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Les médias ont la fièvre

Publié le 01 juillet 2008 par Careagit

Quelques minutes avant le coucher dominical hier soir. Je me balade sur la toile et tombe sur la vidéo Off de Nicolas Sarkozy, tournée apparemment à son insu au cas où... Bonté du ciel, il dérape (enfin il dérape aux yeux de ceux qui filme) et rend comestible le subterfuge. Peu de temps aprés, le cadeau se retrouve posté chez Rue89, média connu pour sa ligne éditoriale rosée tout autant que pour sa capacité à lancer les buzz sur la toile. Cela est allé vite, trés vite (trop vite?).
Hier soir j'ai hésité à faire un billet relatant mon profond dégout pour ce genre de manières qui pousse des médias de qualité à faire du vide une information. En l'espèce c'est exactement le cas. De plus le texte de présentation de Rue89 est terriblement orienté. Aprés une rapide présentation des protagonistes, le journaliste fait le récit de la scène. Si il n'y a rien a redire dans la second paragraphe, le troisième me semble en revanche faussé. Il s'agit là d'aborder la "placardisation" du journaliste Gérard Leclerc, effectivement historiquement écarté au profit de Mme Chabaud (Selon Wikipedia). Cette conversation présentée dans le résumé comme taquine, limite agressive, est en fait plutôt approuvée par le dit Gérard Leclerc qui, approuvant le propos du président, fustige lui même le procédé dont il fut la victime en affirmant que ce fut compliqué... Je ne m'étalerai guère plus sur le fond de la conversation Off tant son contenu me semble totalement inutile, le technicien ne salut pas le Président, ce dernier s'emporte injustement selon moi. . Ce qui me gène c'est l'adaptation faite par Rue89 et la vitesse de la transmission du bébé. En termes français, cela s'appelle de la malhonnêteté. Ce midi, le dossier fait la une de Libération.fr, histoire de satisfaire les commentateurs désireux de vomir un peu plus sur le pouvoir en place.
Sur cette affaire, je ne peux que vous conseiller de prendre connaissance du billet d'Embruns qui semble partager mon dégoût pour ce journalisme de caniveau.
Nous voilà donc en bonne situation, le journalisme se segmente de plus en plus. D'un côté, les flatteurs du Roi qui n'ose aborder les dossiers qui fâchent. De l'autre, les chiens agressifs, qui font de la moindre miette une montagne, du moindre vide, un gros titre. Mon collègue Chafouin doit être bien aise de cette nouvelle pierre dans le jardin de la profession, de plus en plus partisane, de moins en moins objective (d'un côté comme de l'autre). Dans cette optique, on ne peut que redouter que la réforme de la télévision publique, sur le papier totalement inutile, ne segmente que plus le monde journalistique en deux sphères.
Pour finir, vous noterez cette relative nouveauté dans le Big Brother is watching the Président il semblerai que même la chaîne concernée ne soit satisfaite de ce genre de pratiques, poussant même le vice jusqu'à réclamer une enquête interne pour trouver le fautif...

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5.1. Impartialité, indépendance

La crédibilité de France Télévisions et celle des professionnels qui travaillent pour elle sont indissociables et tributaires l’une de l’autre. Elle dépend non seulement de la rigueur et de l’équilibre des émissions mais également du refus, par l’entreprise et son personnel, de ce qui pourrait donner prise à des soupçons de partialité.
Le principe d’exclusivité s’impose à l’ensemble des journalistes sous contrat à temps plein. Toute collaboration extérieure revêt un caractère dérogatoire, donc exceptionnel.
Le journaliste, l’animateur, le présentateur, doivent s’assurer de ce que des intérêts croisés ne mettent pas en cause leur
indépendance et leur crédibilité.
Source: Charte de France Télévision


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