et on continue de martyriser et violer des vies. Bakhita se mettra sous la protection de Dieu, protégera les plus pauvres mais aura perdu sa liberté à 7 ans. C'est donc un livre cercueil, au couvercle grand ouvert que je referme à l'instant, le plus beau selon moi de la rentrée littéraire. Un livre à l'écriture puissante, passionnant, touchant où la douleur des corps se mélangent au martyr de la terre.


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