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Le nuage d'obsidienne, Eric Mac Cormack

Par Carolune

Il est des auteurs dont le caractère confidentiel constitue une profonde injustice...Eric Mac Cormack, écrivain canadien d'origine écossaise, rejoint pour moi cette liste.

Je viens de le découvrir, par le hasard d'une suggestion big-datesque, à travers son Nuage d'obsidienne

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La présentation de l'éditeur (Christian Bourgeois, c'est toujours bon signe !) :

 Ce qui m'était arrivé là-bas avait modifié tout le cours de mon existence. C'était un événement que je n'avais jamais été en mesure d'oublier. Ou de comprendre. " C'est à Duncairn que Harry a été trahi par l'amour de sa vie. Depuis, cette petite ville des Uplands écossais le hante. Devenu ingénieur des mines, il découvre lors d'un voyage au Mexique un mystérieux ouvrage dans une librairie miteuse : Le Nuage d'obsidienne. En page de titre, le nom de Duncairn le ramène des années en arrière. Peut-être vers la résolution du plus grand mystère de son existence...

Le titre d'abord m'a semblé somptueux; les premières pages sont un sortilège, avec, en particulier, une très marquante description - dans ce mystérieux livre trouvé dans une librairie - de ce "nuage d'obsidienne", nuage étal, noir et brillant, ayant la propriété de refléter le monde, identique et inversé, avatar atmosphérique du miroir.

C'est un livre à la première personne, aux accents initiatiques, et aux ancrages étonnamment flottants. Ainsi, aucune époque n'est précisément identifiable, ce qui donne au livre une agréable sensation d'éternité. On est au XXè siècle, voilà tout. Aucun trait du narrateur n'est très marqué non plus : son nom n'apparaît que par accident; seuls, le monde qui l'entoure - et c'est un vaste monde, car le livre tient aussi du roman d'aventures - et les événements qui l'affectent mènent  son existence. Seule clé de voûte de cette existence : le souvenir d'un amour absolu et malheureux, connu à Duncairn - le lieu du nuage, en Ecosse - et dont toute la vie du narrateur ne sera, à nouveau, qu'une forme de miroir.

Tout le livre me semble en fait être une variation, à la fois très proche de la grande littérature populaire et très labyrinthique, borgesienne, sur le thème du miroir, du monde inversé, du monde dans le monde. Un avatar sublime de cela est sans doute l'extraordinaire collection de livres miniatures - dont les Oeuvres complètes de Shakespeare écrites avec un cheveu ! -que le narrateur constitue à son fils, qui consacrera à son tour sa vie à ces livres-microcosmes.

Un livre à offrir aux amateurs de Borges, d'Umberto Eco...ou de très belle et de très vraie littérature.


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