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[Critique] JIGSAW

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] JIGSAW

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Titre original : Jigsaw

Note:

½
☆
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Spierig, Peter Spierig
Distribution : Callum Keith Rennie, Matt Passmore, Tobin Bell, Hannah Emily Anderson, Clé Bennett, Laura Vandervoort, Paul Braunstein, Mandela Van Peebles, Brittany Allen…
Genre : Horreur/Suite/Saga
Date de sortie : 1er novembre 2017

Le Pitch :
Jigsaw, le terrifiant tueur au puzzle est mort depuis 10 ans. Pourtant, une série de cadavres retrouvés en ville laisse à penser que celui-ci est bien vivant et qu’il vient de débuter un nouveau jeu. Serait-il revenu d’entre les morts ? Un flic et un médecin légiste mènent l’enquête…

La Critique de Jigsaw :

Saga d’horreur bien moisie s’il en est, qui a toujours basé sa dynamique sur des mises à mort bien gore, justifiées par une série de scénarios complètement crétins, Saw a tout de même réussi à tirer sur la corde au fil de 7 films. Sachant que dans le lot, seul le premier fait bonne figure. Les autres étant de vulgaires torture-porn torchés à la va-vite par des réalisateurs peu concernés et par des producteurs surtout désireux d’engranger un maximum de pognon. Voir un 8ème volet débouler alors qu’on nous avait promis que c’était bel et bien terminé, n’avait donc rien de rassurant. Surtout en sachant que Tobin Bell figurait au générique, lui qui reprend donc le personnage de Jigsaw, qui est, pour rappel, quand même censé être mort depuis le 3ème épisode… Voilà qui promettait !

Jigsaw

Sang pour sang navet

Jigsaw se base sur un script qui s’impose rapidement comme la copie de ceux de tous les autres épisodes. En gros, le spectateur qui n’a vu que le premier volet et qui déciderait, on ne sait trop pourquoi, d’aller voir celui-là, ne sera pas dépaysé. Des personnages sont retenus prisonniers par Jigsaw, qui les soumet à une série d’épreuves pour rétablir un sorte de justice. Épreuves au terme desquelles un ou plusieurs participants passe de vie à trépas dans des circonstances extrêmement violentes. En parallèle, une enquête policière est menée par des flics complètement aux fraises, il y a un twist final et hop, générique de fin. Rien ici de vient bousculer cette routine bien confortable et rien ne vient donc nous empêcher de sombrer dans un ennui total, si ce n’est la bêtise abyssale qui caractérise les dialogues, les rebondissements et le dénouement. En gros, à l’instar de la majorité des autres Saw, Jigsaw a été écrit à l’arrache et ça se voit.
Mais il y a le gore. Après tout, on ne va pas voir un Saw en priorité pour son scénario ou pour le jeu des acteurs ou encore pour la mise en scène, mais bel et bien pour en prendre plein la gueule. Pour assister à des meurtres hyper crades et avoir l’impression de subir de multiples outrages… Normal. Pour autant, les amateurs de barbaque devront revoir leurs espérances à la baisse concernant ce 8ème film, car ici, si les mises à mort, qui n’ont rien d’inventif, sont il est vrai parfois violentes, force est de reconnaître que l’aspect gore a tout de même été mis en sourdine. Un comble quand on sait que là est précisément la moelle substantielle de la saga. Alors oui bien sûr, il y a bien des trucs un peu sales, mais Jigsaw, dans l’ensemble, est beaucoup moins outrancier que d’autres volet de la franchise.

Arnaque et cie

Et le tueur alors ? Mort ou pas mort ? Comment les scénaristes ont-ils justifié son retour ? On ne dévoilera bien entendu rien du dénouement sinon qu’il est très roublard, assez malhonnête et parfaitement débile. Pas dans le bon sens hein. Dans le mauvais. Jigsaw tente, assez maladroitement, mais avec un aplomb qui n’encourage pas du tout à une quelconque pitié envers cette nullité crasse, de nous retourner le cerveau mais ne fait au final que souligner sa propre vacuité. De toute façon, tout ceci est très symptomatique d’une certaine incapacité chronique actuelle à ne pas comprendre les codes du film d’horreur (et à ne pas les respecter) et à exploiter des mauvaises idées jusqu’à ce que celle-ci soient tellement usées qu’elles ne peuvent que donner des films parfaitement nazes. Des films comme Jigsaw, qui est non seulement le plus mauvais opus de la saga, ce qui n’est pas peu dire vu le niveau des précédents, mais aussi le plus énervant. Parce que c’est tout pourri, parce que ce n’est même pas vaguement choquant ou ne serait-ce qu’un peu ambitieux, et parce que les mecs aux commandes sont tout sauf des manches. Car oui, pour la première fois depuis le premier Saw, qui était réalisé par James Wan, des réalisateurs dotés d’une vraie vision de cinéma sont aux manettes, à savoir les frères Spierig, auxquels ont doit les très bons Daybreakers et Predestination. Des cinéastes que l’on ne reconnaît jamais dans ce bordel infâme. Que s’est-il passé ? Difficile à dire mais une chose est sûre : Jigsaw fait office de méchante tâche dans leur filmo. Pourvu que ça s’arrête là…

En Bref…
Parfaitement vain, anecdotique, très ennuyeux, mal fagoté, pas si gore et totalement crétin, Jigsaw ne créé pas la surprise et s’avère aussi mauvais que prévu. Un long-métrage que les pourtant talentueux frères Spierig, ici transparents au possible, n’auront pas réussi à sauver. Un peu à l’image de ces acteurs, souvent aux fraises, qui s’ébattent dans tous les sens au cœur d’une histoire inintéressante et de plus assez gonflante, qui n’a absolument aucun intérêt. À l’image du film dans son ensemble. Et si on arrêtait les frais ?

@ Gilles Rolland

Jigsaw-2017
  Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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