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Rendons Ingrid Bétancourt aux FARC !

Publié le 03 juillet 2008 par Herbertlegrandkhan

Soyons diplomates et pondérés : Les médias commencent à nous casser les couilles avec Ingrid Bétancourt… Petit rapel : une fille de notables colombiens se prend de passion pour l’écologie. Pourquoi pas ?  Cela me la rendrait plutôt sympathique. En 2002, elle se présente aux élections présidentielles colombiennes, déterminée à porter le thème de l’écologie dans tout le pays. En février, elle décide de se rendre à San Vicente del Caguán, en plein territoire des FARC. Un barrage de l’armée arrête son véhicule et lui annonce qu’il y a des guérilléros à quelques kilomètres. Ils refusent de la laisser passer. La demoiselle insiste et signe un papier dans lequel elle prend l’entière responsabilité des aléas qui pourraient lui survenir. Sur ce, elle ordonne à son chauffeur de poursuivre, accompagnée de Clara Rojas. (Ces deux là ont-ils signé le même papier ?) Bien sûr, elle se fait arrêter et kidnapper une heure plus tard et conduire en captivité, comme environ 200 personnes chaque mois dans ce pays.

Elle savait exactement où elle allait, elle a pris des risques et en a payé le prix. Fin de l’histoire, bonne chance Ingrid.

Or, les médias se jette sur l’affaire, appelé à l’aide par la famille et les amis. Ils sentent le bon sujet. La libération d’Ingrid Bétancourt la grande cause nationale. Dans la durée, la couverture médiatique de sa captivité dépasse largement le tsunami asiatique et bien sûr les problèmes de Paludisme en Afrique. (Mais qui sait encore qu’il y a du paludisme en Afrique ?)

Tous les moyens du pays sont mobilisés : son portrait fleurit partout, Renaud fait une petite chanson avec la larme à l’oeil, les avions diplomatiques font des aller-retours, on affrête des équipes médicales, on envoie des barbouzes dans la jungle et on rencontre des présidents… Pour libérer Une femme, qui, métaphoriquement parlant, s’est badigeonnée de sang avant de se jeter au milieu des requins !

Ce déploiement de moyens et ce battage médiatique ne sont-ils pas indécent ? N’y a-t-il pas des sujets plus importants dans le monde ?

Exemple : Le secours aux victimes des pandémies, des guerres civiles, des aléas climatiques, les problèmes diplomatiques au Proche-Orient et en Asie orientale…  Je sais… Un petit africain qui crève de faim c’est du déjà-vu… Un Libanais qui se met sur la gueule avec son voisin, c’est rengaine… Alors qu’Ingrid Bétancourt a une bonne bouille, ses enfants sont charmants et ses amis sincères.

Notre chef d’état et son prédecesseur avant lui ont également flairé le bon tuyau. À l’heure de la politique compationnelle, la libération d’Ingrid Bétancourt devient un des trois sujets priritaires de la présidence. Honneur et popularité au libérateur de la belle captive… qui s’est jetée dans la gueule du loup.

Si je fais un jour un truc aussi con après avoir signé une décharge, par pitié, laissez-moi dans la jungle !


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