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Le passeur, de Lois Lowry

Par Carolune

Un beau classique de la science-fiction de "jeunesse", aujourd'hui, qui a, comme Des Fleurs pour Algernon que j'évoquais l'autre jour, un très grand succès auprès de mes élèves de 3ème, même petits lecteurs...et qui peut mettre le pied à l'étrier de la lecture. Un livre précieux aussi, donc ! Par bien des aspects, d'ailleurs...

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La présentation de l'éditeur : 

Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveau-nés inaptes, sont " élargis". personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait continent était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux. quand l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, connue tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

On est là dans le genre si riche et si fécond de la dystopie, de ces mondes imaginaires cohérents, politiquement pensés, qui tournent au cauchemar. Dans le monde du Passeur, tout le monde baigne dans un bonheur d'imbéciles heureux - un peu comme dans Le Meilleur des Mondes. Toutes les aspérités potentielles de la vie sont gommées. Je ne peux m'empêcher de faire un lien avec ces gentils concepts assez vides de sens dont le politique nous rebat les oreilles à longueur de temps - le vivre-ensemble en étant un "bel" exemple, ou, dans le milieu scolaire, la "bienveillance" - tout en privant le peuple d'un accès réel et profond à la maîtrise de son existence... 

C'est un livre que j'aime beaucoup donner à lire aussi parce qu'il nous parle de l'importance du passé, du souvenir, individuel et collectif, et de l'humanité vide de sens que génère l'illusion de la table rase... Je l'ai donné avec cette arrière-pensée, notamment, lorsque l'enseignement de l'Antiquité a été violemment mis à mal par la réforme du collège, et que les discours sur le caractère "obsolète" (!)  des langues mortes ont fleuri plus que jamais, puisqu'ils étaient désormais officiellement promus... 

Ces questions essentielles sont traitées dans un style limpide, extrêmement accessible - même aux petits lecteurs, encore une fois, ou à ceux pour qui la lecture est en soi une activité difficile. J'ai vu beaucoup d'élèves sortir de cette lecture d'abord ravis, mais aussi ébranlés par les réflexions qu'elle a lancées en eux. Les adultes trouveront d'ailleurs aussi un grand intérêt à cette oeuvre cataloguée "jeunesse" ! 

#science-fiction     #faireliremonado    #dystopie    #littératurejeunesse


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