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« Le Che à Paris » : Fluctuat nec mergitur

Publié le 23 décembre 2017 par Pantalaskas @chapeau_noir

« Le Che à Paris » : Fluctuat nec mergitur
« Le Che à Paris »

Cinquante ans après son exécution le 9 octobre 1967 à La Higuera en Bolivie, Che Guevara reste un sujet historique sensible, pour lequel la controverse vient d’être ravivée encore avec le récent livre de Samuel Faber « Che Guevara : Ombres et lumières d’un révolutionnaire ».
Serait-ce la raison pour laquelle l’exposition « Le Che à Paris » qui vient de s’ouvrir dans les murs de la mairie de Paris connaît une histoire agitée ? Acceptée puis abandonnée puis reprise, l’exposition s’est retrouvée ballotée par les flots avant même de prendre le large. Force est de constater que tout n’a pas été fait avec la même célérité que pour une autre exposition. Les affiches sont placées à l’intérieur de l’enceinte de la mairie alors qu’habituellement elles sont visibles pour tous les piétons de la rue de Rivoli. Seul un modeste calicot sur une grille d’entrée signale l’existence de la manifestation.
L’argument de l’exposition semble pourtant clair, légitime au coeur de la ville : « L’exposition explore plusieurs facettes du Che : le lecteur insatiable, le sportif, le voyageur, le guérillero, le marxiste aspirant à voir émerger l’« homme nouveau », le médecin-phytothérapeute mais aussi le poète, le photographe et l’amateur d’art qui, chaque fois qu’il passait à Paris, se rendait au Louvre pour se figer devant le tableau de Jérôme Bosch La nef des fous. »
Organisée par l’association Pachamama (la «Terre Mère» des Incas) à l’initiative de Jean Cormier, biographe du Che et de Frédéric Brandon, président de l’association Pachamama et peintre, l’exposition met en présence la vie documentée de Che Guevara lorsqu’il venait à Paris et les oeuvres d’artistes contemporains sollicités pour accompagner cette présentation.

« Le Che à Paris » : Fluctuat nec mergitur

« L’an de l’anarchie » (Hommage à la commune) Jacques Monory 1971 et la moto de Che Guevara

L’axe central de l’espace d’exposition est consacré à cette proposition documentaire sur le Che à Paris. En perspective au fond de cette allée centrale on peut apercevoir la moto Norton 500 datant de 1939 avec laquelle il traversa le continent sud-américain en compagnie de son ami de vie Granado. Il ne s’agit pas certes de la véritable moto du Che mais d’un modèle rigoureuse identique à l’original. La plus célèbre photo du Che par Korda se devait d’accueillir les visiteurs, photo qui, elle-même, a fait l’objet de contentieux, contestations sur son origine et son auteur. Il reste que cette image iconique participe toujours au culte de Che Guevara.

« La nef des fous »

Pour en revenir à Paris, l’attirance du Che pour la capitale de la France lui fit un jour répondre à sa mère : « Visiter Paris est une nécessité biologique, un objectif auquel il m’est impossible de renoncer, me faudrait-il traverser l’Atlantique à la nage ».
Pourquoi une telle fascination de Guevara pour « La nef des fous » au Louvre ? Son ancêtre Féllipe de Guevara (dignitaire de la couronne d’Espagne en Flandre) défendit en 1560 dans ses « Commenrarios de la pintura » Bosh accusé de satanisme. Ce que découvrit le père du Che effectuant des recherches généalogiques. Jean Cormier estime que ce tableau devait rappeler au Che le « Granma », ce yatch qui servit aux quatre vingt deux rebelles autour de Castro pour atteindre Cuba en 1956.
Che Guevara photographe a laissé un certain nombre de clichés de la capitale dont certains sont exposés.
Avec les turbulences rencontrées lors de la préparation de l’exposition, tous les artistes sollicités n’ont pas été en mesure de réaliser spécifiquement une œuvre autour de cette Nef des Fous ce qui aurait pu conforter le dialogue autour de cette engouement du Che pour Bosh.
Après la Nef des fous, après l’équipée aventureuse du Granma, l’exposition « Le Che à Paris », malgré son parcours agité, soumis aux turbulences, reste à flots pour deux mois et mérite la visite de ceux qui veulent découvrir cette présence mal connue de Guevara à Paris.

« Le Che à Paris »

20 Décembre 2017- 17 février 2018
Salon des tapisseries
Hôtel de Ville de Paris

Liste des artistes exposants
Les peintres :
Jacques Monory – Frédéric Brandon – B. Philippe – Lou Ros – Pascal Vilcollet – Gaël Davrinche – Sarah Jérôme – Sarah Miller – Michaël Peronard – Angel Ramirez – Paul Rebeyrolle – Antonio Ségui – Pat Andréa

Les sculpteurs :
Marc Ferroud – Béatrice Massa – Monica Mariniello – Quentin Garel

Les dessinateurs
Antonio Mongielo dit Napo – Michel Bridenne


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