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VITAMINE D : Des doses élevées contre la rigidité artérielle

Publié le 10 janvier 2018 par Santelog @santelog
VITAMINE D : Des doses élevées contre la rigidité artérielle

Des doses élevées (mais sûres) de vitamine D peuvent réduire rapidement la raideur artérielle chez les personnes carencées, en surpoids ou souffrant d'obésité, révèle cette étude de l'Université Augusta. L'étude, présentée dans la revue PLoS ONE rappelle que la rigidité des parois artérielles est un prédicteur majeur et indépendant de maladie cardiovasculaire et de risque de décès, que la carence en vitamine D peut y contribuer et qu'une supplémentation élevée en vitamine D peut contribuer à réduire considérablement ce risque.

Cette étude menée auprès de participants jeunes Afro-Américains, en surpoids ou obèses, carencés en vitamine D, mais par ailleurs en bonne santé montre en effet qu'en seulement 4 mois, des doses élevées de vitamine D ont permis de réduire la rigidité artérielle de ces participants.

VITAMINE D : Des doses élevées contre la rigidité artérielle

Le Dr Yanbin Dong, généticien et cardiologue à l'Université Augusta, auteur principal de l'étude et son équipe ont relevé les valeurs initiales de rigidité artérielle au départ de l'étude puis 16 semaines plus tard chez ces 70 participants âgés de 13 à 45 ans qui présentaient tous un certain degré de rigidité artérielle. Ces participants ont reçu durant les 16 semaines de suivi des doses variées de vitamine D, jusqu'à 4.000 unités internationales soit plus de 6 fois les 600 UI quotidiennes recommandées. L'analyse constate que la rigidité artérielle, telle qu'évaluée par la vitesse de l'onde de pouls (VOP) se trouve améliorée par une supplémentation en vitamine D et de manière dose dépendante, c'est-à-dire que plus la dose est élevée plus la rigidité artérielle est réduite.

La vitesse de propagation de l'onde de pouls (VOP) est la mesure standard d'évaluation de la rigidité artérielle : ce test mesure essentiellement la vitesse à laquelle le sang se déplace, et dans ce cas, rapide n'est pas bon. Lorsque le cœur bat, il génère une forme d'onde, et avec un cœur et une vascularisation en bonne santé, il y a moins d'ondes plus petites. Lorsque les artères sont plus raides, la vitesse d'onde de pouls est donc plus élevée, ce qui correspond donc à un risque de maladie cardiométabolique plus élevé.

Un effet dose-dépendant de la vitamine D sur la rigidité artérielle : chez ces participants,

  • la dose la plus élevée (mais considérée comme sûre) -soit 4.000 U.I. de vitamine D- a réduit la rigidité artérielle de 10,4% en 4 mois.
  • 2.000 U.I. permet de réduire en moyenne la rigidité artérielle de 2% pendant la durée de suivi ;
  • 600 U.I. entraînent en revanche une très légère augmentation de la rigidité artérielle ;
  • le groupe témoin, ayant reçu un placebo a connu une augmentation de 2,3% de la rigidité artérielle.

Explication : il se trouve que les Afro-américains en surpoids ou obèses encourent un risque accru de carence en vitamine D parce que leur peau absorbe moins la lumière du soleil et leur corps produit donc moins de vitamine D, de plus la masse grasse séquestre la vitamine D. Cependant on peut penser que ces résultats s'appliquent plus largement aux personnes carencées, en surpoids ou atteintes d'obésité.

La vitamine D est bonne pour nos artères, pourquoi ? Le processus n'est pas complètement compris, cependant les auteurs suggèrent que la vitamine D affecte la santé des vaisseaux sanguins de plusieurs façons :

  • des études en laboratoire ont montré que les souris manquant d'un récepteur de la vitamine D ont une activation plus élevée du système rénine-angiotensine-aldostérone. Or l'activation de ce système augmente la constriction des vaisseaux sanguins, ce qui peut contribuer à la raideur artérielle ;
  • la vitamine D peut également supprimer la prolifération de cellules vasculaires lisses et l'activation des macrophages et la formation de calcifications, qui constituent tous des facteurs de contribution à la rigidité artérielle ;
  • enfin, la vitamine D réduit également l'inflammation, un mécanisme sous-jacent lié à la maladie coronarienne associée à l'obésité.

Ces données appellent donc à lancer une étude à plus grande échelle, sur l'ensemble des groupes à risque cardiovasculaire élevé et à regarder les effets d'une supplémentation en vitamine D. Une vitamine présente également dans certains aliments comme le lait, les produits laitiers comme le fromage et le yaourt, les poissons gras comme le maquereau et les sardines, certains légumes verts comme le chou et comme les céréales enrichies.


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