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Interview de L’amour court les rues

Publié le 28 décembre 2017 par Paristonkar @ParisTonkar

Qui es-tu ?
Je m’appelle Wilfrid aka L’amour court les rues. En 2014, par une simple écriture au Posca, j’ai gueuta un : L’amour court les rues ! Puis, il y a eu Charlie, les attentats, le Bataclan etc… J’avais pas de roses mais une planche avec mon slogan à déposer. Il est aujourd’hui un des leitmotiv des attentats au Bataclan : j’ai presque fait toutes les chaînes TV pour les 2 ans… Ce message offre un souffle, comme le disent les gens : « c’est un joli message d’espoir ». Vous êtes nécessairement passé à côte d’un de mes L’amour court les rues et vous êtes nombreux à l’avoir en photo sur vos smartphones
(sourire) et plus de 7000 à le poster #lamourcourtlesrues sur instagram.

Interview de L’amour court les rues

A quel moment as-tu rencontrer l’art dans la rue ?
J’étais photographe de mode et le hasard de la vie a fait que mon premier job en 1991 était la réalisation de la pochette du premier album du groupe NTM « Authentik ». T’imagines que j’ai rencontré et côtoyé tous les précurseurs de cette émergence du Rap parisien et du 93 avec notamment les graffeurs Mode 2, Kay 1, Noé 2, Jonone, etc…

Interview de L’amour court les rues

Est-ce que cela t’as donné envie de faire la même chose ?
C’est l’encre, le fait de pouvoir le faire en plein jour comme de
nuit ! De voir les gens me féliciter !

Est un passage obligé dans ta création artistique ?
Ma mission est citoyenne.

Interview de L’amour court les rues

Peux tu nous expliquer ta pratique et nous en dire un peu plus sur les techniques que tu mets en œuvre pour créer ?
J’ai toujours sur moi deux ou trois MOLOTOW de couleur noir et rouge. Je me déplace quasiment qu’à pied, je peux faire entre 10 et 15 km par jour. Dans la rue, je m’attaque surtout aux encombrants et ce qui m’amuse, c’est de voir à quelle vitesse je me fais embarquer une planche signée L’amour court les rues ! Ça en devient presque écologique (rires) : les gens découpent même les matelas pour récupérer mon slogan. Je m’amuse à geuta les passages à niveaux et ça fonction grave : il n’y a qu’à voir sur mon Insta le nombre de personnes photographiant leurs chaussures à coté de mon tag.

Interview de L’amour court les rues

Que penses-tu du graffiti ?
Je ne viens pas du graffiti mais du geuta. A mon avis, le message est plus important que la forme pour moi. La façon de gueta est peu importante, ce qui est important, c’est comment le reçoivent les gens. De plus, ils aiment généralement mon lettrage.

La médiatisation importante du street art depuis quelques années te semble-t-elle bénéfique ou pas ?
Pour ma part, c’est triste, mais tous les ans je suis médiatisé dans les différents journaux télévisés comme TF1, BFM, M6 et je t’en passe ! A la base je venais me recueillir… Au lieu de déposer une rose, j’ai déposé une planche L’amour court les rues trouvée dans la rue sur le chemin…

Interview de L’amour court les rues

As-tu montré ton art à l’étranger ?
Pas encore, mais je rêverais de faire un partenariat avec une marque de runner telle que Nike et couvrir toutes les villes d’Europe pour commencer… J’ai tout de même des t-shirts, quelques encombrants et autres autocollants Hello my name is L’amour court les rue qui se baladent tout autour du monde. Je collabore depuis peu avec un styliste
de New York pour qui je customise des vestes L’amour court les rues (à suivre).

As-tu exposé en galerie ?
C’est surtout les bars et les restaurants qui me proposent d’exposer, quand ils ne me demandent pas directement de geuta un L’amour court les rues sur leurs murs. Même les particuliers me passent de telles commandes. j’ai dernièrement vendu aux enchères une planche L’amour court les rues au profit d’une école, mais très bientôt j’exposerai dans une galerie à Montmartre.

Interview de L’amour court les rues

Est-ce que tu vis de ton art ?
Je suis surtout récompensé tous les jours d’un sourire ou d’un remercient. Après j’imprime à la demande des t-shirts quand on me demande.

Peux tu nous donner quelques anecdotes qui te sont arrivés ?
Waoww ! Il m’arrive des trucs de fou tous les jours ! Je geuta quotidiennement devant tout le monde, je ne me cache pas et contrairement aux autres tagueurs tout le monde me félicite du genre : « ah, c’est vous ? », « Enfin un visage sur l’auteur de ce tag » « Merci », « Ça fait plaisir »… C’est juste hallucinant l’impact de ce message sur les gens.

Interview de L’amour court les rues

L’anecdote la plus sympa c’est certainement le jour où je me suis fait griller par la police en voiture en train de taguer. Deux policiers étaient derrière moi, l’un d’eux me dit : « Bonsoir monsieur » puis il lit mon tag sur un matelas et me félicite ! On se serre la main, je prends même le temps d’offrir à chacun des policiers un sticker I love L’amour court les rues, je leur fais même un five ! En retournant à leur véhicule l’un d’eux me dit : « Bonne continuation », puis me lâche un post sur mon Insta  » Merci pour la dédicace. Petite rencontre sympa « .

Interview de L’amour court les rues

Sinon, quand je passe avec mon t-shirt on me court après pour me demander où je l’ai eu. Une affiche dans la rue se retrouve en Belgique à Liège exposée au musée de la vie Wallone. Un commerçant me raconte qu’un passant lui a demandé un tourne-vis pour dévisser une table pliante où était inscrit L’amour court les rues. Fauve Hautot a arboré mon t-shirt à l’émission « Dance avec les stars » sur TF1 en prime time !

Un dernier mot.
L’amour n’est pas mort.

Interview de L’amour court les rues
Interview de L’amour court les rues
Interview de L’amour court les rues
Interview de L’amour court les rues
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Photographies : 2018 © DR



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